Croix de bois, croix de fer.

Juin 1940. Les parents de Paulette (Brigitte Fossey) meurent lors de l'Exode. La petite fille s'enfuit dans la campagne. Elle rencontre Michel (Georges Poujouly), un jeune paysan, qui la conduit dans la ferme familiale.

J'étais enfant quand j'ai vu Jeux interdits de René Clément la première fois, et j'avais été marquée par la dernière scène - poignante- au point d'avoir oublié peu à peu le reste du film. Je l'ai sans doute revu depuis, mais ce n'est qu'un très récent visionnage qui m'a vraiment rafraîchi la mémoire.

Je ne me souvenais plus par exemple de la partie tragi-comique concernant l'inimitié entre les deux familles voisines, culminant dans la bagarre dans le cimetière.  Il y a quelque chose d'un peu lourd dans cette partie du film, une sorte de péripétie forcée qui n'avait pas lieu d'être. Idem pour l'histoire d'amour entre Berthe (Laurence Badie), la sœur ainée de 'Michel', avec Francis (Amédée).

Reste bien entendu le lien entre les deux petits héros. Le traumatisme de la petite 'Paulette' préfigurant celui du pays, le personnage de 'Michel' sombrant dans une attitude morbide, presque terrifiante.

Au collège, j'avais lu le roman de François Boyer qui a inspiré le scénario (écrit par Jean Aurenche, Pierre Bost et René Clément), et dans mes souvenirs, le récit se terminait encore plus tragiquement que le film. C'est dire si un tel sujet est traumatisant.

Toujours est-il que Jeux interdits est un chef-d'œuvre intemporel et universel de part son sujet.