• Pinaillage spécial : Les 7 mercenaires.

    Un jeu des 7 erreurs ?

    Pinaillage spécial : Les 7 mercenaires.Les 7 mercenaires est l'un de mes westerns favoris, en grande partie pour les acteurs, bien sûr, mais aussi pour la musique d'Elmer Bernstein, et pour l'histoire prenante. Justement, en parlant de cela, je ne peux m'empêcher, au fil des visionnages, de me poser des questions, de pinailler, quoi. Mais bon, ce ne sont que des broutilles, et puis un film "parfait", ça n'existe pas !

    Allez, commençons  :

    C'est justement lors de l'arrivée en ville des trois "peones" que Chris et Vin se font remarquer au cours de la fameuse scène du corbillard...

    Étrange que trois des futurs mercenaires se trouvent justement dans cette ville-là à ce moment !

    On ne sait pas combien de temps prend Chris pour recruter ses acolytes, mais il les trouve très vite... j'ai une théorie là-dessus : certains sont en délicatesse avec la loi des États-Unis, d'autres se sont fait des ennemis, donc ils se sont tous rapprochés de la frontière mexicaine au cas où...

    Harry sait exactement où trouver son vieux copain Chris ? La bourgade est petite, mais quand même !

    Bon, d'accord, Chico est mexicain, il doit donc connaitre le pays par coeur. Mais comment a-t-il précédé les mercenaires lors de la scène où il les invite à partager son repas ? Savait-il qu'ils devraient obligatoirement passer par là  ?

    Pinaillage spécial : Les 7 mercenaires. 

    Lors de la fête du village, trois hommes de Calvera s'approchent pour espionner... mais pourquoi ? Le bandit ne sait pas que ses victimes ont engagé des gens pour les défendre ! Et puisqu'il avait déjà pillé le village, il n'avait nul besoin d'y retourner avant un bon bout de temps, non ?

    La logique des villageois est étrange : cacher les femmes dans les collines par peur des sept mercenaires, alors que 40 bandits rodent dans le coin...

    Parlons des femmes, justement : après leur retour au village, leur rôle se borne à faire la cuisine, à laver le linge et à planter des bêches dans le dos des bandits lors de la dernière bataille... Mmouais... mais je n'oublie pas que beaucoup de westerns ont été encore moins tendre envers le "sexe faible" !

    Et je ne parlerai pas de la jeune Petra qui se contente de regarder Chico avec des yeux de merlan frit !

    Quand Calvera arrive, des gamins donnent l'alerte... si l'on peut logiquement penser que le bandit se doute de quelque chose à ce moment-là, on pourrait se dire qu'il aurait pu envisager un plan, comme prendre un ou deux "muchachos" en otage !

    Lorsque Chico se faufile dans le camp de Calvera, les hommes de celui-ci font le décompte de leurs camarades tombés au combat. Cela ne leur parait pas bizarre qu'un type arrive comme ça parmi eux ? Même s'ils sont nombreux, ils semblent se connaitre assez pour repérer un intrus.

    Comment Chico a-t-il quitté le camp ? En disant simplement "Salut, les gars, je vais aller faire le guet !" ?

    Chris décide de se rendre au campement de Calvera pour effrayer leurs chevaux... avait-il besoin d'emmener tous ses collègues avec lui ? On a vu à d'autres moments du film qu'ils peuvent agir en petit groupe rapide et efficace.

    On a dit beaucoup de choses sur la tenue noire de Chris ; d'ailleurs, il porte la même d'un bout à l'autre du film, à moins que ses vêtements de rechange ne soient tous de cette couleur ? Cette remarque vaut aussi pour les autres mercenaires.

    J'allais oublier d'évoquer ce qui n'est pas à proprement parler un pinaillage, mais plutôt un moment comique involontaire : lorsque O'Reilly donne une fessée au "muchacho", le lit s'écroule !

     

    Pinaillage spécial : Les 7 mercenaires.

    Pour finir, le pinaillage qui a déjà fait tiqué bien des personnes : nos braves paysans mexicains sont donc assaillis régulièrement par Calvera et ses hommes. On apprend dans le dialogue que les milices rurales sont intervenues à plusieurs reprises, sans succès. Et il suffit de l'arrivée d'une escouade de "Gringos" pour que d'un seul coup, les braves paysans finissent par prendre les armes contre leur oppresseur.

    J'ai lu il y a longtemps que certains y avaient vu une parabole de l'intervention américaine au Vietnam ! Cette idée m'énerve un peu : s'il est vrai que cette façon de voir se défend, ce serait oublier la genèse du film : le premier scénario évoquait des aventuriers vieillissants partant pour un dernier baroud d'honneur au Mexique.

    Ce genre de scénario se retrouve dans au moins deux westerns célèbres, l'un antérieur à celui-ci (Vera Cruz), l'autre postérieur (Les Professionnels). Et l'idée de personnages vieillissant, on la retrouve dans La Horde sauvage qui a de nombreux points communs avec le film de Sturges...

    Pinaillage spécial : Les 7 mercenaires.Personnellement, c'est ainsi que je vois ce film : des hommes qui, toute leur vie, n'ont connu que la violence, se retrouvent désoeuvrés dans un pays relativement en paix. L'idée d'un combat les pousse à accepter la proposition de Chris. C'est d'ailleurs une sorte de "fil rouge" : au début, Vin postule sans grand enthousiasme pour un emploi de commis d'épicerie, alors qu'à la fin, il a ce discours sur le plaisir de se poser quelque part où personne ne connait son passé.

    Je dirais que nos mercenaires, au contact des paysans, découvrent le goût de la vie tranquille et simple, loin des conflits et des fusillades. Le sacrifice de quatre d'entre eux appuie d'ailleurs cette idée, tout comme la mort de Calvera, personnage trop engagé dans la crapule pour comprendre ce qui a retenu ces pistoleros dans un petit village perdu (son ultime question, "Pourquoi ?" restera pour lui sans réponse).

    Bien entendu, les suites vont à l'encontre de cette idée. Mais, si vous le permettez, je voudrais plutôt les oublier et imaginer que Chris et Vin sont parti chercher un coin tranquille, au Mexique ou ailleurs, pour y couler une fin de vie peinarde...

    Voilà pour les "pinaillages". Si j'en ai oublié, ou si vous n'êtes pas d'accord avec moi, n'hésitez pas à intervenir. De toute façon, ces chipotages ne m'empêcheront pas de revoir ce film avec un plaisir toujours intact.

    Pinaillage spécial : Les 7 mercenaires.

     

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  • Commentaires

    1
    Lundi 9 Juillet 2018 à 07:53

    Des observations marquées par le bon sens. Mais souvent ce qui fait la force du rêve, du cinéma, ce sont justement des invraisemblances qu'on saisit tous, qu'on accepterait pas dans la vie réelle, mais qu'on avale comme spectateurs parce que ces défauts FONT l’œuvre aussi. Dans des mauvais films, rien ne passe, dans les bons, les excellents, on fait preuve d'indulgence.

      • Lundi 9 Juillet 2018 à 09:41

        C'est aussi ce que je pense. Je n'ai découvert ces "pinaillages" qu'au fur et à mesure des visionnages du film, preuve qu'ils ne sont que quantité négligeable par rapport à la qualité de l'ensemble.

    2
    Kinskiklaus
    Lundi 9 Juillet 2018 à 10:39

    Et "Les sept samouraïs", c'est aussi une parabole de la guerre du Vietnam ? Il y aura toujours des universitaires à la con pour avancer ce genre de bêtises, sûrs de leurs dires. M'enfin...

      • Lundi 9 Juillet 2018 à 13:59

        Allons, allons, klaus, ne t'énerve pas !

        J'ai lu cette info il y a longtemps - peut-être à l'occasion de la première diffusion du film à la télé - et je n'en ai quasiment plus entendu parler ensuite.

        Il est désolant de voir que certains aiment à perdre du temps à décortiquer ainsi une oeuve de pure distraction pour y voir un quelconque message politique, mais on n'y peut rien.

    3
    Lundi 9 Juillet 2018 à 16:32

    Salut, les deux vieux du Muppet show ! ;-) Val, je pense que tu t'embrouilles légèrement avec tes souvenirs, le film est de 1960, l'intervention américaine au Vietnam, même en sous-main, ben c'est tout de même après... Mais je pinaille... ;-) Ce qui n'empêche que quantité de films y font référence en étant des westerns (Fureur Apache), le western c'est un moule qui s'adapte sur tout. 

    Cet été, dans ma ville, il y a une rétro western, mais malheureusement, il n'y aura pas ce film.

    4
    Kinskiklaus
    Lundi 9 Juillet 2018 à 16:40

    Salut Gonzo ! Oh là là, l'esprit ailleurs, je n'avais même pas songé aux dates. Val a probablement lu un papier sur le sujet dans lequel un journaliste faisait le lien entre le film et cette guerre, papier post film, cela va de soi, donc ! Cela ne retire rien à mon agacement de toujours quant aux journalistes et autres critiques qui trouveront toujours à établir un lien entre un film et un événement historique ou sociétal. Neuf fois sur dix, le réalisateur dément mais ce n'est pas grave, le papier du critique fait son petit bonhomme de chemin, si bien que parfois, sa version prime sur la parole du réalisateur.

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    5
    Lundi 9 Juillet 2018 à 18:27

    Aïe, ma mémoire m'a sans doute joué des tours ! Il faut dire que j'avais lu cet article il y  a très longtemps. Peut-être ai-je allégrement confondu avec une autre guerre (la guerre de Corée ?) ou une intervention américaine dans un pays d'Amérique du Sud aux alentours des années 60.

    Je n'ose me dire que j'ai pu aussi me tromper de film ! (argh !)

    Bref, il n'est pas à exclure que j'ai fait une tambouille digne du chef Suédois du Muppet Show ! wink2

    aww

     

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