• Le coureur des bois et le voyageur.

    Aventuriers du Canada.

    Le coureur des bois et le voyageur.Le coureur des bois (ou coureur de bois) est un aventurier qui, contrairement au trappeur qui chassait lui-même, pratiquait la traite des fourrures avec les amérindiens du Canada et du Nord des États-Unis.

    Depuis les premiers comptoirs de la "Nouvelle France" jusqu'au XVIIème Siècle, le commerce de la fourrure était très libéral, et tout individu aventureux pouvait parcourir les forêts et les rivières des territoires colonisés afin d'établir des liens commerciaux avec les autochtones.

    Mais l'Église et les autorités s'inquiètent de voir les colons devenir intimes avec les Indiens, certains adoptant leurs coutumes et s'unissant avec des "squaws". À cette époque, le commerce de pelleterie est administré par le Ministère de la Marine qui fixe les prix des fourrures.

    En 1645, la Compagnie de la Nouvelle France, créée par Richelieux et Colbert, cède aux colons le monopole des fourrures et l'administration de la colonie canadienne. Dans le même temps, les Iroquois exercent un blocus sur la rivière des Outaouais, empêchant ainsi l'ouverture de la route vers l'Ouest. Seuls les coureurs des bois acceptés par les Indiens peuvent y avoir accès.

    En 1674, la Compagnie des Indes occidentales administrée par Colbert est remplacée par la Ferme d'Occident, dirigée par le marchand parisien Jean Oudiette et son associé Charles Aubert de La Chesnay. Autorisés à faire commerce au Saguenay, un des territoires du Quebec, ils s'y font représenter par Charles Bozine, marchand québecois.

    Le coureur des bois et le voyageur.La peau de castor est alors très recherchée pour la confection de chapeaux, et le royaume de France obtient le monopole de son commerce.  En 1679, les marchands et négociants en fourrures de Montréal créent un poste de traite, Fort Témiscamingue, afin de favoriser l'activité des coureurs des bois malgré l'opposition du pouvoir central. Pour éviter cette concurrence, les coureurs des bois vont dans un premier temps être interdits sur le territoire, avant que leur activité ne soit réglementée à partir de 1681.

    Ainsi, chaque coureur des bois installé dans la vallée du Saint-Laurent n'a droit qu'à 25 voyages par an dans le "Haut-pays", c'est-à-dire dans les forêts sauvages. Il doit pour cela se munir d'un "congé de traite", une sorte de laisser-passer qu'il doit impérativement présenter aux autorités avant et après chaque saison de traite.

    Ce système est mis en place en partie pour éviter la concurrence, mais aussi et surtout pour mettre un frein à la "fraternisation" avec les Indiens. Entre 1674 et 1690, diverses ordonnances et édits du roi tentent de réguler la "course des bois" : ainsi, lorsque les coureurs effectuaient plus des 25 voyages imposés, ils devaient dans un premier temps s'acquitter d'une amende, et se retrouvaient condamnés aux galères en cas de récidive.

    Il y avait toutefois une faille dans l'organisation de ce système : les congés de traites étaient vendus par le gouvernement colonial. Achetés en bloc par les commerçants et les membres de la classe dirigeante, ils étaient redistribués à leurs "collaborateurs" sans être notés aux registres. Cela donna naissance à une autre catégorie de coureurs de bois, que l'on appela les "voyageurs".

    Dans la plupart des cas, les voyageurs travaillaient en équipe dans le transport et l'approvisionnement des biens vers les comptoirs. Ils utilisaient des bateaux appelés "canots" qui naviguaient sur des voies d'eau bien établies et ramenaient les fourrures jusqu'à Montréal, ce qui fait qu'on les nommaient aussi "canotiers".

    Le coureur des bois et le voyageur.

     

    Certains voyageurs restaient l'hiver dans l'arrière-pays pour faire du commerce de biens jusqu'aux postes français les plus éloignés de la civilisation. Ils étaient également utiles pour les négociations avec les Indiens et servaient de guides pour les explorateurs.

    Au XIXème Siècle, les voyageurs servirent dans la milice canadienne durant la Guerre Anglo-américaine de 1812 (dite aussi "Seconde Guerre d'Indépendance"), 3000 voyageurs défendirent ainsi le Canada contre l'expansionnisme américain.

    Les voyageurs et les coureurs des bois sont devenus légendaires, surtout au Canada français. Outre l'expansion du commerce de la fourrure, l'exploration du continent américain leur doit beaucoup, ainsi que les relations entre les colons et les Indiens.

     

    Le coureur des bois et le voyageur.Un livre, "The Big Sky" (1947) d'A.B. Guthrie, met en scène des trappeurs et des coureurs des bois partis en exploration. Publié en France sous le titre "La Captive aux yeux clairs" dans la collection "L'Ouest, le vrai" (Actes Sud - 2014), il fût adapté au cinéma en 1952 par Howard Hawkes.

    Un autre livre, "The Revenant" de Michael Punke, sera repris en partie par Alessandro Gonzalez Iñaritú dans le film au titre éponyme.

    Dans la série télévisée québecoise, Coureur des bois, un père et sa fille parcourent le Québec.

    On retrouve des coureurs des bois dans le jeu vidéo "Age of Empires III".

     

    Le coureur des bois et le voyageur.

     Une des nombreuses statues de voyageur qui parsèment le Canada ▲ 

     

     

    Le coureur des bois et le voyageur.

     

    En faisant mes recherches iconographiques, j'ai trouvé ces images reprenant la "légende" des coureurs des bois : du whisky, de la bière, et un alcool à base de sirop d'érable.

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

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