Rien ne se perd...

On peut dire que le remake est aussi vieux que le cinéma. Reprendre la trame d'un roman à succès, d'une pièce de théâtre, d'une légende connue de tous, c'est déjà faire un remake. Et lorsqu'un réalisateur en copie un autre, il n'y a à priori rien de mal : une même histoire peut être vue de plusieurs manières differentes, selon la sensibilité, l'imagination ou simplement l'envie de "moderniser" un thème.

Certains remakes sont aussi célèbres que leurs modèles. On pense bien sûr aux 7 Mercenaires, relecture "westernienne" du chambara. Ou encore les deux versions du Facteur sonne toujours deux fois. Seulement là, nous avons affaire à des réalisateurs et des scénaristes qui apportent leurs "pattes", qui rendent vraiment hommage à leurs modèles.

L'effet et bien different de nos jours, où le remake n'est qu'une façilité pour des tâcherons sans imagination, qui se contentent de reprendre l'histoire, changeant seulement quelques élèments, pour coller au goût du jour.

La grande mode depuis quelques décénies, c'est de faire des remakes au cinéma de séries TV. L'idée en soi n'est pas forcément mauvaise, mais c'est souvent une catastrophe. Je me souviens avoir été horriblement déçue par Mission Impossible : l'esprit de la série originelle, si passionnante et pleine de rebondissements, avait disparût au profit d'un "show" Tom Cruise, qui s'est semble-t-il amplifié dans les opus suivants (que je n'ai pas vu). Idem pour Chapeau melon et botte de cuir, qui était déjà une série assez déjantée et étrange. Pour Wild Wild West, c'est différent : j'avais plutôt aimé au cinéma (l'éffet du grand écran, sans doute), mais sur le petit écran, le film n'est plus qu'une très lointaine évocation maladroite de tout ce qui faisait le charme de la série.

Il faut croire malheureusement que les producteurs, scénaristes et réalisateurs manquent d'imagination ces temps-ci. Mais quand on y reflèchit, comment peut-il en être autrement ? Toutes les meilleures histoires ont déjà été écrites, et certaines depuis des millénaires...ce qui manque, en fait, c'est juste un peu d'imagination pour les remettre au goût du jour. Cela me rappelle cette BD des "Dingodossiers" où l'on voit un jeune scénariste tenter de vendre à un producteur l'histoire d'une pauvre jeune fille maltraitée par sa marâtre et qui, lors d'un bal, rencontre le Prince Charmant (qu'il verrait bien interprété par Belmondo !)...

Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme...