• Le Bourreau du Nevada (1959)

    Robert Taylor, marshall évolutif.

    Le Bourreau du Nevada (1959)

    Le marshall Mackenzie Bovard (Robert Taylor) a la réputation d'être opiniâtre dans son travail, au point d'être surnommé "Le Bourreau". Avant de prendre sa retraite, le voilà chargé de capturer un certain John Butterfield, complice dans l'attaque d'une diligence de la Wells Fargo.

    Ne disposant que d'une vague description de sa proie, il commence son enquête au Fort Kenton où Butterfield fit son service militaire, mais le colonel refuse de lui accorder son aide. Néanmoins il apprend qu'une jeune veuve, Selah Jennison (Tina Louise) pourrait reconnaître le fuyard...

    J'ai souvent de bonnes surprises en regardant à la télévision ce que je crois être un "simple" western. En l'occurrence, Le Bourreau du Nevada, malgré un titre français qui pique les yeux, est un excellent film, qui joue sur le code ultra connu du "marshall opposé à une ville entière" tout en y mettant de l'humanité, de l'humour et, disons-le, un certain décalage.

    Mais peut-il en être autrement quand le réalisateur est Michael Curtiz ? Autre surprise, la prestation de Taylor, qui pour une fois ne fait pas la tête tout le long du film : il est même étonnamment décontracté par moment. J'ai trouvé par ailleurs très amusant qu'il paraisse petit par rapport à certains autres acteurs : quelque part, cela "désacralise" son personnage sans le rendre ridicule pour autant.

    Son 'Mackenzie Bovard' évolue intelligemment : cynique et désabusé, il a du mal à comprendre comment celui qu'il poursuit peut attirer la sympathie de tous, au point qu'il ne trouve personne prêt à toucher les 500 $ de récompense pour le renseigner. Même 'Selah' hésite longuement, bien que cette somme lui permettrait de changer de vie. Le chasseur de primes s'interroge, s'humanise, et finit par... non, je ne raconterai pas la fin, surprenante à plus d'un titre.

    Et puis quel casting : trois futures vedettes du petit écran : Jack Lord qui joue la proie du héros, Fess Parker en shérif sympathique et Lorne Green en marshall. Et nous avons l'inénarrable Pedro Gonzalez Gonzalez qui cabotine à mort en Mexicain chaleureux et maladroit dans la lignée de sa prestation dans Rio Bravo.

    Côté féminin, Tina Louise joue une veuve obligée de laver le linge au Fort pour subvenir à ses besoins. Le dialogue montre d'ailleurs assez cruellement le sort qui l'attend (Taylor lui dit en substance : "vous avez vingt-trois ans, vous en paraissez trente"). Mais quelques scènes de pures comédies lui sont réservée, comme sa déambulation dans la rue. Elle joue avec Taylor un jeu de séduction-répulsion plutôt original et très sensuel par ailleurs.

    J'allais oublier de mentionner l'hilarant "running gag" de la vieille dame (Mabel Albertson) poursuivant Taylor de ses assiduités.

    Vous l'aurez compris, Le Bourreau du Nevada est pour moi une bonne surprise télévisuelle, que j'aurai un jour certain le bonheur de retrouver en vo en DVD ou en Blu-Ray.

    Le Bourreau du Nevada (1959)

     

     

     

     

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  • Commentaires

    1
    Mardi 24 Septembre 2019 à 12:04

    Ce film sort en dvd et blu-ray en décembre, je vais me le procurer, ta critique en était tentante.

      • Mardi 24 Septembre 2019 à 14:17

        Je ne me souvenais même plus de ce post ! oh

        En tout cas, je vais certainement m'acheter le DVD vu que j'ai apprécié ce film. Merci pour ton info, Lemmy !

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