• Le Massacre de Fort Apache

    Deux grands acteurs + un grand réalisateur = chef-d'oeuvre

    Le Massacre de Fort ApacheLe Lieutenant-colonel Thursday (Henry Fonda) est envoyé à Fort Apache en Arizona suite à une disgrâce. Dès son arrivée, il se retrouve en bute avec le Capitaine York (John Wayne), officier qui s'y connait mieux que lui en matière des moeurs Indiennes.

    Le Massacre de Fort Apache est un chef-d'oeuvre de John Ford de 1948. Si l'histoire est une pure fiction, elle est basée sur l'attaque de Little Big Horn, et le personnage principal, antipathique et pisse-froid, est inspiré par le Général Custer. Si nous avons une histoire d'amour contrariée entre la jeune Philadelphia (Shirley Temple), fille de Thurday, et le Lieutenant O'Rourke Jr (John Agar), le fil rouge de ce scénario est la confrontation de deux hommes.

    Thursday symbolise donc l'officier droit dans ses bottes et sa conviction, cachant mal son mépris pour les peaux-rouges qui le conduira à sa propre perte. York, lui, est un soldat ayant passé de nombreuses années au contact avec les Indiens, sans les dénigrer ni les surestimer. Mais le veritable ennemi dans le film est le représentant du gouvernement, un homme méprisable qui vent des armes et de l'alcool frelaté aux Indiens, tout en les spoliant sur la nourriture.Le Massacre de Fort Apache

    Outre Wayne et Fonda, nous retrouvons la "clique" de Ford, Pedro Amendariz, Ward Bond et consorts, qui nous reservent des moments d'humour. La fin du film est une première mouture de la fameuse phrase "Quand la légende est plus belle...", car, après sa mort, le Lieutenant Thursday va acquerir une aura d'héroïsme et York ne tarrira pas d'éloges envers son ancien supérieur, devant des journalistes venus l'interviewer sur le fameux massacre...

    Comme l'a dit en substance Ford lui-même : "nous avons besoin de personnages légendaires, même si, au fond de nous, nous savons qu'ils n'étaient pas des saints. C'est ainsi que s'est crée l'Amérique."

    Le Massacre de Fort Apache, un chef-d'oeuvre de John Ford.

    Le Massacre de Fort Apache

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  • Commentaires

    1
    lemmy Profil de lemmy
    Jeudi 2 Mai 2013 à 23:44

    Concernant la fin du film, le personnage de Wayne dans mon esprit et mes souvenirs est assez amer. Cette conclusion assez révoltante est très forte. 

    2
    Burt
    Jeudi 2 Mai 2013 à 23:58

    Val, dans ce film, Thursday(Henri Fonda) n'est pas lieutenant, mais lieutenant-colonel. Il est donc le supérieur du capitaine York(J. Wayne)et du lieutenant O'Rourke. Bref, c'est le chef, il commande tout le monde et n'en fait qu'à sa tête. Un excellent film.

    3
    FJ WALK
    Vendredi 3 Mai 2013 à 10:01

    Tu crois, Lemmy ? Je me souviens plutôt (mais c'est aussi ancien) qu'il endosse une partie de la personnalité de Fonda, et son chapeau par la même occasion et va perpétuer la mémoire de ce sous-Custer. Mais je peux me tromper... Il faut que je le revoie !

    4
    Vendredi 3 Mai 2013 à 10:14

    Le discours final de Wayne dresse un portrait flatteur de Thursday et dit en substance que "tous les soldats morts lors de l'attaque revivent au travers des nouvelles recrues du fort Apache" .

    C'est donc une première version de "la légende plus belle que la réalité".

    5
    lemmy Profil de lemmy
    Vendredi 3 Mai 2013 à 23:07

    Tout à fait Fred, le chapeau et les plans sont réminiscents du personnage de Fonda, dans la continuité du discours. Mais Ford fait appel à l'intelligence du spectateur. Il nous a présenté pendant une heure et demie une conception d'un militaire totalement et ouvertement haïssable mais non caricatural (ses éléments humains, familiaux et ses regrets) qui mène ses hommes à la mort et en appelle à la guerre pour sa gloriole. Le personnage de Wayne est le militaire plus rebelle, plus humain, ami et compréhensif de l'esprit indien. Pourtant Wayne fait partie d'un système et d'une communauté qui s'effondreraient si on savait la vérité sur Fonda ; de surcroît, cela montrerait aux yeux de tous que les soldats sont morts en vain. Le rebelle doit ultimement rentrer dans le rang.


    Alors, il préfère mentir en héroisant même s'il désapprouve l'attitude d'un Fonda et s'il n'en pense pas moins, spécialement - il faut le noter - face à des journalistes peu rigoureux des faits et des personnes (notamment des indiens) et qui ne sont là que pour une chose : s'entendre dire que le personnage de Fonda est un héros. Oui, les journalistes faisaient déjà des éléments de langage et étaient au service du pouvoir, de l'idéalogie du "we need a hero". Mais l'essentiel est là : Ford montre que cette vérité repose sur une mythification et une mystification, dont les principaux personnages ne sont pas dupes et sont prisonniers, et ça, c'est un message autre que si Wayne avait dit à la fin que Fonda était un monstre.


    Mais ce n'est que ma perception...

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