• Le Roi de coeur (1966)

    Quelle folie la guerre !

    Le Roi de coeur (1966)Quelque part dans le Nord de la France, fin 1918. Avant de quitter le petit village de Mareville, les allemand y cachent une bombe, sensée exploser le lendemain à minuit. Le coiffeur (Paul Faivre), qui communique avec un contingent écossais situé non loin, parvient à donner l'alarme mais se fait tuer sans avoir eu le temps d'indiquer l'emplacement de l'engin.

    Le colonel McBibenbrock (Adolfo Celi) envoie sur place Charles Plumpick (Alan Bates), responsable de la section colombophile du régiment, afin de dénicher la bombe. Mais le soldat trouve la ville vidée de ses habitants. Pourchassé par des allemands, il trouve refuge dans l'asile d'aliénés où il va devenir pour les pensionnaires "Le Roi de coeur"...

    Réalisé par Philippe de Broca, Le Roi de coeur est une fable que j'avais déjà bien aimé lors d'un premier visionnage sur le petit écran. Le revoir m'a donné plus de plaisir encore, car j'y ai décelé une forme de parodie de l'humanité en temps de guerre.

    Au Moyen-Âge il existait en France la tradition de la "Fête des fous" : une fois par an, les gens sortaient costumés dans les rues et se comportaient selon leurs déguisements, mais de manière exagérée. C'était une manière de se moquer des institutions, d'extérioriser les griefs que l'on pouvait avoir à l'encontre d'une société hiérarchisée à l'excès sans en subir les conséquences. Ce film est une version cinématographique de la "Fête des fous" transposée dans cette grande folie qu'est la guerre.

    Car tout compte fait, qui sont les plus fous dans cette histoire : les sympathiques, exubérants et inoffensifs pensionnaires de l'asile, ou les généraux des deux armées ? Je comprends fort bien pourquoi les étudiants américains ont vu dans cette oeuvre un pamphlet contre la guerre.

    Parlons un peu des acteurs : en tête de distribution, Alan Bates en troufion un brin trouillard et fort sympathique, victime consentante d'un quiproquo qui va le mener à trouver l'amour ainsi qu'un moyen d'échapper à la guerre.

    Le Roi de coeur (1966)Les "fous" sont interprétés par Pierre Brasseur en 'Général Géranium' jouant aux échecs avec un chimpanzé, Jean-Claude Brialy en 'Duc de Trèfle' élégant, Julien Guiomar en 'Monseigneur Marguerite', un "évêque" plus vrai que nature, Michel Serrault, lui, semble "roder" son personnage de 'Zaza Napoli' dans le rôle du coiffeur 'Monsieur Marcel'.

    Côté féminin, nous avons Geneviève Bujold, 'Coquelicot' gracieuse et ingénue, fildefériste à l'occasion, Françoise Christophe en 'Duchesse de Trèfle' primesautière, Micheline Presle en 'Madame Églantine', patronne d'une maison close à moitié démolie et donc... ouverte à tous !

    Pour les militaires, outre Adolfo Celi déjà cité, nous avons Daniel Boulanger en colonel allemand, Jacques Balutin en troufion écossais couard et crétin, Yves Robert en général français distributeur de médaille et d'accolade, et même Philippe de Broca lui-même apparait au début du film en... 'caporal Adolph Hitler' !

    Le Roi de coeur est un film charmant, onirique, qui délivre l'un des messages pacifistes les plus fous jamais vu au cinéma.

    Le Roi de coeur (1966)

     

     

     

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