• Le Viager (1972)

    "Faites-moi confiance"...

    Le ViagerLa veille de Noël 1930, le docteur Galipeau (Michel Galabru) reçoit en consultation Louis Martinet (Michel Serrault), à qui il annonce que ses jours sont comptés. Le malade, célibataire sans famille, n'a pour tout bien qu'un mas dans un petit village de pêcheurs du sud de la France, Saint-Tropez...

    Galipeau, ayant une inspiration subite, convainc son frère Émile (Jean-Pierre Darras) d'acheter en viager le pied-à-terre de Martinet, le prix de la rente étant indexée sur le cours de l'aluminium, très bas à l'époque.

    Mais, au grand dam de ses débiteurs, Martinet, qui est parti prendre sa retraite dans sa maison, retrouve la santé tandis que l'aluminium devient une valeur sûre...

    Le Viager (1972) de Pierre Tchernia représente à mes yeux une "madeleine de Proust" télévisuelle, au même titre que Les Tontons flingueurs ou La Grande vadrouille : je connais le film par coeur, mais je ne me lasse pas de le revoir.

    Il faut dire que les acteurs sont savoureux, avec en tête un trio inoubliable. Côté femmes, Rosy Varte joue l'épouse de Darras, vite exaspérée par la bonne santé de 'Martinet', et Odette Laure est quant à elle la femme gaffeuse de Galabru.

    Les parents de Rosy Varte sont interprétés par Noël Roquevert -dont c'était le dernier film - et Madeleine Clervanne, quant au fils du couple, il est joué - adulte - par Claude Brasseur.

    Le ViagerEt puis il y a Jean Carmet en avocat incompétent, Yves Robert en capitaine de corvette maladroit et opportuniste, Jean Richard et Gérard Depardieu en voyous crétins...

    Le scénario est cosigné par Tchernia et René Goscinny, gage de qualité pour moi, et des têtes connues font des apparitions le long de l'histoire : Paul Preboist en fromager, son frère Jacques en marin hallebardier, Philippe Castelli en chanteur de cabaret, Jacques Rouland en photographe. J'ai même appris en faisant ce post que Michèle Mercier est la jeune fille qui danse avec Serrault lors du bal.

    À noter que Roger Carel prête sa voix au présentateur des actualités cinématographiques, tandis qu'on voit Pierre Tchernia lui-même dans le rôle du réalisateur de la télévision. Il est par ailleurs le narrateur.

    Le film lui-même est une fable amusante et fine, pleine d'humour noir. Notre brave Martinet est-il si naïf que cela ? La famille Galipeau est-elle naturellement monstrueuse ou n'est-ce que les aléas de la vie - et de l'Histoire - qui la rend si odieuse ? On peut même dire que tout est de la faute du Docteur Galipeau, médicastre affligé d'un optimisme que d'aucun qualifierait de bêtise.

    J'ai toujours pensé que Goscinny avait le même humour que Gérard Oury. Ils portent tout deux un regard amusé mais indulgent sur l'humanité et ses défauts, et il est étonnant que les deux hommes n'aient pas collaboré, à moins justement que leurs idées ne soient beaucoup trop proches pour faire un bon film.

    Toujours est-il que Le Viager est un petit bijou de comédie française, qui change agréablement des lourdeurs des films comiques actuels. Une oeuvre qui ne vieillira pas...

     

    Le Viager

     

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