Entre Peckinpah et Leone.

Mon avis : intéressant

Après un braquage, un américain (Mel Gibson) passe la frontière mexicaine avec 2 millions de dollars mais se fait arrêter par des flics ripoux qui lui volent son butin et l'envoient dans le village-prison d'El Pueblito.

Là bas, il se lie d'amitié avec un gamin (Kevin Hernandez) et sa mère (Dolorès Heredia). Découvrant peu à peu le fonctionnement de cet enfer à ciel ouvert, il réalise qu'il pourra s'enfuir en jouant sur les relations entre Javi (Daniel Giménez Gacho) , taulard tout puissant, et les autorités carcérales embourbées jusqu'au cou dans la corruption.

Kill the gringo d'Adrian Grumberg est un film que n'aurait pas renié Peckinpah. C'est une vision désabusée d'une humanité constituée uniquement de pourritures (même le héros est un voyou opportuniste et malin), où un gosse de dix ans fume comme un sapeur, où le chef mafieux, atteint d'une maladie du foie, ne recule devant rien pour obtenir une transplantation, où tout s'achète et tout se vend, voire se vole, sans vergogne.

La violence éclate d'un coup, des tueurs viennent faire un carnage en plein milieu de la prison, et Gibson, ayant réussit à se faire bien voir, parvient à retourner la situation de son côté, récupérant au passage son argent et se débarrassant de ses ennemis.

En regardant ce film, on ne pense pas qu'à Peckinpah,  mais aussi à Sergio Leone, plus particulièrement à Pour une poignée de dollars (est-ce pour cela qu'il y a un hommage jouissif à Eastwood ?) Seul - petit - bémol, le final, peut-être trop optimiste, mais après tout, pourquoi pas ?

Sans être aussi enthousiaste que l'ami Fred (voir ici son post), je dirais que Kill the gringo est une surprise agréable dans un cinéma américain formaté pour les robots géants et les super-héros de comics. C'est sans doute pour cela qu'il est sorti directement en vidéo outre-Atlantique...

Petite aparté concernant les titres du film : en vo, c'est Get the gringo, mais il est diffusé dans certains pays sous le titre How I Spent My Summer Vacation, quant au titre québécois, il est très pertinent : Prison tout compris.