• Un espion de trop

    Bronson, espion congelé...

     Un espion de trop

    Nicolaï Dalchimsky (Donald Pleasance), simple sous-fifre attaché au service des archives du KGB, s'est enfuit à l'Ouest avec un mystérieux carnet noir. Son but n'est pas de demander l'asile politique en échange de secrets, mais de déclencher une troisième guerre mondiale grâce au plan "Telefon" : des décennies auparavant, une cinquantaine d'espions russes furent installés sur le sol américain où ils mènent depuis une vie normale.

    Il suffit de leur déclamer deux vers d'un poème de Robert Frost en y glissant leur véritable nom pour que, sous hypnose, ils détruisent des lieux stratégiques américains.

    Alors que Dalchimsky a déjà commencé à envoyer des individus lambda au casse-pipe, le KGB envoie chez l'ennemi son meilleur agent, Grigori Borzov (Charles Bronson), chargé de l'exécuter.

    Un espion de trop est un film de Don Siegel de 1977. Dans mes souvenirs, cette histoire d'espions m'avait parue longue et compliquée, mais force est de constater qu'un nouveau visionnage m'a permis d'en goûter les subtilités qui m'avaient échappées jusqu'ici : ainsi, on apprend dans le dialogue que le Colonel Malchenko (Alan Badel), le concepteur de "Telefon", n'en a pas informé le dirigeant de son pays (sois-disant parce qu'il estimait que le plan était devenu obsolète avec les années). Rassurant, non ?

    Un espion de tropSi l'idée de base est ingénieuse, et aurait pu donner un bon film à déconseiller aux paranoïaques, l'ensemble est gâché paradoxalement par sa vedette : Bronson, s'il est parfait comme à son habitude dans les scènes d'action, semble avoir décidé de jouer un espion russe comme à l'époque des années 50 : froid, sans humour, et complétement parano.

    À ses côtés la pétulante Lee Remick se taille la part du lion : pleine d'énergie et la répartie facile, elle lui vole la vedette dans le rôle de 'Barbara', un agent double beaucoup plus passionnant à voir évoluer au fil de l'action.

    Un espion de tropDonald Pleasance est quant à lui décevant, dans un personnage semblant avoir été écrit à gros traits de marqueur : devenu fou à lier, 'Nicolaï Dalchimsky'  joue les incendiaires en observant les ravages qu'il commet. De par son physique même, l'acteur apporte à ce rôle un côté "caricatural" assez dérangeant.

    Le film contient une idée qui a fait ses preuves depuis : à la C.I.A, une jeune informaticienne travaille à essayer de comprendre ce qui se cache derrière les "accidents". Interprété par l'excellente Tyne Daly, ce personnage est en quelque sorte l'un des premiers "geeks" de l'histoire du cinéma.

    La fin est ambiguë à souhait, et montre un Bronson qui a enfin décidé de se décongeler quelque peu.

    Un espion de trop (encore un titre français stupide) est un film qui aurait gagné avec des interprètes masculins mieux inspirés...

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