• Elephant Man (1980)

    "Je ne suis pas un animal... Je suis un être humain !"

    Elephant Man (1980)1884. Brillant chirurgien à l'hôpital royal de Londres, Frederick Treeves (Anthony Hopkins) découvre dans une baraque foraine un malheureux exhibé sous le sobriquet d'Elephant Man. Il s'agit de John Merrick (John Hurt), atteint d'une maladie dégénérative.

    Le médecin parvient à convaincre son "propriétaire" (Freddie Jones) - contre rétribution - à lui confier le malheureux quelques temps, et l'exhibe à son tour devant ses collègues. Mais peu à peu, la sensibilité et l'intelligence de John Merrick fait vaciller le rigorisme du médecin qui devient son ami.

    La première fois que j'ai vu Elephant man de David Lynch, j'ai été émue par ce film, mais à l'époque, béotienne que j'étais, je ne connaissais pas son lien évident avec d'autres œuvres. C'est ainsi que le noir et blanc renvoie bien entendu aux classiques du film d'horreur (comme Frankenstein).

    Mais c'est surtout un film en particulier qui apparait en filigrane de cette histoire : la très belle scène où 'Merrick', fuyant son "propriétaire", longe une rivière de nuit, accompagné des différents monstres de foire, est un hommage évident à Tod Browning et son chef-d'œuvre Freaks.

    Et tout comme dans le film de Browning, la morale pourrait être "les vrais monstres ne sont pas ceux que l'on croit". Au début du film, Lynch montre uniquement les réactions des spectateurs à la vue d'Elephant Man, celui-ci restant souvent dans l'ombre : horreur, dégoût, indignation non pas devant la façon dont il est traité, mais devant son aspect même. Comme cet administrateur de l'hôpital désirant reléguer 'Merrick' dans une institution, beaucoup voudraient qu'on "cache ce monstre qu'on ne saurait voir".

    Oui, Elephant Man est plus qu'un simple film, plus que le biopic d'un homme hors-normes, c'est une œuvre profondément humaniste, qui interroge chacun sur ses capacités à accepter - à défaut de comprendre - ce qui est différent.

    Elephant Man (1980)

     

     

    Zoom sur  Joseph Merrick, "L'Homme Éléphant" :

    Né le 5 août 1862 à Leicester (Angleterre), fils ainé de Joseph Rockley Merrick et de Mary Jane Potterton, Joseph Merrick à 21 mois lorsque ses premières difformités apparaissent. Sa mère meurt quand il a 11 ans et son père se remarie, mais sa belle-mère n'accepte pas un "monstre" chez elle.

    Dès que Joseph a 12 ans, il est obligé de quitter l'école pour travailler, d'abord dans une manufacture de cigares, puis en faisant de la vente au porte-à-porte, mais ses difformités de plus en plus visibles lui font perdre ses emplois successifs.

    Expulsé de chez lui par son propre père, il trouve refuge quelques temps chez son oncle Charles Merrick puis entre en 1879 à l'hospice pour indigents de Leicester où il se fait enlever une partie de l'excroissance qui lui déforme la bouche.

    Réalisant qu'il ne pourra pas gagner sa vie de manière "normale", il se fait embaucher au "Gaiety Palace of Varieties", un théâtre spécialisé dans la présentation de phénomènes de foire. Le directeur, Sam Tom, confie celui qui se fait désormais appeler "Elephant Man" à l'un de ses associés, Tom Norman, qui l'exhibe dans les foires itinérantes.

    C'est ainsi qu'il se produit sur Whitechapel Road, juste en face de l'Hôpital Royal de Londres. Prévenu par l'un de ses étudiants, le docteur Frederick Treeves, chirurgien et professeur d'anatomie, découvre "Elephant Man" et, intéressé par son aspect, parvient à convaincre ses employeurs de le lui "prêter" quelques jours pour le présenter à la société de pathologie de Londres comme "cas de difformité congénitale".

    En 1885, les expositions de monstres étant de plus en plus décriées en Angleterre, Joseph Merrick part se produire en Europe, mais là aussi, les "freaks" font de moins en moins recette. De plus, escroqué par son impresario autrichien, "Elephant Man" doit retourner au Royaume Unis quasiment démuni.

    Après avoir causé un attroupement à la gare de Liverpool Street à Londres, Joseph Merrick est repris en charge par le docteur Treeves. Le directeur de l'hôpital, Francis Culling-Can-Gomm, lance une souscription dans le "Times" pour collecter des fonds afin de nourrir et loger le malheureux.

    Ainsi, Joseph Merrick termine sa vie en tant que résident permanent de l'hôpital, recevant des visites prestigieuses et passant son temps à la lecture et à la promenade -nocturne ! - dans les jardins de l'établissement.

    Le 11 avril 1890, il est retrouvé mort dans son lit. Il est alors autopsié par le docteur Treeves, qui publiera un essai sur son patient, intitulé "The Elephant Man and Other Reminiscences", où il l'appelle "John Merrick", nom qui lui sera attribué pour la postérité, notamment dans le film de David Lynch. 

    Des recherches génétiques récentes, menées sur ses os, ont permis d'établir que Joseph Merrick souffrait du "Syndrome de Protée", une maladie génétique rare qui affecte la croissance des tissus et produit des déformations. Son squelette fut longtemps exposé au collège de médecine de Londres, mais n'est plus visible aujourd'hui, heureusement.

     

     Elephant Man (1980)Elephant Man (1980)

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

      

     

     

      

     

     

     

     

    Joseph Merrick et son "protecteur", le docteur Frederick Treeves.

     

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