• Ne réveillez pas un flic qui dort

    Une "Delonerie"

    Ne réveillez pas un flic qui dortUn trafiquant de drogue transformé en torche vivante, le patron d'un cercle de jeux clandestins assassiné, un proxénète castré à vif... "Fidélité de la police", groupuscule fasciste mené par le commissaire Scatti (Michel Serrault) ne chaume pas.

    L'affaire est confiée au commissaire divisionnaire Guindel (Alain Delon) qui va enquêter avec ses adjoints Lutz (Xavier Deluc) et Péret (Patrick Catalifo), et découvrir que le ver est dans le fruit...

    Ne réveillez pas un flic qui dort de José Pinheiro, est en quelque sorte une variation sur le thème déjà abordé par Parole de flic, et c'est encore plus mal emmanché !

    Ne réveillez pas un flic qui dortPetite précision qui a son importance : le scénario est écrit par Alain Delon, José Pinheiro et Frédéric H. Fajardie, d'après le roman de ce dernier "Clause de style". Le fait de savoir que Fajardie est un écrivain "de gauche" et que Delon n'est pas vraiment communiste donne à l'ensemble du film une aura particulière.

    C'est une surenchère de scènes inutilement gores, de phrases qui imitent Audiard sans y parvenir (loin de là) et de personnages à la psychologie faite à la truelle. Le plus formidable dans ce film est bien sûr Michel Serrault, qui, cabotinant à mort, joue un odieux fasciste et retrouve dans ses grandes scènes les aigües de "Zaza Napoli".

    Il faut le voir exécutant un personnage au Q.G de "Fidélité police", entouré de vieux barbons arborant des bérets de la "milice" et de jeunes flics habillés comme des jeunesses hitlerienne.

    Ne réveillez pas un flic qui dortDelon, lui, joue Delon : sourcils froncés, regard d'acier, humour de porte de prison turque, il ne cabotine pas, il "Delonise" ! À noter que son personnage, décrit dans le roman comme "seul, malade, au bout du rouleau", est transformé par le scénario en super-flic vivant avec un top-model dans un loft classieux : quoi, c'est Delon,  pas Pinot simple flic !

    Autre grand acteur perdu dans cette "Delonerie", Serge Regianni, dans un rôle très bref d'indic.

    Ne réveillez pas un flic qui dort est donc un pseudo-brûlot gauchiste produit, co-scénarisé et joué par un acteur de droite. Savoureux, non ?

    Ne réveillez pas un flic qui dort

     

     

    « Adieu, Frank D. GilroyLa v.o. et moi... »

  • Commentaires

    1
    Jeudi 17 Septembre 2015 à 10:54

    Pour vendre une daube il faut savoir être dans l'air du temps, même si on pense le contraire de ce qu'on joue...

    2
    Daniel
    Vendredi 18 Septembre 2015 à 12:12

    ...en meme temps ce sont des acteurs ; si chaque comédien devait choisir un role en fonction de ses opinions politiques certaines carrières n auraient jamais durées. Sinon pour ce film rien que le titre fait sourire : passe encore pour un roman mais pour un film. Erreur de casting aussi avec Serrault , qui certainement conscient de la débilité de la chose , en fait des tonnes dans le risible et a du s étonner que personne ne le lui fasse remarquer durant le tournage , il a du etre le seul a s éclater sur ce film. Et puis il y a Delon dont ce role semble marquer la fin de carrière du " Delon puissant vengeur justicier Terminator humain ". Encore un quand meme grand acteur qui une fois starisé n a plus laissé personne le diriger et c est bien dommage ...nul n est prophète dans le 7 éme art. 

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