• La Belle équipe (1936)

    Utopie ?

    La Belle équipe (1936)Cinq copains au chômage gagnent à la loterie. Ils mettent l'argent en commun pour acheter un ancien lavoir sur la Marne et comptent le transformer en guinguette.

    Mais le groupe va peu à peu se désagréger, jusqu'à ce qu'une femme vénale et manipulatrice n'enclenche le drame final.

    Julien Duvivier s'en est toujours défendu : La Belle équipe n'est pas un film sur le "Front Populaire". Son but était de réaliser une histoire dramatique sur la fin d'une amitié, mise à mal par les aléas de la vie et par une garce.

    Mais c'est un fait : le début du film, montrant la bande de copains gouailleurs dans un Paris "popu" habité de figures hautes en couleurs, la chanson qu'entonne Jean Gabin et le thème même de ces petites gens qui réalisent leur rêve fait partie de l'image que l'on se fait de cette époque.

    Je dirais même qu'il présente une certaine forme de prémonition, une vision désabusée d'une "utopie" qui ne résistera pas aux prémices de la Seconde Guerre Mondiale.

    Même l'intervention de l'ancien propriétaire, petit bourgeois ridicule mais hélas retors,  symbolise pour moi la duplicité des "nantis" face à la franche camaraderie de la bande de copains.

    Je connaissais l'existence de deux fins, l'une optimiste voulue par la production, l'autre pessimiste issue du scénario de Duvivier et Charles Spaak. Il faut reconnaitre que ce final dramatique est bien meilleur, et donne plus de poids à l'ensemble.

    La Belle équipe (1936)Le triangle amoureux formé par Jean Gabin, Viviane Romance et Charles Vanel est parfait, et si des esprits chagrins décèleraient une certaine misogynie à propos de 'Gina', garce volage et manipulatrice, ils oublient qu'un tel personnage est une constante du film noir français et américain.

    Autre personnage féminin, plus positif celui-là, la jeune et sympathique 'Hugette' (Micheline Cheirel), la fiancée de 'Mario' (Raphaël Medina). Son compagnon, apatride, étant menacé d'expulsion, elle n'hésitera pas à partager son destin dans une émouvante sous-intrigue.

    Noublions pas les deux autres membres de la bande : 'Raymond', dit "Tintin" (Raymond Aimos), boute-en-train optimiste, et 'Jacques' (Charles Dorat), qui sera le premier à partir en se découvrant amoureux d''Hugette'. Leurs histoires sont émouvantes et l'on s'attache autant à eux qu'aux deux personnages principaux.

    Gravitant autour de cette bande, Fernand Charpin en gendarme bonhomme, Marcelle Géniat en grand-mère compréhensive, Raymond Cordy en ivrogne sympathique.

    J'ai revu La Belle équipe avec plaisir et une pointe de nostalgie d'ordre personnel : je n'ai jamais demandé à mes parents quels étaient leurs films préférés, mais je pense qu'ils auraient cité cette œuvre, que j'ai découvert grâce à eux il y a bien des années.

    La Belle équipe (1936)

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