Western dans les Everglades.

En 1840, lors de la deuxième guerre contre les Séminoles, le lieutenantTufts (Richard Weeb) est chargé de seconder l'unité du capitaine Quincy Wyatt (Gary Cooper), qui a pour mission de reprendre un fort tombé des années auparavant aux mains de contrebandiers qui donnent des armes aux Indiens.

L'attaque réussit, et les soldats libèrent des prisonniers, parmi lesquels la jolie Judy Beckett (Mari Aldon). Mais les Séminoles se lancent à leur poursuite, et coupent la retraite vers le lac Okeechobee où les attendait un bateau. Seul chance d'échapper à leurs ennemis : traverser les marécages des Everglades...

La première fois que j'ai vu Les Aventures du Capitaine Wyatt de Raoul Walsh, l'ado que j'étais avais été marquée par une scène ô combien virile : Gary Cooper se rasant avec son couteau de chasse... Mais trêve de souvenirs émus : ce film est-il vraiment un western ? Pour moi, oui Bien sûr, puisqu'il y a Gary Cooper et des Indiens. Que cela se passe dans une jungle peuplée d'alligators ne change rien à l'affaire.

Passé l'originalité du décor, nous avons néanmoins un récit basique de fuite-poursuite, agrémenté par quelques touches d'humour (la tentative de rasage de Tufts, l'Indien amical adepte du serrement de main à rallonge). Un possible "triangle amoureux" entre Wyatt, Tufts et Judy est - heureusement ? - rapidement désamorcé, Tufts se retrouvant d'ailleurs très vite au second plan jusqu'à la fin du film.

J'ai remarqué par ailleurs un fait bizarre : parmi les prisonniers libérés par Wyatt et sa troupe, il y a un couple de planteurs. La femme meurt assez vite, mais au bout d'un moment, on ne voit plus l'homme, pourtant facilement repérable par son costume blanc : ou bien il meurt lui-aussi mais hors-champ, ou bien ses scènes ont été coupées.

Le personnage de 'Wyatt' est typique de ceux que Cooper endossa dans sa carrière : peu pressé de se lier avec ses semblables, il vit seul avec son fils et quelques amis Indiens, n'a aucune animosité envers l'ennemi, et se contente de faire le travail qui lui est confié. Un rôle de routine en fait pour l'acteur.

Le film lui-aussi est routinier, avec un "happy end" convenu. Mais malgré tout cela, on ne s'ennuie pas une seconde. Je le classerai donc dans les bons westerns, de ceux qu'on aime à (re)voir pour se délasser.