• La Planète des singes : Suprématie (2017)

    "Ape-pocalypse Now"

    La Planète des singes : Suprématie (2017)

    Deux ans ont passés après les événements dramatiques qui s'achevèrent par la mort de Koba (Toby Kebbell). Une escouade de soldats, secondés par des gorilles, attaque un poste avancé du camp de César (Andy Serkis), mais le groupe est décimé.

    César apprend de la bouche d'un prisonnier que le colonel McCullough (Woody Harrelson) a décidé de l'éradication des singes. Ce même jour, notre héros voit revenir son fils ainé Yeux-Bleus (Max Lloyd-Jones) et son ami Rocket (Terry Notary), qu'il avait envoyé chercher un endroit où la communauté pourra vivre loin des humains.

    La "Terre Promise" se trouve à des mois de marche, au-delà d'un désert. Il est décidé que le départ aura lieu quelques jours plus tard, mais, la nuit même, McCullough attaque le campement de César et tue sa compagne Cornélia (Judy Greer) et Yeux-Bleus.

    César va n'avoir dès lors qu'une idée en tête : se venger...

    La Planète des singes : Suprématie (2017)La Planète des singes : Suprématie, réalisé et co-scénarisé par Matt Reeves, clos la saga avec panache, répondant au passage à une question que je me posais depuis la lecture du livre : pourquoi l'humanité avait-elle régressée au rang    animal ?

    Le réalisateur ne cache pas son amour pour Apocalypse Now de Coppola, truffant son film de références, la plus importante étant bien entendu le colonel McCullogh, personnage mégalomane en rupture de banc avec l'autorité militaire.

    Mais d'autres clins d'oeil parsèment cette oeuvre, d'abord à la saga originelle : la petite fille muette sera appelée 'Nova', les sigles "Alpha" et "Oméga" sont les symboles de l'armée dissidente menée par McCullough, le jeune fils de 'César' se prénomme 'Cornélius'.

    La Planète des singes : Suprématie (2017)D'autres classiques du cinéma sont mis à contribution, les références à La Grande évasion, Spartacus, Les Dix commandements  parsèment l'histoire. L'apparition du colonel à son balcon devant ses troupes rappelle La Liste de Schindler, et la scène finale est hautement référentielle (voir plus bas).

    Mais bien entendu, La Planète des singes : Suprématie n'est pas un catalogue de références cinématographiques : c'est un film qui existe par lui-même et qui, à mon avis, pourra devenir un classique à son tour, tant les scènes d'action et d'émotion sont uniques.

    La Planète des singes : Suprématie (2017)Je voudrais par ailleurs revenir sur un personnage qui m'a intrigué et ce depuis la bande-annonce : ce chimpanzé doté de la parole, plutôt couard et, disons-le, un rien crétin, qui se nomme 'Méchant Singe' (Steve Zahn). Comme je le pensais, il joue un rôle particulier dans l'histoire et son passé est entaché de zones d'ombres : comment a-t-il pu acquérir la parole alors qu'il n'était que le pensionnaire d'un zoo, par exemple ? Sans doute pourrait-il faire l'objet d'un film, voire d'une nouvelle saga. Toujours est-il que le personnage est très étrange.

    La Planète des singes : Suprématie est un excellent film de SF qui ne démérite pas de l'ensemble de la saga et offre une conclusion à la fois émouvante et exaltante.

    La Planète des singes : Suprématie (2017)La Planète des singes : Suprématie (2017)

     

     

     

     

     

     

     

     

    Spolier : La fin du film.

    Après avoir libéré les siens et détruit le camp du colonel, César conduit son clan vers la "Terre Promise".  Les singes parviennent enfin au but : un lac à la limite d'un désert, ce même  lac qui a servit de décor pour la première scène de La Planète des singes de Franklin J. Schaeffer. La boucle est ainsi bouclée avec élégance.

    Mais les références sont également bibliques : lors du combat final, César a été blessé au flanc par une flèche. Il est mourant lorsqu'il arrive à destination, et s'éteint sous le regard de son vieil ami Maurice. Il est donc à la fois Moïse et Jésus (d'ailleurs, il se retrouve crucifié dans le camp de McCullough).

    Il y a donc une forme de "sacralisation" du personnage, une volonté scénaristique à vouloir en faire un "symbole" de la communauté simienne. D'ailleurs, sauf erreur de ma part, dans la première saga cinématographique, les singes vénèrent un mystérieux "Sauveur" christique. Ce final est-il une façon de faire de César le "Dieu" de la Planète des Singes ?

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  • Commentaires

    1
    Samedi 2 Septembre 2017 à 08:42

    Une belle analyse moderne, et pas anachronique pour le coup, pour un film qui la mérite largement. yes

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