• Hibernatus (1969)

    Une comédie qui ne laisse pas de glace.

    Hibernatus (1969)Au Pôle nord, une expédition franco-suédoise découvre un homme "congelé" mais miraculeusement vivant. Il s'agit de Paul Fournier (Bernard Alane), disparu en 1905 dans le naufrage d'un bateau.

    À quelques temps de là, l'industriel Hubert Barrère de Tartas (Louis de Funès) donne une réception en l'honneur des fiançailles de son fils Didier (Olivier de Funès). Durant la soirée, une discussion sur la découverte de "l'hiberné" est ponctuée d'un trait d'humour d'Hubert : "imaginez la tête de ses descendants !"...

    Hibernatus d'Édouard Molinaro fait partie de ces films tant rediffusés à la télévision qu'on les connait par cœur. Pourtant, quel plaisir de le revoir, même si, à force, on finit par "tiquer" sur certains points.

    Hériter d'un ancêtre congelé, une telle catastrophe ne pouvait survenir qu'à un Louis de Funès aussi hystérique que dans Oscar (son plus grand succès personnel à l'époque). D'ailleurs, c'est en faisant des recherches pour ce post que j'ai appris qu'Hibernatus était également tiré d'une pièce de théâtre, écrite par Jean Bernard-Luc, et créée au théâtre de l'Athénée en 1957. L'auteur participera à l'écriture du scénario et des dialogues du film, avec Jean Halain, Jacques Vilfrid et... Louis de Funès. On comprend très vite que le personnage de 'Hubert Barrère de Tartas' a été réajusté aux (dé)mesures de l'acteur.

    On retrouve donc le "personnage" de Funès : obsédé par la gloire (sa fascination pour la Légion d'honneur), colérique, désagréable avec son personnel mais obséquieux avec les gens plus "puissants" que lui. C'est drôle, bien sûr, mais parfois, ça frise le ridicule. Pourtant, ces défauts passent mieux dans ce présent film que dans d'autres. Son "pétage de plombs" final est, pour moi, un grand moment de cinéma comique.

    Mention spéciale à la scène où on le grime en père de 'Paul' : il présente alors une curieuse ressemblance avec Landru !

    Hibernatus (1969)Claude Gensac interprète l'épouse de de Funès pour la seconde fois (après Oscar). Elle est donc la "Biche" de 'de Tartas', mais on apprend dans le dialogue que l'entreprise appartient à sa famille, et qu'elle en possède la majeur partie des actions. D'où le "chantage" qu'elle impose à son mari pour récupérer son grand-père congelé !

    Michael Lonsdale est le 'professeur Loriebat', spécialiste de l'hibernation artificielle, qui voit en 'Paul Fournier' un formidable sujet d'études. Personnage froid et marmonnant, il forme un excellent contrepoint avec le gigotant de Funès. Dommage que son rôle soit en fin de compte très court.

    Bernard Alane - dont c'était la première apparition à l'écran - interprète donc le "rôle-titre" du film. Rien à dire de particulier sur son jeu, qui là encore fait la balance parfaite avec l'exubérance de l'acteur principal.

    Le jeune Olivier de Funès est lui-aussi routinier dans un rôle qu'il reprendra à plusieurs reprises dans les films de son père. Quelque part, on comprend pourquoi il a changé de carrière (sauf erreur de ma part, il devint pilote d'avions).

    Notons aussi les apparitions drôlatiques de Paul Prébois en maître d'hôtel gaffeur et Claude Piéplu en secrétaire général du ministère de l'Intérieur. Quant à Harry-Max, il apporte une touche d'émotion en "vieil" ami de "l'hiberné". Sa seule confrontation avec 'Paul' serre le cœur malgré l'absence de dialogue.

    En résumé, Hibernatus est un film dans la droite lignée d'Oscar, Jo et les autres "shows" de Funès, dans lesquels le comédien se venge avec délectation des longues années de relégation dans les seconds rôles. Ce n'est pas le meilleur de cette période, mais ce n'est assurément  pas le pire.

    Hibernatus (1969)

     

     

    « Adieu, Philippe NahonSophia Loren »

  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :