Quand la légende est plus belle que la réalité...

(refrain connu)

Pendant près de 50 ans, J. Edgar Hoover (Leonardo Di Caprio) fût le directeur du Federal Bureau of Investigation qu'il avait lui-même contribué à mettre en place. Paranoïaque à l'extrème, cet homme avait rassemblé des fiches sur quantité de personnalités américaines.

Mais derrière cette façade de "super flic" qu'il présentait aux médias et au public, il y avait un homme sur-protégé par sa mère (Judi Dench), qui bégayait dès qu'il était contrarié et qui prenait ses petits-déjeuners avec son bras droit Clyde Tolson (Armie Hammer).

Clint Eastwood s'est attaqué à une légende américaine. Et marche de se fait sur les pas de John Ford, en montrant ce qu'il y a derrière.

Devant les journalistes, J. Edgar fait le récit de ses exploits ; il raconte à son biographe les détails de l'affaire Linbergh

 Mais Tolson, dans l'une des dernières scènes du film, se fait la conscience de Hoover comme Wayne le fût pour Stewart dans le film de Ford. A la difference (fondamentale) que "Stodart" pouvait prétendre en toute bonne foi avoir tué "Valance". Là, notre patron du F.B.I. s'est consciensieusement "arrangé" avec l'Histoire.

J. Edgar parle donc de la légende, de la réalité. Eastwood, encore une fois, interroge l'Amérique sur son passé, son Histoire, comme il le fit avec Mémoire de nos Père. Et là encore, le rideau tiré sur le "Magicien d'Oz" montre une réalité qui n'a rien de reluisant : un paranoïaque homosexuel et obsédé par le goût du secret, voilà qui était l'homme qui fit trembler des présidents, des stars, des personnalités politiques.

J. Edgar n'est pas un grand film ; on navigue entre le passé d'Hoover, ses souvenirs "arrangés", la réalité, c'est comme un aller-retour constant qui finit par rendre le propos confus. Dommage, car il y a de bonnes scènes, comme le coup de téléphone annonçant au directeur du F.B.I. l'assassinnat du Président Kennedy alors qu'Hoover écoute un enregistrement sonnore des "galipettes" du même Président.

J'avais vainement attendu l'occasion de voir ce film au cinéma de ma ville ; je l'ai finalement vu en DVD. Etait-ce mieux ainsi ? Je suis moyenement déçue par ce film, je n'y ai pas retrouvé la "patte" d'Easwood, la force de Memoire de nos pères. Leonardo Di Caprio, Naomi Watts et Armie Hammer sont très bons, mais cela ne sert à rien dans un film aussi "tiède".

Oui, en fin de compte, J. Edgar est un film tiède. Ni vraiment mauvais, ni vraiment bon. Eastwood est-il en perte de vitesse ?