-
Le train sifflera trois fois (1952)
"Si toi aussi tu m'abandonnes..."
Alors que le shérif Will Kane (Gary Cooper) vient d'épouser Amy Fowler (Grace Kelly), il apprend que Frank Miller (Ian McDonald) est sorti de prison et sera dans le train de midi.
L'homme avait été arrêté par Kane et compte bien se venger ; le sherif tente alors de trouver des aliés pour vaincre Miller et sa bande, mais tous le monde va lui tourner le dos. C'est seul que finalement Kane va se retrouver face à son ennemi juré...
Il a été dit à plusieurs reprises que Le train sifflera trois fois est une critique du Maccarthisme qui sévissait à l'époque à Hollywood. Moi-même, la première fois que j'ai vu ce western, j'avais cela en tête. Mais si on fait abstraction de cette donnée, ce film est une parabole sur le courage, le libre-arbitre, la peur aussi.
Car Kane est un homme qui a peur. Non qu'il soit lâche, c'est seulement qu'il n'est pas un héros. Il a envoyé Miller en prison parce que c'était son boulot de sherif, désigné par des citoyens qui aujourd'hui sont prêts à le laisser se débrouiller face à un homme haineux.
Ce film est un chef-d'oeuvre parce qu'on y voit un homme face à la lâcheté ambiante, à une époque où dans tout western qui se respecte la couardise était du côté des "vilains".
Et tout le symbolisme de l'étoile jettée à terre à la fin du film par un Will Kane écoeuré résume un genre qui allait bientôt évoluer : le temps des cow boys sans peur et sans reproche est sur le déclin, bientôt, Aldrich, Peckinpah et Leone vont faire un sort aux héros aux stetsons blancs...
Petite anecdote personnelle : la chanson de Dimitri Tiomkin fait partie de la "B.O." de mon adolescence, du moins sa version française, interprétée par John Williams : le 45 tours a souvent tourné sur ma platine...
-
Commentaires