• Le western - la fin ?

    Années 70-80 : le début de la fin ?

    Le western - la fin ?Dès la fin de la décennie 60, le western américain est en perte de vitesse. Les chefs-d'oeuvres sont toujours au rendez-vous (100 Dollars pour un sherif, 1969), mais les cartes sont désormais distribuées par Sergio Leone, qui en transformant en stars des seconds couteaux (Eastwood, Bronson, Van Cleef), et en jouant sur la stylisation de la violence et de l'ironie cruelle, redessine l'univers westernien.

    Des américains s'engouffrent dans la brêche : Peckinpah avec La Horde sauvage (1969), puis Eastwood lui-même, qui passe à la réalisation avec le thème de la vengeance d'outre-tombe (L'Homme des hautes plaines).

    Les années 70 ont une allure de "gueule de bois" pour une Amérique empétrée dans la guerre du Viet Nam. Après l'assassinat des deux frères Kennedy et du réverend Luther King, le pays ne peut plus, ne veut plus croire aux cow-boys aux chapeaux blanc. La nouvelle vague de réalisateurs déferle sur Hollywood avec une nouvelle conseption du cinéma : Easy Rider, Delivrance, autant de majeurs pointés vers une Amérique qui ne fait plus rêver...

    Du côté des westerns, le temps est aux thèmes adultes : L'Homme de la loi et Les Collines de la terreur de Michael Winner (1971), Jeremiah Johnson de Sidney Pollack, Soldat Bleu (charge contre la guerre du Viet Nam) de Ralph Nelson : des films qui ne sont assurément plus déstinés aux enfants et adolescents.

    Paradoxalement, le western se prête également à la parodie : Un rabin au Far West (1979), grosse farce de Robert Aldrich, ou Le Sherif est en prison du spécialiste du genre Mel Brooks.

    En Italie, Leone, après sa "Trilogie du Dollars" et son chef-d'oeuvre Il Etait une fois dans l'Ouest, se désinteresse du genre. Il faut dire que d'autres réalisateurs  ont profité de la manne Leonienne et se sont lancés dans un genre que l'on appellera "western-spaghetti", qui sera souvent dénigré, voir conspué. Là aussi, le western prend parfois des allures de farce, avec les "Sabata" ou autres "Trinita", ou bien se politise, devenant le miroir d'une Italie elle aussi en proie à ses propres cauchemards. Le "Maestro" tourne un ultime western, Il Etait une fois la Révolution, puis peaufine une histoire de gangsters et planche également sur une vie de Napoléon et une évocation de la Bataille de Stalingrad.

    Revenons aux Etats-Unis, où le western semble moribond. Pas tant que cela : il réaparaît dans un nouveau genre, le polar urbain, et ce n'est sans doute pas un hasard si là encore, on retrouve deux figures du western : Charles Bronson à New York et Clint Eastwood à San Francisco ont troqué le stetson et le cheval, mais leur goût de la justice expeditive est resté intact. D'autres figures de l'Ouest leur emboitent le pas : John Wayne (Un silencieux au bout du canon) et Steve Mc Queen (Bullit) réactualisent le mytne.

    Seulement le vieux Wayne ne se sent bien que sur un cheval, et il laisse très vite une autre génération prendre la relève dans les "westerns urbains" que sont Serpico ou French Connection. Il retrouve une dernièreLe western - la fin ? fois son Ouest chéri pour un film-testament poignant : Le dernier des géants, réalisé par Don Siegel en 1976, l'un des spécialistes du nouveau western. Une façon de boucler la boucle...

    Les années 80 voient un western en perte de vitesse.  Le film de Michael Cimino La Porte du Paradis en 1980 fait un "flop" retentissant. La même année, Steve Mc Queen  tire ses dernières balles dans Tom Horn, avant de disparaître, et les frateries Keach et Caradine font revivre Le Gang des frères James. Si des films du genre surnagent ça et là (Silverado- 1985, Young Guns- 1988), l'ensemble est noyé dans la masse des productions calibrées pour des adolescents qui n'en ont rien à faire du western.

    Le western est-il mort ? Le genre a-t-il perdu de son attrait ? Des  acteurs devenu réalisateurs vont continuer a croire en lui. Les années 90 et 2000 voient revenir les cow-boys...

    A suivre...

     

     

     

     

    « Le soleil est revenu...Je pense à vous les gars... »

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