• Les "César" : le désamour du "peuple" ?

    Les stars : des personnes comme les autres... juste plus riches et célèbres...

    Les "Césars" : le désamour du "peuple" ?Vous l'avez compris depuis longtemps, chers lecteurs : je n'ai aucun intérêt pour les "César". Mais j'ai tout de même lu hier le palmarès - très consensuel : un film sur les "filles de la banlieue" (Divines), le sulfureux Elle de Paul Verhoeven, le très médiatisé Xavier Dolan et le renouveau de l'animation française avec Ma vie de Courgette.

    Seule récompense que j'ai appréciée (surtout parce que c'est le seul film de la sélection que j'ai vu) : le César du meilleur second rôle pour James Thierrée (Chocolat), même si l'on rabâche encore et encore qu'il est le digne petit-fils de Chaplin.

    Ce qui m'a le plus interpelée en lisant ces infos, ce sont les commentaires : on sent le mépris du "peuple" pour les "acteurs bobos gauchos qui s'autocongratulent"...

    La politique s'est souvent invitée dans le cinéma, et j'en parlerai un jour dans un post ; néanmoins, nous assistons depuis déjà quelques années à une montée du dégoût des français pour ceux qu'ils considèrent comme des "nantis". Je comprends parfaitement cet état d'esprit mais cela me gêne.

    À qui la faute ? Qu'est-ce qui s'est cassé entre le "Français moyen" et la "vedette" ? Les acteurs d'autrefois gardaient pour eux leur mystère, même si l'on se doutait des "couleurs politiques" de certains et s'il y eu des exceptions (Delon et Montand, pour évoquer deux "extrêmes").

    En fait, c'est sans doute une "américanisation" de la politique française couplée à l'arrivée d'Internet qui a changé la donne : la vedette d'aujourd'hui a besoin de (se) montrer ses amitiés, de "tweeter" ses états d'âmes ou de poster ses photos en maillot de bain.

    Dans le même temps, le français lambda peut lui-aussi montrer sur Internet son maillot de bain, et exprimer - parfois violemment - ses opinions politiques sur le Net.

    En fait, c'est un peu comme si, en devenant des citoyens comme les autres, nos vedettes avaient perdu de leur aura de mystère, et que nous, le "peuple", lui en voulions pour cette seule et unique raison.

    Est-ce a dire que le système de "castes" est une condition sine qua non à l'équilibre d'une société ? Idée à méditer...

     

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  • Commentaires

    1
    Daniel
    Dimanche 26 Février 2017 à 22:21

    Parfaitement bien résumé ! Le cinéma c est un divertissement ( quelquefois intelligent )  avec des acteurs possédant un charisme hors du commun  et des réalisateurs qui travaillent pour le grand public. Je le dis souvent : nos acteurs sont peu charismatiques , on peut croiser leurs clones dans notre supermarché habituel et nos réalisateurs tournent pour faire circuler leurs caméras autour de leurs nombrils en criant au génie . Ils se foutent du nombre d entrées de leurs " oeuvres" , si ça marche tant mieux, si ça ne marche pas c est que le public  n est pas assez intelligent pour percevoir le message hautement philosophique du film ( traduction: il est con ) . On peut dire tout le mal qu on veut sur un Dany Boon par exemple mais il a pris le relais de nos acteurs populaires d antan et il est bien le seul ...et le public lui rend bien ! Donc..la recette est toujours la meme  et ça fonctionne , n en déplaise a ceux qui s extasient devant la flopée de comédiens  " a l immense talent" qui a peuplée la salle ou se déroulait la cérémonie des " Césars" . La liste des films nommés ressemble a une ordonnance pour dépressifs souffrants de graves troubles comportementaux  et la soirée  a une réunion de personnes gavées par le homard et le caviar  et qui se retiennent pour ne pas péter..ils souffrent...ils souffrent...Mais heureusement....oh oui heureusement...tout cela s est effacé dès l apparition  du " Magnifique" Jean Paul Belmondo  tout sourire et de ces extraits de ses films qui ont montré a la salle ce qu est le vrai cinéma, celui que le peuple aime et ne cessera jamais d aimer  ...les Gabin, Delon , Ventura  qu on a pu voir dans l hommage a Belmondo ont du faire palir d envie les culs -serrés de cette soirée grotesque ! Et nous...nous...bon dieu, on a pris une sacrée dose d oxygène ! Alors vive Jean Paul Belmondo  qui a été ce soir là le soleil qui  qui a couvert toute la salle...." Magnifique" il  n y a pas d autre mot !!

    2
    Kinskiklaus
    Mardi 28 Février 2017 à 00:02

    D'accord avec toi, Val. Hormis sur le cas "Elle". Tout sauf consensuel comme choix. Je défends ce film depuis le début même s'il ne s'agit là ni de la meilleure interprétation d'Huppert, ni du meilleur film de Verhoeven. "Chocolat", j'avais été très déçu, un sujet en or traité de manière simpliste et scolaire, reproches que je pourrais faire également sur le récent et navrant "Cézanne et moi". Je suis en revanche très déçu que "Frantz" de François Ozon soit reparti de la cérémonie presque bredouille (hormis le César de la meilleure photographie). Pour moi, le meilleur film français de l'année.

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