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Michel Galabru (1922-2016)
Une gueule du Sud...
Né le 22 octobre 1922 à Safi au Maroc, Michel Galabru, fils d'un professeur de l'École Nationale des Ponts et Chaussées, est peu intéressé par les études. Ayant découvert le théâtre de Sacha Guitry, il rêve de devenir acteur après avoir été attiré un temps par la carrière de footballeur.
Il devra néanmoins attendre la fin de la Seconde Guerre Mondiale et son retour du STO pour réaliser son rêve : à la Libération, il gagne Paris où il prépare le concours d'entrée au Conservatoire. Après trois ans d'études, il obtient le premier prix et entre à la Comédie-Française où il interprète les classiques de 1950 à 1957.
Au cinéma, il commence par de la figuration avant de jouer un rôle consistant dans Ma femme, ma vache et moi (1951) de Jean-Devaivre. On le retrouve ensuite dans La Guerre des boutons d'Yves Robert, Tartarin de Tarascon de Francis Blanche, ou encore La Cuisine au beurre de Gilles Grangier. Mais c'est son rôle de l'adjudant Gerber dans Le Gendarme à Saint-Tropez qui le rend célèbre auprès du public.
La filmographie de Galabru est des plus cosmopolite : outre la série des Gendarme, il se retrouve devant les caméras de Pierre Tchernia (Le Viager, Les Gaspards), Michel Audiard (Elle cause plus... elle flingue), Georges Lautner (Quelques messieurs trop tranquilles). Si beaucoup de ses films peuvent êtres résumés par leurs titres (La Dernière bourrée à Paris, Y'a un os dans la moulinette, Le Fürher en folie), il démontre toutefois ses qualités d'acteur dramatique, comme dans l'excellent film de Bertrand Tavernier Le Juge et l'assassin, dans L'Été meurtrier ou dans Uranus.
Michel Galabru alterne le théâtre et le cinéma, où il joue parfois les classiques, comme L'Avare, coréalisé par son ami Louis de Funès ou en interprétant le rôle-titre du Bourgeois gentillhomme de Roger Coggio.
Des problèmes de santé ainsi que le décès de sa femme l'éloignent peu à peu des plateaux et de la scène, jusqu'à ce qu'il s'éteigne dans son sommeil dans la nuit du dimanche 3 au lundi 4 janvier 2016.
Filmographie sélective :
1954 - Les Lettres de mon moulin - Marcel Pagnol
1959 - Du rififi chez les femmes - Alex Joffé
1962 - La Guerre des boutons - Yves Robert
1962 - Tartarin de Tarascon - Francis Blanche
1963 - La Cuisine au beurre - Gilles Grangier
1964 - Le Gendarme de Saint-Tropez - Jean Girault
1965 - Angélique et le Roy - Bernard Borderie
1965 - La Bourse et la vie - Jean-Pierre Mocky
1967 - Le Petit baigneur - Robert Dhéry
1971 - Le Viager - Pierre Tchernia
1972 - Elle cause plus... elle flingue - Michel Audiard
1972 - Quelques messieurs trop tranquilles - Georges Lautner
1973 - Le Grand bazar - Claude Zidi
1974 - Section spéciale - Constantin Costa-Gavras
1974 - Un linceul n'a pas de poche - Jean-Pierre Mocky
1975 - L'Ibis rouge - Jean-Pierre Mocky
1976 - Le Juge et l'assassin - Bertrand Tavernier
1978 - La Cage aux folles - Édouard Molinaro
1978 - Flic ou voyou - Georges Lautner
1979 - Le Guignolo - Georges Lautner
1980 - L'Avare - Jean Girault et Louis de Funès
1980 - Les Sous-doués - Claude Zidi
1981 - Le Choix des armes - Alain Corneau
1981 - Est-ce bien raisonnable ? - Georges Lautner
1981 - Le Bourgeois gentilhomme - Roger Coggio
1982 - Y a-t-il un français dans la salle ? - Jean-Pierre Mocky
1983 - Papy fait de la résistance - Jean-Marie Poiré
1983 - L'Été meurtrier - Jean Becker
1984 - Notre histoire - Bertrand Blier
1985 - Subway - Luc Besson
1989 - La Révolution française : les années lumières - Robert Enrico
1990 - Uranus - Claude Berri
1999 - Astérix et Obélix contre César - Claude Zidi
2000 - Les Acteurs - Bertrand Blier
2007 - La Jeune fille et les loups - Gilles Legrand
2008 - Bienvenue chez les Ch'tis - Danny Boon
2009 - Neuilly sa mère ! - Gabriel-Julien Laferrière
2009 - Cinéma - Yann Moix
2009 - Le Petit Nicolas - Laurent Tirard
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Commentaires
3FJWalkLundi 8 Septembre 2014 à 11:22J’aime bien le bonhomme, qui est une « nature » et un « bon client » pour les plateaux télé, mais j’avoue être totalement allergique à son style de jeu, à ses envolées cabotines. Même dans ses quelques rôles « sérieux », où je ne vois pas grande différence (le dialogue est meilleur, c’est tout...)
Mais heureusement, je ne suis pas majoritaire à avoir cette opinion et il continue à être très populaire.
4DANIELLundi 8 Septembre 2014 à 16:33En fait il n y a plus beaucoup de grands noms de cette époque a qui rendre hommage de temps en temps..Alors d un acteur de séries B ( ou plutôt Z ) les médias en font une " légende"...Aux Etats Unis il leur reste Kirk Douglas, nous Michel Galabru....Je suis un peu méchant mais ayant été un temps son voisin du coté de Toulon, ce gars la m avait paru sérieusement antipathique avec son petit monde...Et comme en tant qu acteur et en étant un peu lucide on se rend compte qu il était loin d etre le plus doué...dommage que les médias nous le présente comme une "icône" qui a tout vécu...
5FJWalkLundi 8 Septembre 2014 à 18:06C’est vrai que les termes « icônes », « légendes », « historique », « emblématique » sont très à la mode en ce moment. Le problème c’est qu’ils s’adressent aussi bien à Kirk Douglas qu’à Hervé Vilard !
Pour en revenir à Galabru, tu as raison de noter qu’il n’était pas le meilleur, mais qu’il est... le dernier. D’où son statut actuel. Mais on ne va quand même pas taper sur un nonagénaire !!!
J'ai hésité avant d'inclure Galabru dans les "Indispensables seconds rôles"; étant donné que le mot "Indispensable" n'est peut-être pas approprié pour lui - sauf quand on a besoin d'un acteur du Sud pour parler du Nord (Bienvenue chez les Ch'tis)...
Mais dans un sens, il fait parti de ses "gueules" françaises du cinéma, et bien que pour moi il est plus un acteur de "bougonnement" que de texte, il a une certaine présence, même (et surtout) dans les pires navets.
Pour ma part, je l'aime bien dans La Cage aux folles, Le Viager et dans Le Juge et l'assassin.
M Galabru, comme bien d'autres, avant d'être un acteur, est une personne qu'on voit sur des écrans ou ailleurs, et qui ressemble à un ami, au voisin d'à côté, à un Français typique, avec ses défauts et ses qualités. Il est grand et rond: son côté nounours attendrit les grands enfants que sont les spectateurs, il a une bel accent du Sud, tiens ça rappelle le terroir aux uns, les vacances passées aux autres. Il joue n'importe quoi mais il a de la présence. Tout cela réuni, plus sa longévité, font que, puisque les absents (les disparus) ont toujours tort, comme l'explique DANIEL, on transforme ce dernier en "icône" effectivement. Cela dit, à moi aussi, il rappelle des années plus fastes et insouciantes et sans l’idolâtrer je l'aime bien, sur pellicule...
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Scusi, mais il est plus probablement entré à la Comédie-Française qu'à l'académie.