• Roald Dahl et le cinéma.

    Une relation loin d'être simple...

    Roald Dahl et le cinéma.Roald Dahl aurait eu 100 ans aujourd'hui, voici donc l'occasion pour moi de me pencher sur cet écrivain et scénariste dont la vie elle-même pourrait faire l'objet d'un film, tant elle est passionnante.

    Il est donc né le 13 septembre 1916 à Llandaff, dans la banlieue de Cardiff en Angleterre, de parents d'origine norvégienne. Après ses études, il se fait engager dans la compagnie pétrolière Shell, puis s'enrôle dans la R.A.F.

    Militaire, espion, écrivain... Roald Dahl a eu plusieurs vies, mais ce qui nous intéresse présentement c'est son rapport avec le cinéma. Tout commence par des petites créatures qui, dit-on, sabotent les avions : les gremlins. De cette légende courant parmi les pilotes de guerre, il en tire un conte pour enfants.

    Walt Disney s'y intéresse, et les deux hommes se rencontrent en 1943 afin de préparer un dessin-animé. Mais le projet va tourner court : les échecs de Pinocchio et de Fantasia, la lassitude du public pour les films de guerre et le fait que le DA risque de sortir après le conflit, devenant par là-même obsolète, contraignent Disney a abandonner. Ce sera la première "déception hollywoodienne" de Roald Dahl.

    Roald Dahl et le cinéma.

    L'aventure inachevée des Gremlins : en haut, Walt Disney et Roald Dahl avec des peluches représentant les petites créatures. En bas, à gauche, le livre illustré par un dessinateur de l'équipe Disney. À droite, un "Gremlin" et une "Fifinella" tels qu'ils auraient dû apparaitre à l'écran.

     

    Après la guerre, il tente de percer en tant qu'écrivain. Ses deux premiers romans étant des échecs cuisants, il s'installe à New York où il gagne sa vie en publiant des nouvelles dans "Le New Yorker".

    Oeuvrant dans le registre policier avec des "chutes" souvent grinçantes et pleines d'humour noir, il attire cette fois l'attention d'Alfred Hitchcock qui, dans les années 50, adapte certaines de ses histoires pour son anthologie Alfred Hitchcock présente.

    Les années 50 vont d'ailleurs être, pour Roald Dahl, très riches dans bien des domaines : en 1953, il épouse l'actrice Patricia Neal avec qui il aura cinq enfants, et devient scénariste pour le cinéma.

    Son premier travail dans ce domaine sera pourtant une autre "déception hollywoodienne" : John Huston lui commande le scénario de Moby Dick, après avoir rejeté le script de Ray Bradbury. Une fois le travail achevé, le réalisateur refusera de le payer et s'autoproclamera co-scénariste.

    En 1960, l'un des enfants de Roald et Patricia, le petit Théo, est victime d'un accident qui nécessitera une longue hospitalisation. Pour payer les soins, l'écrivain accepte de présenter une série télévisée, Way Out, dans le même esprit que La Quatrième dimension. Bien que cela ne durera que de mars à juillet 1961, Roald en parlera comme un "show grand-guignolesque" où il se sentait "ridiculisé".

    Il sera aussi en but à l'opportunisme hollywoodien : en 1964,  un film -alors en production - intitulé 36 heures avant le débarquement, conte comment le service d'espionnage allemand enlève un officier américain et lui fait croire à la fin de la guerre pour qu'il révèle des détails sur le futur débarquement allié. Le scénario arrive entre les mains de Roald Dalh qui reconnait là le thème de sa nouvelle "Attention au chien !". Furieux, il réclamera et obtiendra un chèque de 30 000 $ et la mention de son nom au générique.

    On pourrait craindre que son intransigeance et son caractère entier ne lui ferment les portes d'Hollywood, mais ce sera loin d'être le cas : on lui confie le scénario de On ne vit que deux fois, l'un des opus de la saga James Bond. Le film sera un succès, et Dahl adaptera un autre roman de Ian Flemming, Chitty-Chitty Bang-Bang.

    Il va ensuite écrire le scénario de Charlie et la chocolaterie (1971) d'après son propre roman. Mais cela lui prend du temps, et les producteurs, agacés par sa lenteur, vont demander à David Seltzer d'achever le script. C'en est trop pour l'écrivain qui va désavouer le résultat final et refusera toute collaboration future avec le cinéma.

    Dans les années 80, néanmoins, quelques adaptations de ses oeuvres - mais ne bénéficiant pas de son apport - furent réalisées : à la télévision, la série anglaise Tales of The Unexpected, d'après ses nouvelles macabres (en France, elle fut diffusée sur FR3 sous le titre Bizarre, bizarre) et Le Bon Gros Géant (1989), dessin animé de Brian Cosgrove ; au cinéma Danny, le champion du monde toujours en 1989 réalisé par Gavin Millar avec Jeremy Irons et son fils Samuel.

    Roald Dahl et le cinéma.

    L'univers de James Bond vu par Roald Dahl : On ne vit que deux fois. Gene Wilder et les "Woopa Lumpa" dans Charlie et la chocolaterie.

    Matilda et ses parents : elle est surdouée, ils sont crétins... Fantastic Mr Fox, de Wes Anderson.

     

    Roald Dalh décède le 22 novembre 1990 à l'âge de 74 ans des suites d'une leucémie. La même année sort Les Sorcières de Nicolas Roeg, adaptation du livre éponyme, avec Angelica Huston.

    En 1996 arrivent sur les écrans Matilda réalisé par Danny DeVito avec la petite Mara Wilson dans le rôle-titre, et James et la pêche géante de Henry Selick, mélange de prises de vues réelles et d'animation image par image, co-produit par Disney et Tim Burton.

    Burton qui réalise ensuite Charlie et la chocolaterie (2005) mettant en vedette Johnny Depp. Puis c'est Wes Anderson qui s'attaque à l'univers de Dalh avec Fantastic Mr Fox (2009), film d'animation image par image avec les voix en vo de George Clooney, Bill Murray et Owen Wilson. Dernière adaptation en date : Le BGG (Le Bon Gros Géant) de Steven Spielberg.

    Roald Dahl a eu avec le cinéma une relation assez tendue, mais ses oeuvres, qu'elles soient pour adultes ou pour enfants, ont inspiré les réalisateurs de tout horizon, tandis que son écriture au ton sarcastique a donné des films d'un grand intérêt qui, souvent, sont devenus des classiques.

    Roald Dahl et le cinéma.

    Roald et son épouse Patricia Neal.

     

     

    Note : le présent post a été écrit en se basant en grande partie sur le hors-série n°21 du magazine "Lire" consacré à Roald Dahl (merci à Burt pour m'en avoir parlé !). Il est peut-être encore disponible chez les marchands de journaux, sinon il est possible de se le procurer via Internet.

     

     

     

    « Bronson.La Mine du Texan »

  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :