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Le dernier des géants (1976)
Un film d'une tristesse infinie.
1901. J.B. Books (John Wayne) arrive à Carson City au Nevada pour rendre visite à son vieil ami le docteur Hostelter (James Stewart). Mais le vieux gunman sait qu'il ne repartira pas vivant de la ville...
Le Dernier des géants est un film de Don Siegel, où nous retrouvons avec tristesse le visage vieillis des héros de notre enfance. Autour du Duke et de Stewart, la toujours belle Lauren Bacall, Richard Boone et le vétérant John Carradine, dans un chant du cygne qui est difficile à regarder ; dès le début, nous savons à quoi nous en tenir : les premières scènes sont tirées des grands classiques de Wayne, y compris Rio Bravo, diffusées en noir et blanc ,agrémentées d'une "chronologie" imaginaire qui fait comprendre avec une finesse éléphantesque que le temps passe, même pour les héros.
Don Siegel a fait un film sur la vieillesse, la maladie, et surtout sur...la légende. Car derrière le grand J.B Books, tueur sans pitié devant lequel tombe en admiration le jeune Gillon (Ron Howard), il y a un homme qui se sait condamné, mais qui refuse de mourir dans un lit au prix d'atroces souffrances. Il met en scène sa propre mort, comme un suicide "assisté" en quelque sorte. Cette attitude est noble, en regard des "vautours" qui s'agitent autour de lui : le journaliste opportuniste, l'ex-fiancée (Sheree North) qui reviens dans l'unique but de grapiller un peu de la gloire du - presque - défunt, et même le croque-mort (savoureux Carradine) qui propose à notre héros un "cercueil fait pour durer des siècles et une pierre tombale de marbre".
Ron Howard est le jeune garçon admiratif devant Books, qui sera tenté par une vie de gunman, mais lorsque, après avoir abattu son premier homme, l'adolescent jette son colt, le regard du Duke à ce moment est hautement symbolique.
Ainsi, quinze ans après le superbe L'Homme qui tua Liberty Valance, notre Duke est de nouveau aux prises avec une légende bien encombrante, et une fois encore c'est James Stewart qui lancera un dernier regard sur un héros mort.
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Commentaires
2DANIEL.Mercredi 23 Janvier 2013 à 17:30J ai plutot été déçu par ce film,long quelque peu théatral mais c est..John Wayne et comme dernier film on peut difficilement faire mieux et quel casting;en tous cas un très mauvais souvenir de tournage de Don Siegel,plutot virulent a l encontre du Duke;finalement c est triste a dire mais superbe fin de carrière pour un acteur,probablement jamais égalé.....
3FJWalkMercredi 23 Janvier 2013 à 20:20Tu as raison, l'idée qu'on se fait de ce film, tellement idéal dans le parcours de Wayne est en fait meilleure que le film luii-même...
Un film trop "idéalisé" sans doute, mais qui s'inscrit dans la mythologie du Duke. Peu d'acteurs ont ainsi terminé leur carrière en beauté.
Et ce vieux John se savait condamné, au moment où il a fait ce film. Mais il savait aussi pertinemment qu'il n'était plus un simple acteur. Il était devenu une icône de l'Amérique ; peu d'artistes se soucient de leur public, lorsqu'ils arrivent au bout de leurs forces...
Pas tout à fait Jeloga, la légende ne doit pas l'emporter sur la réalité. A l'époque du tournage, même s'il était fragile, John Wayne ne se savait pas du tout condamné ou de nouveau frappé par un cancer. Par contre, dans ses dernières années, il se savait plus qu'un simple acteur et ce qu'il fait passer dans ce film devenu un film testament, dont il pouvait penser qu'il serait le dernier (il était attaché à d'autres films avant sa disparition, films qu'il n'a pu faire) est fort.
7DANIELMercredi 15 Octobre 2014 à 10:26Exact, Wayne venait de refuser " 1941" de Splielberg et entamait un projet avec Ron Howard . Avec son dernier film peut etre voulait t il fermer définitivement la porte de son immense carrière de cow boy de l écran et en ce sens c est une réussite totale ou tout au moins l image qu il avait du western. Qui sait ?
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Un très grand film, assez abyssal, notamment lorsqu'on connaissait les problèmes de santé de Wayne sur le tournage. Comme je l'ai écrit sur WWW, j'ai toujours vu ce film par petits bouts. Wayne clôt sa carrière et s avie cinématographique avec classe et dignité. Le film va loin, mais Wayne demanda des changements dans la scénario.