Les 400 coups de trublions du cinéma

D'avoir vu Le Mépris m'a poussée à m'interroger sur la "Nouvelle Vague". Jusqu'ici, ce terme voulait dire pour moi un genre cinématographique hérmétique, un peu ennuyeux, dénigré par beaucoup, adoré par des "snobs".

Je me suis donc penchée sur ce qu'était vraiment la "Nouvelle Vague", et j'ai découvert qu'il s'agissait (comme je le supposais) d'une forme de révolte dans le microcosme du cinéma des années 60.

Fin des années 50, Françoise Giroud, dans un article de l'Express, emploi le terme de "Nouvelle Vague" pour qualifier une autre forme de culture ; repris par Pierre Billard en février 1958 dans "Cinéma 58", il qualifiera un style cinématographique novateur, créé par de jeunes réalisateurs qui, ayant découvert les films américains à la Libération, se détournent d'un cinéma français qu'ils jugent sclérosé par un accadémisme vieillot.

Au sein de la revue "Les Cahiers du cinéma", de jeunes critiques, Fançois Truffaut en tête, rêvent d'une autre grammaire du cinéma, qu'ils finiront par inventer.

Ce qui m'étonne, c'est que ces trublions, se réclamant du cinéma américain, aient réussit à créer un style qui me parait auto-suffisant. Si, pour eux, les films français sont devenus obsolètes devant les oeuvres d'Hitchckock ou Fritz Lang, pour moi, leurs propres oeuvres ont si mal vieillies qu'elles ne tiendront pas la comparaison avec les réalisations américaines qu'ils vénèrent.

Pourtant, j'avoue que j'aime bien certains artistes de la "Nouvelle Vague" : j'ai vu Les 400 coups et certainement aussi Baisers volés il y a quelques années, et j'en ai un vague souvenir plutôt interessant ; j'aime les films de Claude Chabrol. Pourtant, l'idée de voir des films de Jacques Rivette ou Eric Rohmer ne m'a jamais éffleurée. Quant à Godard, comme jusqu'ici je ne connais que Le Mépris, je suis un peu dubitative sur ses oeuvres.

Ceci dit, je ne suis pas fermée à ce style : après tout, le cinéma est un langage universel, et si parfois j'ai une attitude "brute de décoffrage" dans mes critiques, je me refuse à dénigrer une oeuvre que je ne connais pas. Ainsi, je n'ai jusqu'ici jamais eu d'apriori positif ou négatif sur la "Nouvelle Vague", seulement un manque de curiosité...au fil du temps, je me construirai ma propre opinion, tranquilement, en essayant de laisser de côté les idées toutes faites que j'ai pû lire ici ou là, dans des articles ou des livres écrits par des pro ou des anti-Nouvelle Vague.

Tous cela me donne envie de revoir les films de Truffaut, peut-être le moins "hérmetique" des représentants de la "Nouvelle Vague"...