• La Proie des vautours (1959)

    Faites la guerre, pas l'amour !

    La Proie des vautours (1959)En Birmanie, durant la Seconde Guerre Mondiale, l'unité du capitaine Reynolds (Frank Sinatra) est chargée d'entrainer un groupe d'autochtones, les Kachins, au combat, et ce malgré un manque de moyen flagrant, surtout en matière d'équipement médical.

    Lors d'une permission, Reynolds fait la connaissance de Carla Vesari (Gina Lollobrigida), avec qui il entame une liaison. Mais la jeune femme, maitresse d'un riche commerçant, refuse de suivre le capitaine aux États-Unis une fois la guerre terminée.

    Lorsque Reynolds revient à son campement, il est accompagné de deux nouvelles recrues : le caporal Ringa (Steve McQueen) et le capitaine Grey Travis (Peter Lawford), médecin militaire.

    Après une attaque-surprise des japonais, il ne fait aucun doute qu'un espion est à l'oeuvre. Ringa se charge de faire parler un prisonnier.

    La Proie des vautours, réalisé par John Sturges, serait un bon film de guerre s'il n'était pas plombé en premier lieu par l'histoire d'amour. Le dénuement du camp d'entrainement, contrebalancé par le profond respect des Kachins envers 'Reynolds', les scènes d'action bien fichues (mention spéciale à l'attaque de l'aéroport japonais à la fin du film) et les interactions entre les acteurs valent bien mieux que les séquences "guimauve" qui semblent provenir d'un roman "Harlequin". Le summum de l'écoeurement étant atteint lorsque notre aventurière italienne s'empresse de parler bébés et popote avec le viril soldat américain !

    Second handicap du film : Sinatra lui-même. Quoi qu'il fasse, son jeu est peu convaincant, et son personnage de soldat indiscipliné n'a aucune consistance.

    La Proie des vautours (1959)On préfère se concentrer sur l'étonnant numéro de Steve McQueen : d'abord décrit comme un troufion débrouillard et opportuniste, il change du tout au tout dès qu'il est au combat, devenant une "bête de guerre" qui n'hésite pas à torturer si nécessaire.

    Je pense que les lecteurs de ce blog connaissent l'histoire : c'était Samy Davis Jr qui devait interpréter 'Ringa', mais, suite à une dispute entre lui et Sinatra, ce dernier proposa à Sturges de donner le rôle à McQueen qui commençait à se faire connaitre grâce à la série Au nom de la loi.

    Parlons aussi du "binôme" formé par Dean Jones, le radio, et Charles Bronson Dès leur première scène commune, le second décoche au premier un coup de poing. Il faut dire que Jones ne cesse de surnommer son comparse "Hiawatha", un terme péjoratif désignant un Indien.

    Notons à ce sujet que, tout de suite après, notre Navajo  dit à son capitaine qu'il n'apprécie pas de devoir obéir à l'ordre d'un "bridé" (en l'occurrence 'Nautaung', le chef du village Kachin, interprété par Philip Ahn). J'ai trouvé ce bout de dialogue très intéressant.

    Pour résumer, La Proie des vautours (titre français complétement crétin) aurait pu être un bon petit film de guerre avec un autre acteur principal et sans romance !

     

    La Proie des vautours (1959)

     

    La Proie des vautours (1959)

     

    P.S. : J'ai récemment fait état d'une curieuse anecdote concernant le rôle de Bronson dans ce film : son personnage, un soldat d'origine Navajo, serait en fait un "codetalker", chargé de délivrer des messages codés à l'armée américaine. Voir ici pour en savoir plus !

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  • Commentaires

    1
    Lundi 2 Septembre 2019 à 16:14

    D'où le film de guerre, très bon, de ces dernières années: Windtalkers. Peut-être l'as tu déjà vu. 

      • Lundi 2 Septembre 2019 à 16:36

        Je le note sur ma liste des films à voir. Merci Valcogne !

    2
    Mardi 3 Septembre 2019 à 23:51

    Comme dit quelqu'un que tu apprécies; " Il vous en prie..."

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