• Le cinéma et les singes

    Kong, Cheetah, Caesar... Les grandes vedettes.

    Le cinéma et les singesLundi a débuté l'année du Singe selon l'horoscope chinois. Au départ, je voulais profiter de cet événement pour faire une simple galerie d'images des différents simiens qui parcourent le cinéma, mais devant le nombre de photos que j'ai glané, j'en ai tiré la conclusion qu'un post serait une meilleure idée.

    Après que la mythologie et la littérature aient mis en scène des singes, le cinéma s'en est inspiré à son tour, surtout dans un domaine où il pouvait exceller : le fantastique, la science-fiction, voire l'horreur. Il faut dire que depuis que Charles Darwin a démontré notre cousinage avec les simiens, ceux-ci sont devenus les symboles de notre bestialité.

    Ainsi, la nouvelle d'Edgar Allan Poe Double assassinat dans la rue Morgue a été mise en image dès 1932 (par Robert Florey), et fût le sujet de nombreuses adaptations jusque dans les années 80 (Le Tueur de la rue Morgue de Jeannot Szwarc en 1986). On peut même dire que les différents "singes meurtriers" qui sévirent dans le cinéma d'horreur des années 30 et 40 doivent beaucoup à l'auteur britannique.

    Le gorille, grand singe anthropoïde, ne fut découvert par les Blancs qu'au début du 20ème Siècle. Mais depuis toujours, les autochtones parlaient d'un "monstre mi-homme, mi-bête" qui terrorisait les villages et... enlevait les femmes... Est-ce les réminiscences de ces histoires qui donnèrent naissance au plus légendaire des singes du 7ème Art ?

    King Kong (le bien nommé) ne vit pas en Afrique, mais dans une île peuplée de dinosaures et d'hommes primitifs, qui lui offrent régulièrement une jeune vierge en sacrifice. Tout est donc réunit dans le film de Merian C. Cooper et F.B. Schoedsack : la légende, le fantastique, l'idée du "paradis perdu" et... la sensualité ! Le singe géant va ensuite devenir moins sulfureux, plus sympathique, à commencer par Le Fils de Kong (1934), toujours de Cooper et Schodsack, puis Monsieur Joe (1949), co-réalisé par Schodsack et Ray Harryhaussen (dont c'était le premier film).

    Le "roi Kong" originel renaitra de ses cendres, d'abord dans le remake de 1977 (devant les caméras de John Guillermin) puis dans celui réalisé par Peter Jackson en 2005.

    Si de temps en temps nous voyons encore apparaitre à l'écran des King Kong contre Godzilla ou Le Colosse de Hong-Kong, le gorille va peu à peu retrouver son aspect "naturel", et surtout, il commencera à être réhabilité, d'abord par le biais de son complice Tarzan (Greystoke, la légende de Tarzan, seigneur des singes -1984) puis grâce à Gorilles dans la brume (1999), contant la vie de Dian Fossey, primatologue et martyre de la cause animale.

    Avant de clore le chapitre "gorille", une dernière information : en 2017 sortira Kong : Skull Island de Jordan Voigth-Roberts, sur lequel je n'ai pour le moment aucun renseignement. Mais assurément, notre gorille géant a encore de beaux jours devant lui...

    Autre grand singe de cinéma, l'orang-outan. S'il commença lui-aussi sa carrière avec un "délit de sale gueule" (le héros du livre de Poe, c'est lui !), il va se montrer discret le temps du règne de son cousin Kong, avant de devenir l'ami de Clint Eastwood dans Doux, dur et dingue (78) et sa suite Ça va cogner ! (80). S'en suivront des films pour enfants, comme Dunston, panique au palace (1996), mais force est de constater que ce singe n'aura pas un succès fou. Le seul autre orang-outan qui ait connu la gloire au cinéma est 'King Louie' du dessin animé Le Livre de la jungle (1970).

    Passons au chimpanzés... Et là, assurément, LA star, c'est incontestablement Cheetah. Dès sa première apparition dans Tarzan l'homme-singe (1932), elle va souvent ravir la vedette à son ami en pagne. Ses "singeries" et ses mimiques vont devenir les moments forts des films, autant que le traditionnel combat contre le lion en peluche ou le ballet aquatique.

    Est-ce pour cela que, depuis, le "chimp" a toujours eu un grand capital-sympathie auprès des réalisateurs et du public ? Si l'on excepte le curieux et dérangeant Max mon amour, notre petit cousin est souvent la vedette de films pour enfants. Notons au passage que, depuis quelques années, quelques documentaires consacrés aux chimpanzés sauvages (et à leurs cousins les bonobos) ont été réalisés, et que leur contribution (forcée, hélas) à l'essor de la conquête spatiale fit l'objet d'un film, Project X (1987) ainsi que de deux films d'animation, Les Chimpanzés de l'espace (2008) et sa suite, Les Chimpanzés de l'espace 2 (2010).

     

    Le cinéma et les singes

     

    Je ne peux décemment finir ce post sans parler de La Planète des singes, saga inspirée du roman de Pierre Boulle : si l'oeuvre se présente comme une fable sur notre civilisation "humaine" (et se termine par un "twist" réjouissant et... impossible à adapter à l'écran !), les films sont, pour la plupart, des réussites. Après l'excellentissime premier opus, réalisé par Franklin J. Schaeffner et sorti en 1968, le genre SF du sujet a permit, au fil des suites, nombre d'interrogations sur le nucléaire, la place de l'homme dans l'univers, la politique et s'offre même une jolie "boucle temporelle" puisque c'est 'Caesar', fils de 'Cornelius' et 'Zira', qui va devenir le premier jalon de la conquête de planète des singes.

    Si le remake de Tim Burton en 2001 n'a pas eu le succès escompté, stoppant par là-même le projet d'une trilogie, la nouvelle série commencée récemment (La Planète des singes - les origines - 2011) est une réussite, revenant aux fondamentaux et y apportant des éléments actuels bienvenus tout en s'accordant des clins d'oeil à la saga originelle.

     Le cinéma et les singes

     

     

     

    Il est évident que, vu la quantité d'oeuvres cinématographiques abordant le sujet, je n'ai choisi d'évoquer dans ce post que les "grands singes" (dans tous les sens du terme !). Si vous estimez que j'ai oublié un film majeur de ce thème, je me ferai un plaisir de l'ajouter.

    « Johnny Depp se paie la tête de TrumpBonne Saint Valentin, messieurs ! »

  • Commentaires

    1
    Samedi 13 Février 2016 à 11:19

    Lorsque j'ai lu le titre de cet artcile, je me suis dit que tu allais t'attaquer à certains grands comédiens américains ou aux films s'intéressant à une certaine forme de politique ;-)

    Me viennent en tête certains films d'horreur ou assimilés, "Link" qui est assez culte, a de vrais comédiens, et qui présente un orang outang malin comme un... homme et meurtrier. Il y a aussi "Shakma" beaucoup moins bon mais qui me fait rire. Et il y a "Incident de parcours", plus récent, que je ne connais pas et que je veux absolument voir car il est signé George Romero : l'histoire d'un homme paraplégique qui a un petit singe apprivoisé...

    Sans compter l'image du petit singe truculent et malin, imagerie traditionnelle, j'ai revu la semaine dernière "The sea hawks" de Curtiz avec le magnifique Errol Flynn. Spielberg a évidemment repris cette imagerie du petit singe malin, mais en en faisant un petit fourbe dans "Indiana Jones".

    2
    Samedi 13 Février 2016 à 12:52

    C'est vrai que la politique est à la fois un cinéma et une certaine forme de "singerie" wink2

    Je ne connais pas le genre film d'horreur "avec singe", mais ce n'est que partie remise... Quant aux "petits" singes au cinéma, j'aurais pu parler du singe de Pirates des Caraïbes, de celui de La Nuit au musée, et bien sûr celui que tu évoque dans Indiana Jones !

    Un deuxième post me semble nécessaire... Dès que possible, je m'y colle !

    3
    Samedi 13 Février 2016 à 13:01

    Je crois que le thème du petit singe truculent et mignon est un passage obligé devenu commun, avec sa continuité, vu l'évolution "ironique" du cinéma, vers le petit singe truculent qui jette sa crotte partout et fait pipi sur les personnages (comme dans les très bons "Une nuit au musée") ;-) Le domestiqué qui reste incontrôlable quoi.

     

    4
    Jeloga
    Samedi 13 Février 2016 à 14:45

    Pour ma part, j'ai un petit faible pour ce petit Velvet qui fout le bordel sur la table du banquet offert par John Wilson (Clint Eastwood) aux membres de l'équipe de tournage dans 'Chasseur blanc, coeur noir", allant jusqu'à faire voler en éclats le script du film, ce qui fait rire aux larmes le "Director", mais pas.... le producteur !

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    5
    Dimanche 14 Février 2016 à 12:27

    "Chasseur blanc, coeur noir", voilà un film dont j'ai de lointains souvenirs et que je dois revoir. Surtout après avoir vu "Les racines du ciel" de Huston.

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