• Le western - l'âge d'or

    Années 50 et 60 : questionnements

    Le western - l'âge d'orDans les années 50, le western est en plein essort : plusieurs bobines sont produites chaque année par les plus grands studios, et les petites maisons de productions sortent de nombreuses "séries B" qui font la joie des amoureux du genre.

    Mais les choses changent, imperceptiblement : si des westerns de pur divertissement sont toujours tournés, certains réalisateurs commencent à donner leur vision d'une Histoire de l'Amérique un peu moins édulcorée.

    Dès les années 40, d'ailleurs, des trublions interrogeaient déjà la conscience américaine : William A. Wellman avec L'étrange incident (1944), dénonciation du lynchage, ou Ford avec Le Massacre de Fort Apache (1948), qui montrait les Indiens comme des hommes dignes et valeureux, trahis par les Blancs.

    La cause des Indiens devient d'ailleurs une question lancinante : La Flèche brisée (Delmer Daves), La Porte du Diable (Anthony Mann), tout deux en 1950, Bronco Apache (Robert Aldrich, 1953), ...

    Le western perd peu à peu de son héroïsme, et devient également psychologique : Le Train sifflera trois fois, de Fred Zinneman, est un éssai sur le courage, la lâcheté, la peur qui habite chaque être humain, le poussant au meilleur comme au pire. Ce film fournit même un deuxième degré de lecture, la "Chasse aux sorcières" faisant rage à l'époque à Hollywood. L'étoile jettée dans la poussière par Gary Cooper à la fin du film traumatisa bien des américains, en premier lieu John Wayne qui, plus tard, aura sa revanche, le superbe Rio Bravo d'Howard Le western - l'âge d'orHawkes, reprenant les mêmes thèmes mais à la sauce "Républicaine"...Ces deux westerns sont aujourd'hui des chefs-d'oeuvre, et le Sénateur Mac Carthy est juste un nom dans les livres d'Histoire....

    A la fin des années 50, le western entre dans l'adolescence : dans Le Gaucher (Arthur Penn, 58), le héros (Paul Newman) est un jeune homme en recherche du père, une sorte de double westernien du James Dean de La Fureur de vivre.

    Qui dit adolescence, dit révolte, et le western traverse la sienne dans une violence de plus en plus marquée (Vera Cruz, 1953), des thèmes moins innocents, comme La Prisonnière du desert (56) qui aborde de front le racisme, ou Tonnerre Apache (61), avec la description crûe de la puanteur des corps pourrissants au soleil. John Ford, déjà réalisateur de La Prisonnière, enfonce le clou sur le cercueil du vieil Ouest avec L'Homme qui tua Liberty Valance (62) avant d'ouvrir les yeux de l'Amérique sur le génocide indien avec Les Cheyennes en 1964.

    Dans le même temps, John Sturges, après Aldrich, envoi ses héros se faire tuer au Mexique (Les 7 Mercenaires, 1960), et quelques années plus tard, un obscur réalisateur Italien détruit l'Image d'Epinal du héros avec un cow-boy crasseux, individualiste et cynique : L'Homme sans nom est né...

    La fin des années 60 et le début des années 70 marquent un tournant dans le western : les Italiens prennent la relève, et le genre, qui s'éssoufle, est peu à peu dépassé par son "fils spirituel" qu'est le "western urbain" : désormais, les vigilantes sont dans les rues de New-York ou de San Francisco, plus sur les pistes poussièreuses...

    A suivre...

    « Adieu, Ernie...Le saloon, là-haut... »

  • Commentaires

    1
    Mardi 10 Juillet 2012 à 09:57

    Voila une belle synthèse, tu bosses beaucoup et de meiux en mieux Val, si je puis me permettre..

    2
    Mardi 10 Juillet 2012 à 13:54

    Merci de tes encouragements, Valcogne. Il reste encore deux épisodes et j'éspère qu'ils te plairont autant.

    3
    Mercredi 11 Juillet 2012 à 12:14

    J'ai supprimé " Le coin du lèche bottes " qui n'interessait pas grand monde, aussi ne m'en veut pas d'avoir zappé avec Anachronic blog dont le lien reste toujours en place cependant...

    4
    Mercredi 11 Juillet 2012 à 12:20

    Pas de problème, Valcogne, tant que tu garde mon lien... En tout cas, tes encouragements et tes commentaires, comme ceux de nos amis, me font chaud au coeur. Merci !

    5
    Jeudi 12 Juillet 2012 à 01:14

     Tes visites et commentaires  m'encouragent et me font chaud au coeur également...

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