• La fête d'Halloween

    "Trick or Treat !"

    La fête d'HalloweenAux États-Unis, Halloween est une institution qui a trouvé sa place au cinéma et à la télévision, avant de débarquer chez nous depuis quelques années. Mais d'où vient cette fête ?

    Tout commence chez les Celtes...

    Chaque automne avait lieu les festivités de "Samain" (1), qui marquaient la fin de l'année selon le calendrier Celte. C'était une période où le monde des esprits se connectait au nôtre et permettait aux vivants et aux défunts de se retrouver.

    Mais des mauvais esprits pouvaient profiter de l'aubaine pour commettre leurs méfaits. Alors on se réunissait autour d'un grand brasier béni par les druides. Après une semaine de festins, de sacrifices et de libations, on éteignait ce feu et chacun emportait des braises encore chaudes afin de rallumer les foyers des maisons, qui se trouvaient ainsi protégées pour l'année.

    Notons également que dans la Rome antique, la fête des "Lémuria", qui avait lieu le 13 mai, était censée conjurer les actions des spectres malveillants venus dans le monde des humains. Sous l'influence du pape Boniface IV en 613, cette fête romaine sera remplacée par la "Fête de la dédicace du Panthéon", qui rendait hommage aux martyrs du début de l'ère chrétienne.

    Au IXème siècle, un autre pape, Grégoire IV, fit de cette fête une célébration de tous les saints et la transféra au 1er novembre afin de remplacer la fête de "Samain", qui était encore célébrée notamment dans les pays anglo-saxons. Plus tard, les moines de Cluny instaurent une "commémoration des fidèles défunts" le 2 novembre. Au XIIIème siècle, cette pratique liturgique prend le nom de "Fête des défunts".

    "Samain" va ainsi se muer en fête chrétienne mais restera vivace : ainsi, en Bretagne, on croyait encore au début du 20ème siècle que les âmes des morts revenaient sur Terre à la veille de la Toussaint. Les enfants se déguisaient pour faire peur aux gens et l'on sculptait des visages grimaçants dans des navets (2).

    L'arrivée dans le Nouveau monde.

    La fête d'HalloweenLes anglo-saxons ont donc continué à célébrer "Samain", mais en lui donnant un autre nom : "Eve of Saints Day" ("Veille du Jour des Saints"). En Irlande, cette fête se nommait "All Hallow-Even" qui sera plus tard abrégé en "Halloween".

    Entre 1845 et 1848, une terrible famine frappa l'Irlande, poussant de nombreux habitants à s'exiler aux États-Unis. Ils y apportèrent leurs us et coutumes, dont bien entendu la fête d'Halloween. Mais il fallut attendre la fin du XIXème siècle pour que cette célébration commence à se répandre dans le pays.

    Lors de cette fête, les Irlandais avaient l'habitude de sculpter des navets pour en faire des visages grimaçants dans lesquels ils plaçaient des bougies. Cette coutume provient de la légende de "Jack O'Lantern", un avare qui avait berné le Diable avant d'être condamné à errer jusqu'au Jugement Dernier en tenant à la main un navet creusé en guise de lanterne.

    Peu à peu, la citrouille, plus grande et plus impressionnante, remplaça le navet dans la symbolique d'Halloween outre-Atlantique.

    La chasse aux bonbons.

    La fête d'HalloweenEn Irlande et en Angleterre, lors de "Eve of Saints Day", les enfants chantaient ou priaient devant les maisons des voisins en échange d'un "soul-cake" ("gâteau d'âme").

    Aux États-Unis, l'habitude de déguiser les enfants a commencé dans les années 30. Ils se rendaient ainsi de maison en maison. Les gens leurs donnaient des fruits, des biscuits,  parfois aussi de l'argent.

    De nos jours, les maisons américaines se parent de décors d'épouvante (toiles d'araignées, squelettes, citrouilles grimaçantes, etc.) et chacun fait preuve d'imagination pour se déguiser. Les enfants s'arrêtent devant chaque porte, réclamant leurs dose de sucreries - le plus souvent industrielles - au cri de "Trick or treat !" ("Mauvais sort ou bonbon !").

    ... et en France ?

    Pendant longtemps, notre pays a ignoré Halloween, jusque dans les années 90. Ce fut d'abord un fabricant de confiseries qui en 94 lança une variété de gâteaux appelés "Samain", puis un opérateur téléphonique qui fit une publicité sur "allo-ween" en 97, sans oublier sans doute l'influence de la culture américaine via les séries populaires. Malgré l'opposition des autorités religieuses qui tentèrent de freiner le phénomène, Halloween devint pendant quelques années à la mode et enrichit les confiseurs et les concepteurs de déguisements.

    Aujourd'hui, les petits français continuent leur "chasse aux bonbons" chaque 31 octobre au soir, surtout dans les grandes villes, mais Halloween a perdu de son importance et ne fait plus tellement recette.

     

    Halloween à l'écran.

    La fête d'HalloweenÉtonnamment, il y a très peu de films strictement consacrés à Halloween, si l'on excepte bien sûr la franchise initiée par John Carpenter  dont je parlerai plus loin.

    Le tout premier film consacré uniquement à cette fête est un dessin animé, It's The Great Pumpkin, Charlie Brown (1966 - Bill Menendez). Comme l'indique le titre, il s'agit d'une aventure de Charlie Brown, célèbre héros de Charles S. Shulz.

    Vient ensuite Halloween, la nuit des masques (1978 - John Carpenter), qui connaitra une longue prospérité cinématographique avec huit suites et deux remakes à ce jour.

    Hocus Pocus (1993 - David Kirshner et Mick Garnis) : à Salem, le soir d'Halloween, trois adolescents rendent accidentellement la vie à trois sorcières (jouées par Bette Midler, Sarah Jessica Parker et Kathy Najimi). Produit par les studios Disney.

    L'Étrange Noël de Monsieur Jack (1993 - Henry Selick). Ce film d'animation horrifique, également produit par Disney, est basé sur une idée de Tim Burton : dans la ville d'Halloween, Jack Skellington est surnommé le "Roi des citrouilles" car chaque année il prépare les festivités macabres. Jusqu'au jour où il découvre par hasard l'existence de la ville de Noël...

    Trick'R'Treat (2008 - Michael Dougherty). Ce film d'horreur a la particularité de n'être jamais sorti en salle, mais de tourner dans les festivals aux États-Unis, au Canada et en Europe. Il conte comment sont punis les gens qui refusent de fêter Halloween dans une petite bourgade américaine. Notons que le réalisateur est surtout connu pour avoir scénarisé X-Men 2 et Superman Returns.

    La fête d'Halloween

     

    C'est au petit écran qu'Halloween est le plus représenté. Comme pour Noël ou Thanksgiving, des téléfilms et des épisodes "spéciaux" de séries télévisées y sont consacrés. La liste est très longue et, bien entendu, non exhaustive, mais l'on peux par exemple citer Ma Sorcière bien-aimée, La Petite maison dans la Prairie, Happy Days, Buffy contre les vampires, Charmed, Friends, How I Meet your Mother, etc.

    Chaque année, la série animée Les Simpson propose son "Simpsons Horror Pictures Show" mettant en scène la célèbre famille jaune dans des épisodes puisant dans la "pop-culture". On y a ainsi vu des parodies de La Mouche noire, de la saga Harry Potter ou de La Guerre des mondes.

    D'autres séries plus "sérieuses" comme NCIS ou Urgences ont également leurs "épisodes d'Halloween".

     

     

    (1) Le sens du mot "Samain", orthographié aussi "Samhain", est sujet à discussion : pour certains linguistes, il veut dire "Réunion" en Celte, tandis que d'autres pensent qu'il signifie "fin de l'été".

    (2) Les betteraves aussi étaient utilisées, ces deux légumes étant récoltés en automne.

     

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  • Commentaires

    1
    Kinskiklaus
    Mardi 31 Octobre 2017 à 11:40

    C'est ce qu'on appelle un bel article bien complet. Pour ma part, cette fête d'Halloween me gave. Elle fut à la mode durant une petite période, entre les années 97 et 2000. J'étais alors au lycée et c'était devenu un grand n'importe quoi, un business monstre à faire passer Noel pour ringard. Si la mode est passée, la tradition d'alors perdure malgré tout. Même dans mon tout petit village, des petits gnenfants sonnent à la porte à la tombée de la nuit. Cela dit, Halloween m'évoque un excellent souvenir. En 2005, des enfants et le frère de l'un d'eux, âgé de 18 ans, sonnèrent à la porte. On leur offrit plein de bonbons. Mignons comme tout. Le lendemain, on reçoit un appel de la gendarmerie : l'abruti de 18 ans, pour nous remercier de notre générosité, avait piqué en pleine nuit, devant notre porte, la mobylette de mon frère. Et l'idiot du village s'était crashé dans une voiture. Il passa de loooongues semaines à l’hôpital et dut rembourser la mobylette. Comme quoi, y a une justice en ce bas monde ! yes Une chose m'agace prodigieusement dans cette fête: elle a relégué en très arrière-plan la fête de Mardi Gras. Pour ma part, je trouve ça bien dommage ! Et vous allez peut-être me trouver un peu raide (mes copines me le disent souvent) : je refuse systématiquement de donner des bonbons à des gniards qui n'ont pas fait l'effort de se déguiser. Enfin quoi, quand j'étais gosse, mes parents n'avaient pas beaucoup d'argent, alors je prenais un bouchon de vin en liège, je le brûlais avec une allumette et je me faisais du maquillage avec ! C'est simple comme bonjour, j'ai l'impression que les gamins de maintenant ne connaissent même pas cette astuce !

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    2
    Mardi 31 Octobre 2017 à 12:08

    Bravo pour l'article. Cela dit, je me répète, mais valcogne, à Halloween, préfère de loin la halle aux vins.

    3
    Mardi 31 Octobre 2017 à 13:04

    Très belle répartie, Valcogne ! wink2

    En ce qui me concerne, Halloween ne m'a jamais vraiment passionnée, même si je respecte la tradition de donner des bonbons aux enfants. Dans les années 90, je me suis amusée à deux ou trois reprises : j'avais dessiné des sorcières et des citrouilles puis les avais découpées et scotchées sur la porte de mon appartement le 31 octobre. Mais très vite, je m'en suis lassée.

    De plus, dans la cité de la banlieue parisienne où j'habitais alors, certains ados faisaient déjà la tournée des bonbons le 30 ! Et sans être déguisés le plus souvent. Perso, je trouvais cela plus suspect qu'autre chose, donc, j'ai fini par ne plus ouvrir ma porte.

    4
    Kinskiklaus
    Mardi 31 Octobre 2017 à 15:39

    Oh non, Valcogne, tu as osé... oops C'est pas bien, vraiment, tu dépasses les bornes ! Que se disent deux lesbiennes au téléphone ? Allô, gouine ? Tu me vois faire des jeux de mots aussi foireux ? Tu me fais honte, tiens !

    Ici, j'ai déjà eu droit à au moins cinquante gamins qui ont sonné à ma porte depuis le début de l'après-midi. J'ai fait le sourd. J'aime bien qu'on respecte la tradition: on frappe à la porte à la tombée de la nuit, pas avant, bon sang de bois !

     

      • Burt
        Mardi 31 Octobre 2017 à 18:25

        Bonbon sang de bois? Pour continuer dans les jeux de mots,Kinskiklaus...smile

    5
    Mardi 31 Octobre 2017 à 18:51

    En tout cas, chez moi, une seule visite pour l'instant : une mère et sa fille. Apparemment, les autres sont passés d'abord par l'autre côté du village, puis sont rentrés chez eux à cause du froid...

    Halloween c'est une fête "casse-bonbons" !

    6
    Mardi 31 Octobre 2017 à 19:51

    Je dois reconnaitre qu'en ville j'ai vu des jeunes gens déguisés avec talent, c'était plutôt sympa, il y avait une vraie recherche.

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