• Les "Vigilantes" et les lynchages

    Pas de western sans "vigilante"...

    Les "Vigilantes" et les lynchagesLe lynchage était, comme l'on peut s'en douter, une punition atrocement disproportionnée par rapport aux faits attribués aux "coupables". Dans un monde où la Bible faisait force de loi, où les trois quart de la population était illetrée, c'était un moyen radical d'en finir avec le "Mal". L'origine de cette "coutume" et du mot vient d'un juge de paix, Charles Lynch, qui, dans les années précédant la Guerre d'Indépendance, instaura des procès expeditifs souvent suivis d'exécutions sommaires à l'encontre de defenseurs de la couronne Britannique

    Vers le millieu du XIXème siècle dans l'Ouest sauvage, il consistait donc en une pendaison ou un passage par les armes, après un jugement souvent sommaire, de meurtriers, de voleur de chevaux ou de betail...ou prétendus tels. 

    La population de l'Ouest américain était alors constituée de fermiers ou d'éleveurs majoritèrement analphabètes. Les textes de loi, ignorés, et les exactions criminelles poussèrent les habitants des villes à se constituer en "milices" ou bien à accorder les pleins pouvoirs à des citoyens, qui étaient appelés "Town Tanners" ("Nettoyeurs des villes"), "Gunfighters", "Surveillance agents" ou bien "Regulators". Néanmoins, cette pratique, appelée courament le "Vigilantism", était en marge de la loi, malgrè le Second amendement de la Constitution américaine stipulant que "chaque citoyen a le droit de posseder et faire usage de son arme si nécessaire". Evidement, la population soutenait implicitement ces "nettoyeurs".

    Les "Vigilantes" et les lynchagesEn 1860, la société de transports de fonds "Overland Stage Line" se mit à recruter des vigilantes chargés de traquer, lyncher, et rapporter les scalps des individus qui auraient la mauvaise idée de vouloir s'attaquer à leurs convois. Pour éviter tout problème d'ordre judiciaire, cette compagnie soutenait financièrement les campagnes éléctorales des politiciens influents et des sherifs.

    C'est en janvier 1861 que le Colorado vota une loi autorisant officiellement le recours aux vigilantes. Le Wyoming, le Dakota du Nord et le Montana lui emboîtèrent le pas. Il faut savoir qu'un Regulator reçoit une prime de 100 à 1 000 $, alors qu'un sherif assermenté n'est payé que 70 $ par mois en moyenne ; cela poussera d'aillleurs d'anciens bandits à retourner leurs vestes, comme Pat Garrett, par exemple.

    Des "vétérants" qui ne se sont pas lassés des armes devinrent aussi des vigilantes, comme "Wild" Bill Hickock ou Tom Horn ; Wyatt Earp, "Doc" Holliday ou le "Juge" Roy Bean n'étaient autre que des town tanners qui se transformèrent en héros de "dime novels" qui glorifiaient leurs actions (en passant sous silence leurs exactions).

    Successeur de ces "dime novels", le cinéma s'empara à son tour des "héros", et les lynchages se transformèrent en simples affrontement dans la rue principale, donnant ainsi naissance à un genre qui transcenda l'Histoire américaine : le western.

    Le lynchage disparût officielement au début du Les "Vigilantes" et les lynchagesXXème siècle, mais, lors de crises touchant l'Amérique (comme la Seconde Guerre Mondiale ou le Mouvement pour les droits civiques), il réaparût ponctuellement, et généralement dans les états du Sud. Certaines mauvaises habitudes sont dures à perdre...

    J'ai composé ce texte en grande partie grâce au livre de Fathi Beddiar : Tolerance Zéro - la justice expéditive au cinéma, paru aux éditions Bazaar & Co.

     

    « Rien que pour Burt.Le toutou de Lee »

  • Commentaires

    1
    Samedi 24 Novembre 2012 à 09:57

    Très interessant.

    2
    Samedi 24 Novembre 2012 à 11:56

    Merci, Valcogne. Pour tout dire, cette rubrique me permet de faire des découvertes sur l'Histoire des Etats-Unis, découvertes que j'aime à faire partager à mes lecteurs.

    3
    lemmy Profil de lemmy
    Samedi 24 Novembre 2012 à 12:34

    Très intéressant, oui. Ca donne un début de réflexion sur les rapports entre réalité et ciné des usa, ce pays fédéral et fantasmatique. Et cette particularité centrale américaine que sont ces vigilantes souvent magnifiés ou embellis par le ciné comme ultime et indispensable recours.

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    4
    Samedi 24 Novembre 2012 à 12:39

    Comme le disait le vieux John : "Quand la légende est plus belle que la réalité..."

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