Bogey crève l'écran.

Alan Squier (Leslie Howard), écrivain désargenté parcourant les U.S.A à la recherche d'inspiration, arrive à une petite gargote dans le désert où il fait connaissance de Gaby (Bette Davis), la fille du patron. Une idylle se nouent entre eux, mais Duke Mantee (Humphrey Bogart) et sa bande, en fuite après un hold-up, vont influencer leur destin.

La Forêt pétrifiée (1936) est un film d'Archie Mayo, d'après la pièce éponyme. La grande partie de l'action se déroule donc dans un lieu unique, ce qui donne un condensé de la psychologie humaine : la peur, le courage, la bêtise ou la lâcheté y sont présent.

Mais si Howard est un "amoureux" particulièrement fadasse et Davis n'a pas de présence, le seule et unique point culminant du film, son seul et unique atout, c'est bien Humphrey Bogart : l'acteur reprend le rôle qu'il avait crée sur les planches, et son 'Duke Mantee' est un personnage passionnant, même s'il n'intervient qu'épisodiquement dans l'action : gangster aguerri, il semble avoir une certaine habitude de l'âme humaine et l'on peut déceler à un certain moment la compassion pour ce minable écrivaillon qui cherche à faire une sortie honorable. Peut-être est-ce parce que lui-même attend la femme qu'il aime, se sent-il des affinités avec le héros.

En fait, sans en faire beaucoup, le futur "Bogey" tire la couverture à lui.

Je dirais en résumé que La Forêt pétrifiée n'est pas - à mes yeux - un grand film, mais la prestation de Bogart le sauve de l'ennui.