Syndrôme de Stockholm.

Le lieutenant Jim Gary (Richard Widmark) est chargé d'une mission délicate : liberer des Blancs prisonniers des Comanches depuis plusieurs années ; il se fait accompagner par Guthrie McCabe (James Stewart), vieil ami un peu aigrefin qui a par le passé souvent vendu des armes aux Indiens.

Guthrie n'est pas très chaud pour cette expèdition, avec raison : les familles des disparus se bercent d'ilusion quant au retour des leurs vers la "civilisation". Il accepte néanmoins lorsqu'il comprend qui'il peut en tirer de l'argent...

Les deux cavaliers est un western de John Ford, qui reprends la trame de La Prisonnière du desert en l'approfondissant. Car c'est la psychologie des prisonniers de de leurs familles qui est présentée dans ce film : entre ce qui ne s'appelait pas encore le "syndrôme de Stockholm" qui touche les premiers, et l'espoir confinant à la folie des seconds, nos héros se retrouvent à agir contre leurs convictions, et l'humour des échanges entre Widmark et Stewart contrebalance l'ambiance lourde et tragique du sujet. 

Lorsque enfin, nos héros ramènent deux des prisonniers, ce sera la confrontation douloureuse et dramatique : le jeune homme, devenu "comanche", ne peut plus être reconnu par quiconque, et la jeune mexicaine Elena (Linda Cristal) sera l'objet des médisances des pionniers (la scène du bal, chef-d'oeuvre de la mesquinerie humaine).

Nos deux cavaliers vont nouer des idylles, l'un avec la soeur d'un "disparu", l'autre avec la belle Elena ; si visiblement Widmark va voir son histoire d'amour tuée dans l'oeuf par un drame, Stewart, lui, va avoir plus de chance.

Ce film est pour moi une complète réussite, c'est pour cela que je le classe dans la rubrique "Les Classiques du western"...Pourtant, Ford l'a décrit comme "la pire merde (qu'il) ai tourné en 20 ans"...En tout cas, cela ne me fera pas changer d'avis : Les deux cavaliers est un excellent western.