Un père pleure son fils, un fils hait son père.

Dans un village breton, un petit garçon est renversé et tué par une voiture. Le conducteur prend la fuite. Le père de l'enfant, Charles Thénier (Michel Duchaussoy), fou de douleur, décide de retrouver le chauffard pour le tuer.

Que la bête meure est l'une des réussites de Claude Chabrol. Si certaines scènes sont ennuyeuses (de mon point de vue) comme la drague de Caroline Cellier par Duchaussoy, et si l'on passe sur l'image caricaturale de la famille de paysans du début du film, l'histoire devient presque fascinante dès que Jean Yanne apparait à l'écran.

Il faut dire que son rôle est phénoménal :  Philippe Noiret avait d'abord été envisagé pour interpréter 'Paul Décourt' mais impossible d'imaginer quelqu'un d'autre que Yanne dans ce personnage gueulard, vicieux, avare et monstrueux envers son entourage. Il forme un contraste excellent avec le jeu glacial de Michel Duchaussoy.

Autour de ce duo d'acteurs, Marc Di Napoli en fils malmené, Caroline Cellier en belle-sœur complice malgré elle, Anouk Ferjac en épouse écrasée.

La scène du repas est un modèle du genre : toute la misogynie, l'inculture et la brutalité du personnage de Yanne explose et explique la haine que l'on sent se cristaliser sur lui.

Que la bête meure est devenu un classique du "Film Noir" français, et on prend plaisir à aimer détester l'un des pires rôles joué par un des meilleurs acteurs français.

Note : le film est l'adaptation d'un roman policier britannique, "The Beast Must Die" (1938), écrit par Nicholas Blake, pseudonyme du poète Cecil Day-Lewis, père du comédien Daniel Day-Lewis.