• Fureur apache (1972)

    Aldrich renvoie dos-à-dos les belligérants...

    Fureur apache (1972)Le chef apache Ulzana (Joaquim Martinez) s'est enfuit de sa réserve avec un groupe de guerriers, et commence à mettre la région à feu et à sang. Un détachement de cavalerie est envoyé pour les arrêter, avec à sa tête le lieutenant DeBuin (Bruce Davison), jeune gradé inexpérimenté. Il sera secondé dans sa tâche par le vieux pisteur McIntosh (Burt Lancaster).

    Fureur apache peut être vu comme un "double négatif" de Bronco Apache (1954), tourné lui aussi par Robert Aldrich avec déjà Lancaster en vedette. Mais pas seulement, car ce présent film est également un constat désabusé sur l'humanité : ici, nous n'avons pas les "gentils" blancs contre les "méchants" indiens. En matière de monstruosité, les deux peuples se valent.

    Ce western confronte aussi deux personnalités, le jeune lieutenant DeBuin, fils de pasteur, dont la vision "chrétienne" de l'humanité sera mis à mal par les faits, et le vieux routard McIntosh, réaliste et pragmatique, pour qui indiens comme blancs sont capables du meilleur comme du pire.

    Fureur apache (1972)Autre confrontation, celle entre le renégat Ulzana et le "scout" apache de la cavalerie Ke-Ni-Tay (Jorge Luke). Les deux hommes se connaissent très bien, et pour cause : ils sont beaux-frères ! Mais l'un est un guerrier insoumis et l'autre aide les "tuniques bleues". Pourtant, là encore pas de manichéisme : dans un des plus beaux dialogues du film, Ke-Ni-Tay tente d'expliquer au lieutenant DeBuin pourquoi Ulzana s'est enfuit : tout simplement pour retrouver son âme de guerrier, amoindrie par l'enfermement dans la réserve.

    De fait, on apprend au fil du dialogue que le guerrier s'est enfuit en entrainant son fils avec lui. Et si c'était là son but ? Une sorte de départ en beauté, un ultime fait d'arme réalisé avec son rejeton, car il est évident que leur fuite en avant n'aura qu'une seule issue...

    J'ai particulièrement aimé la seule et unique confrontation entre Ulzana et Ke-Ni-Tay, sans qu'un mot ne soit échangé. Il y a là comme une sorte de logique. Sans spolier, je dirais que c'est peut-être l'une des plus belles scènes du film.

    Bref, Fureur apache est l'un des chefs-d'oeuvres d'Aldrich, dans lequel, comme dans ses films de guerre, il renvoie dos-à-dos les antagonistes avec cette morale toute simple : l'homme est et sera toujours un loup pour l'homme, et ce n'est pas une question de culture ou d'éducation...

     

    Fureur apache (1972)

     

    « Minuit sonne...Valdez (1971) »

  • Commentaires

    1
    Mardi 2 Janvier 2018 à 09:41

    Que dire de plus? smile

    • Nom / Pseudo :

      E-mail (facultatif) :

      Site Web (facultatif) :

      Commentaire :


    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :