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Harry Dean Stanton (1926-2017)
Second rôle apprécié.
Né à Irvin (Kentucky) le 14 juillet 1926, Harry Dean Stanton est le fils ainé d'un producteur de tabac et d'une cuisinière. La famille aime la musique et Harry apprend le chant et l'harmonica.
Parallèlement à ses études de journalisme à l'Université du Kentucky, il se produit sur la scène du Guignol Theatre sous la direction du comédien anglais Wallace Briggs, qui l'encourage à devenir acteur. Harry quitte alors la côte Est et s'inscrit au Pasadena Playhouse, célèbre école d'art dramatique californienne.
La Seconde Guerre Mondiale éclate et l'apprenti acteur est appelé sous les drapeaux, devenant cuisinier sur un navire croisant dans le Pacifique.
La paix revenue, il retrouve les planches, et ce n'est qu'en 1957 qu'il débute au grand écran, dans des séries B western où son visage en lame de couteau le cantonne aux rôles de bras-droit de "vilains". À l'époque, il est crédité "Dean Stanton" afin d'éviter la confusion avec l'acteur Harry Stanton.
En 1962, il est au générique du western à grand spectacle La Conquête de l'Ouest, réalisé conjointement par John Ford, Henry Hathaway et George Marshall. Trois ans plus tard il joue dans le film de Monte Hellman L'Ouragan de la vengeance, puis en 1967 il est un gardien de prison dans Luke la main froide de Stuart Rosenberg.
C'est en 1970 qu'Harry Dean Stanton va imposer son physique particulier dans des films comme De l'or pour les braves, Pat Garrett et Billy le Kid, Dillinger, ou Le Parrain II. Son ami Jack Nicholson l'impose dans Missouri Breaks, il joue ensuite le technicien du vaisseau "Nostromo" dans Alien, le huitième passager, côtoie Bette Midler dans The Rose.
En 1980, on le retrouve devant les caméras de Bertrand Tavernier (La Mort en direct), John Carpenter l'emploi dans New York 1997 un en après, puis dans Christine en 1983. Il devient ensuite la vedette du film de Wim Wenders Paris, Texas, l'histoire d'un amnésique qui réapparait dans la vie de son fils et de son épouse streap-teaseuse.
David Lynch en fait l'un de ses acteurs-fétiches (Sailor et Lula, Twin Peaks, Une histoire vraie), et Harry sera un second rôle très demandé durant toute sa carrière, apparaissant dans La Dernière tentation du Christ, La Ligne verte, The Pledge, The Advengers ou Le Dernier rempart.
Sa dernière prestation à l'écran est le rôle-titre de Lucky (2017) de Carroll Lynch.
L'acteur est aussi un habitué du petit écran : on le retrouve notamment dans Gunsmoke, Rawhide, Bonanza ou Les Mystères de l'Ouest. Plus récemment, il fait un "cameo" dans la série Mon oncle Charlie et interprète le leader d'une secte mormone dans Big Love. En 2017 il est au générique de la saison 3 de Twin Peaks de David Lynch.
Son goût de la musique ne l'a pas quitté, et il se produit occasionnellement dans des night-clubs où il interprète des tubes country. Il accompagne également des artistes comme Bob Dylan, Art Garfunkel ou Kris Kristofferson, à l'harmonica ou à la guitare.
Harry Dean Stanton décède le 15 septembre 2017 à l'âge de 91 ans. Il bénéficiait d'une telle réputation dans le milieu du cinéma que nombre de réalisateurs et d'acteurs lui ont rendu des hommages émouvants.
Filmographie sélective :
1957 - Tomahawk Trail - Lesley Selander
1958 - Le Fier rebelle - Michael Curtiz
1960 - Les Aventuriers du fleuve - Michael Curtiz
1962 - La Conquête de l'Ouest - John Ford, Henry Hathaway, George Marshall
1965 - L'Ouragan de la vengeance - Monte Hellman
1967 - La Poursuite des tuniques bleues - Phil Karlson
1967 - Luke la main froide - Stuart Rosenberg
1970 - De l'or pour les braves - Brian G. Huton
1971 - Macadam à deux voies - Monte Hellman
1973 - Pat Garrett et Billy le Kid - Sam Peckinpah
1973 - Dillinger - John Milius
1974 - Le Parrain II - Francis Ford Coppola
1975 - Adieu, ma jolie - Dick Richards
1976 - Missouri Breaks - Arthur Penn
1979 - Alien, le huitième passager - Ridley Scott
1979 - The Rose - Mark Rydell
1980 - La Mort en direct - Bertrand Tavernier
1981 - New York 1997 - John Carpenter
1983 - Christine - John Carpenter
1984 - Repo Man - Alex Cox
1984 - Paris, Texas - Wim Wenders
1984 - L'Aube rouge - John Milius
1986 - Rose bonbon - Howard Deutch
1988 - La Dernière tentation du Christ - Martin Scorcese
1990 - Sailor et Lula - David Lynch
1990 - Twister - Michael Almereyda
1992 - Twin Peaks - Fire Walk With Me - David Lynch
1995 - Les Cent et une nuits de Simon Cinéma - Agnès Varda
1998 - Las Vegas Parano - Terry Gilliam
1999 - Une histoire vraie - David Lynch
1999 - La Ligne verte - Frank Darabont
2001 - The Pledge - Sean Penn
2002 - Sonny - Nicolas Cage
2006 - Alpha Dog - Nick Casavetes
2012 - The Advengers - Joss Whedon
2012 - Les Sept Psychopathes - Martin McDonagh
2013 - Le Dernier rempart - Kim Jee-Woon
2017 - Lucky - John Carroll Lynch
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Commentaires
2KinskiklausMercredi 20 Septembre 2017 à 18:24Ce sera notre secret ! T'inquiète, je ne dirais rien... Eh, les gars, vous connaissez la nouvelle ?
Pour se souvenir d' Harry Dean Stanton, c'est simple, il suffit d'évoquer une trentaine de bons films, voire de chefs d'oeuvre, qu'on a vu, de tous les genres: péplum, western, polar, drame, science-fiction, et il est là, quelque part, second rôle garantie de qualité du film où il joue. Donc, en surveillant bien les castings, il aidait à savoir où on mettait les pieds, pour moi en tout cas, il était un repère en plus d'un bon acteur. D'ailleurs pour être sollicité chaque fois et toujours être là où il fallait il avait sûrement beaucoup de goût, de flair et de culture.
4KinskiklausVendredi 22 Septembre 2017 à 10:26"Donc, en surveillant bien les castings, il aidait à savoir où on mettait les pieds, pour moi en tout cas, il était un repère en plus d'un bon acteur." Tout à fait valcogne ! La présence d'Harry me rassurait.
Les castings ne sont pas une garantie totale de qualité mais associés aux réalisateurs, à ce qu'on sait d'eux, au thème traité, au genre, ça aide souvent. Bien sûr, quelquefois des castings éblouissants se révèlent vides et sans intérêt, mais cela occasionne de rares déceptions et cela vaut la peine de vérifier.
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Un bien bel article sur Harry. Et toi Val, quels films te reviennent en mémoire spontanément ?
Aïe, Kinskiklaus ! Ta question me prend vraiment au dépourvu parce que je n'ai aucun souvenir précis des prestations de Harry Dean Stanton ! J'ai une vague réminiscence de Paris, Texas teintée de l'ennui que j'ai eu en le voyant...
Quant aux autres films (Pat Garrett, New York 1997, etc.) je n'ai en tête que ses partenaires.
Je suis vraiment désolée... Préparez le goudron et les plumes, si vous le désirez, amis lecteurs...