La fureur de vivre allemande.

Mon avis : Bof !

Eté 1956 à Berlin-Ouest. Une bande de jeunes désoeuvrés prépare le braquage d'un fourgon postal censé transporter la paie des ouvriers d'une usine. Son chef, Freddy (Horst Buccholz) implique son frère Jan (Christian Borchert). Entre les ruines d'une Allemagne encore meurtrie et les tentations de l'argent facile, le drame couve...

Les Demi-sel de Georg Tressler est un film qui se veut dans la lignée de La Fureur de vivre de Nicholas Ray, avec en prime une évocation de la jeunesse allemande d'après-guerre. Ce film lança la carrière de Horst Buccholz, même si en l'occurrence il est plus un "poseur" tête-à-claque qu'un acteur au jeu profond et inspiré.

Nous pourrions d'ailleurs faire la même critique au sujet des autres comédiens, depuis Borchert qui interprète le gentil frère bien propre sur lui et naïf jusqu'à la jolie Karin Baal qui joue la petite-amie de Buccholz, une garce intrigante et intéressée qui poussera son amant à commettre la connerie de trop.

Comme dans le film de Ray, les parents et les adultes sont dépassés par les événements : qui plus est, dans un pays exsangue, eux-même se débattent dans les problèmes d'argent. Quelques scènes, comme la confrontation de 'Jan' et de son père ou les déambulations dans des ruines, sont représentatives à la fois de l'époque et de la psychologie des personnages.

Nos "héros" délinquants sont une image de la jeunesse au sortir de la guerre, avide de plaisirs et d'argent. Ils sont à première vue soudés comme les doigts de la main, toujours prêts aux bêtises plus ou moins graves, mais ces "demi-sel" sont encore trop jeunes pour assumer leurs actes, ou plutôt, à force de vouloir vivre comme les "gangsters" des films américains, ils se sont coupés de la réalité et de ses aléas.

Curieusement, la fin du film semble avoir été fortement édulcorée, ce qui lui retire énormément d'intérêt : on ne va pas jusqu'au "happy end", bien entendu, mais c'est lourdement moralisateur et maladroit.

Les Demi-sel peut être vu comme une tentative de faire un film de "teenagers" à la mode américaine et surtout comme l'acte de naissance de l'acteur Horst Buccholz qui deviendra grâce à cette bobine la coqueluche des jeunes allemandes, gagnant au passage le surnom de "James Dean allemand".