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Rambo (1982)
"C'était pas ma guerre"...
John Rambo (Sylvester Stallone) rend visite à un ami qu'il a connu au Vietnam, mais on lui apprend que celui-ci est décédé. Errant dans la ville, il est prit à partie par un sherif crétin (Brian Dennehy) qui trouve un pretexte pour l'arrêter. Au poste de police, il est molesté par les adjoints, et parvient à s'enfuir. La traque commence...
Rambo est un film de Ted Kotcheff qui traite de la guerre...J'aurais pû le mettre dans la catégorie "Drames", car c'est également de cela qu'il s'agit : d'une interrogation sur ces hommes ni meilleurs ni pires que les autres, qui fûrent entrainés à devenir des tueurs, avant d'être délaissés par une Amérique prompte à vouloir oublier une guerre sans honneur...
Rambo est un drame de guerre, malgré les images de film de "survival", la tragédie d'un homme "déclassé", qui cherche sa place dans un pays qui le rejette, qui ne peux - et ne veux - le comprendre.
J'ai décidé de le mettre dans la section "Films de guerre", car à mes yeux, il s'agit là d'un homme en guerre contre son propre pays, qui en a fait ce qu'il est, comme il le dit lui-même ; c'est d'ailleurs un extraordinaire jeu d'acteur que nous offre Stallone : derrière ses actions commandos (fabrication de pièges, camouflage, attaque-éclair), il y a un homme, bien loin de la "bête de guerre" que deviendra le personnage lors des deux suites. Son monologue final dégage une émotion réelle tant il semble complètement fragilisé, brisé par le souvenir de ses amis morts.
La fin du film aurait dû être différente, car le colonnel Trautman (Richard Crenna) devait tuer Rambo, à la manière du Docteur Frankenstein devant détruire sa créature. Mais les producteurs en décidèrent autrement...Dommage, l'idée aurait donné une oeuvre très politiquement incorrecte: le personnage principal, coupable simplement de symboliser une défaite, une "tache" dans l'Histoire américaine, devait mourir de la main de l'armée qui en avait fait un monstre.
Richard Crenna et Brian Dennehy sont tout deux excellent, l'un en colonnel dont on sent l'humanité et la profonde compassion (mélée d'une pointe d'admiration) pour sa "créature", l'autre en shérif buté.
Rambo, un chef-d'oeuvre du film de guerre anti-guerre.
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Commentaires
En dehors des considérations générales qui furent des milliards de fois exposées sur Sylvester Stallone et l'ensemble de son oeuvre on peut aussi apprécier l'intérèt technique de ce film très bien mené par Ted Kotcheff , où l'on ne s'ennuie pas une seconde. Bien d'autres films de guerre ou d'action feraient bien de s'en inspirer.
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A noter que le film est adapté du livre éponyme de David Morrell (first blood, premier sang) qui est réedité le mois prochain aux excellentes éditions Gallmeister.