• Pourquoi Charlie a-t-il toujours la cote ?

    Fanitude ? Second degré ?

    Pourquoi Charlie a-t-il toujours la côte ?Fred, infatigable "analyseur" de la carrière de "Charley" (comme il le surnomme amicalement) vient encore de nous donner à réfléchir avec un post qui pourrait se résumer ainsi : Pourquoi Charles Bronson a-t-il toujours la côte, alors qu'il a de moins en moins joué au fil de sa carrière ?

    Ainsi, les prestations de ses débuts étaient-elles marquées par le "jeu", dans le sens dramatique du terme : il avait du dialogue, de l'action, bref, un rôle à défendre et dans la majorité des cas, il le défendait bien. Et puis, à partir de son vedettariat, il commence à jouer "minimaliste", à intérioriser, jusqu'à se "zombifier" durant la période "Cannon".

    Et pourtant, alors que cela fait déjà plus de dix ans qu'il nous a quitté, "Charlie" (comme je l'appelle presque amoureusement) est toujours d'actualité : un roman en France, une biographie en préparation outre-Atlantique, des pages sur "facebook", des extraits de films sur "Youtube" (notamment Il était une fois dans l'Ouest et... Le Justicier de New-York !) et bien sur, des blogs !

    J'aurai peut-être une petite idée de cet engouement, qui se décompose en deux thèmes : la fanitude et le second degré.

    La fanitude : le plaisir toujours renouvelé d'entendre l'air d'harmonica surgir de l'écran alors que le train se met en marche et que les trois tueurs s'apprêtent à quitter la gare. Plaisir d'écouter 'Harmonica' dire tranquillement "There's two too many".

    Je pourrait évoquer les scènes-cultes des 7 mercenaires, d'Adieu l'ami, du Passager de la pluie... Bref, pour paraphraser une phrase célèbre : "on a tous en nous quelque chose de Charlie", une réplique, un geste, un regard. Et je pense que cela ne s'applique pas qu'aux fans que nous sommes, d'ailleurs.

    Le second degré : cette partie de l'engouement provient surtout des films "Cannon" et en particulier du Justicier de New York qui, avouons-le, ne manque pas de phrases et de scènes cultes : du "It's my   car !" à la tête que fait Gavan O'Herlihy une seconde avant d'être pulvérisé par la roquette, ce film est quasiment un hommage à Tex Avery par son humour et sa violence "énaurme". J'aime l'idée que les trois-quart de ceux qui visionnent ces moments-cultes sur Youtube sont des jeunes friands de "taglines" et d'humour trash.

    Peut-être que je me trompe sur ce dernier point, d'ailleurs : si ça se trouve, les amateurs des répliques cultes du vieux Paulo Kersey sont peut-être des gars du genre "bière-charcuterie-quinté+" (ou "bière-canapé-doughnuts" chez nos amis américains)...

    Quant à la question "Pourquoi Charlie a-t-il de moins en moins joué au fil du temps ?", là, j'avoue que je ne sais pas, et d'ailleurs, je m'étais déjà interrogée sur le sujet.

    Pourquoi Charlie a-t-il toujours la côte ?

     

     

     

    « Les Hatfield et les McCoyLes Éperons noirs »

  • Commentaires

    1
    Daniel
    Mercredi 26 Octobre 2016 à 18:15

    " Il y a des acteurs qui observent et suivent la caméra et d autres que la caméra suit et observe" disait je ne sais plus qui et Charles Bronson fait partie de la seconde catégorie. Je n ai jamais été un fan de cet acteur très limité mais son charisme est hors du commun , il fait partie de cette courte liste d acteurs  dont on sait qu a chacune de leurs apparitions il va se passer quelque chose , qu ils parlent ou pas. Dans le genre et pour moi Bronson n a pas d équivalent alors que dans le cinéma actuel tous les comédiens se ressemblent peu ou prou. Et puis si Stallone , Statham et leurs nombreux clones ont besoin de frapper pour s imposer ce n était meme pas le cas de Bronson , sa présence suffisait a désamorcer une situation  ( sauf quand on s y prend a sa fille ou sa femme de cinéma, bien entendu ) , alors si ça ce n est pas la classe. En fait je me suis rendu compte du peu de talent de Bronson ( a moins que ce ne soit de la fainéantise , ce qui est une idée plausible )  a partir des ' Justiciers" y compris le premier , l acteur n exprimant aucune émotion mais vraiment aucune  lors des annonces successives de la perte des membres de sa famille , ça lui fait le meme effet que si on avait perdu sa brosse a cheveux. A partir de la et vu le succès de ces films on se doute que le métier d acteur n était pas et de loin sa première préoccupation. Quand au fait qu il a toujours des fans et que certains le découvrent il y a peut etre un semblant de réponse : trouve moi l équivalent dans , allez, ces 20 dernières années ?? Peut etre que certains se rendent enfin compte qu en faisant le minimum et en étant charismatique on obtient le maximum...à méditer dans les cours de théatre. Je trouve la plupart des acteurs de film d action moderne ridicules , je n ai jamais pensé cela de Charles Bronson  y compris dans ses derniers roles  et je ne saurais expliquer pourquoi : comme la caméra qui suit et observe les plus grands aux yeux du grand public.

    • Nom / Pseudo :

      E-mail (facultatif) :

      Site Web (facultatif) :

      Commentaire :


    2
    Mercredi 26 Octobre 2016 à 22:02

    Je ne suis pas tout à fait d'accord avec toi, daniel, mais quand même avec 90%. Bronson a imposé l'image d'un type cocote-minute. Je trouve que c'est très bien représenté et joué dans le premier justicier, tu y vois Bronson craquer nerveusement avec pas mal de finesse je trouve. Et à l'époque de Bronson, le côté action pure y était moins présenté, Bronson était un athlète, boxeur crédible, pas un combattant spécialisé dans je ne sais quel art martial.

    3
    FJWalk
    Mercredi 26 Octobre 2016 à 22:06

    Leone avait brossé un portrait intéressant de Bronson, expliquant que c’était un acteur qui se connaissait parfaitement, qui calculait la moindre mimique, le plus petit mouvement, qui s’entraînait devant la glace. L’acteur idéal pour lui en somme, qui voyait les comédiens comme des « totems » qu’il filmait en extrêmes gros-plans avec un minimum de dialogues.

      • Daniel
        Mercredi 26 Octobre 2016 à 22:38

        En fait plus on lit les bios sur les comédiens plus on entend dire que tout était calculé et étudié : de la démarche  de John Wayne   au regard de Bronson  en passant par le sourire figé de Eastwood ect...Vrai ou faux  Leone a fait de Bronson une star car il n a jamais été aussi bien filmé et pourtant beaucoup ont essayé  de faire pareil. C est avec le chef d œuvre de Leone que j ai découvert cet acteur car je ne l avait pas remarqué plus que ça dans les " 7 mercenaires" et sa performance dans la " Grande évasion" est effacée par l importance prise par les autres personnages. Donc pour moi Bronson est né avec Sergio Leone et quelle découverte...inoubliable !

    4
    Daniel
    Mercredi 26 Octobre 2016 à 22:27

    Lemmy , tu as raison de dire que Bronson craque nerveusement dans quelques scènes du premier  "Justicier"  mais c est dans les scènes d action  ou il semble  peu sur de lui  ; on a meme l impression par certains moments  de lire la peur sur son visage ce qui donne de l intérêt au personnage  mais après le meurtre de sa femme je ne me souviens pas avoir vu la moindre expression sur son visage  et après ce qui est arrivé a sa fille quand il la retrouve a l hôpital on sent la compassion forçée...du moins c est comme ça que je l ai perçu ! Quand a l action pure je laisse s exprimer la voie du sage Van Damme: " Lorsque Newman ou McQueen mettent deux adversaires a terre tout le monde trouve ça normal et applaudit , quand c est moi le public rigole je n ai jamais compris pourquoi !" ( interview sur M6 ). Depuis il y a beaucoup d autres acteurs experts sur pellicule de divers arts martiaux qui ne doivent pas comprendre non plus.

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :