• Du silence et des ombres (1962)

    Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur.

    Du silence et des ombres (1962)Atticus Finch (Gregory Peck), avocat veuf, élève tant bien que mal ses deux enfants Jeremy (Philip Alford), dit "Jem", et Jean Louise (Mary Badham) surnommée "Scout", avec l'aide se sa domestique Calpurnia (Estelle Evans).

    Pendant que les deux enfants et leur ami Dill (John Megna) s'interrogent sur un mystérieux voisin cloitré chez lui depuis des années, Atticus est chargé de défendre un Noir, Tom Robinson (Brock Peters) accusé d'avoir violé une femme blanche. Dans cette petite bourgade de l'Alabama, au milieu des années 30, un tel procès ne manque pas d'attiser les passions.

    Il y a quelques semaines, j'ai lu "Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur" de Harper Lee. Ce livre m'ayant plu, j'ai fait comme à mon habitude des recherches sur le sujet et c'est ainsi que j'ai découvert l'existence de cette adaptation, réalisée par Robert Mulligan et sortie en 1962, juste au moment où le mouvement des droits civiques débutait aux États-Unis.

    Tout comme le livre, ce film ne s'appesantit pas lourdement sur une quelconque morale, se contente de mettre le spectateur devant ses propres convictions. Bien entendu, tout les passages du bouquin n'ont pas pû être adaptés à l'écran, j'aurai bien aimé voir la scène de la partie de thé entre les dames de la ville, qui, à mon avis, marque le moment où la petite "Scout" découvre l'hypocrisie des adultes.

    J'aurai aussi aimé que 'Maudie' (joué par Rosemary Murphy) soit plus développé à l'écran.

    Mais l'ensemble est assez fort dramatiquement, et restitue l'ambiance du livre, entre les mésaventures des trois gamins et la tension qui se noue : 'Atticus' seul face à un groupe de lyncheurs, les Noirs qui se lèvent à son passage à la fin du procès, l'attaque dans les bois, sont autant d'éléments qui restent en mémoire après le visionnage.

    Gregory Peck est un 'Atticus Finch' parfait (il obtiendra un Oscar pour sa prestation), les trois enfants jouent très bien (Mary Badham sera plus tard la petite 'Willie Starr' dans le film Propriété interdite de Sidney Pollack), un Robert Duvall, blafard et muet joue ici son premier "vrai" rôle à l'écran.

    Du silence et des ombres (1962)James Anderson interprète le personnage du "méchant" un peu trop caricatural mais à la réflexion, il l'était déjà dans le roman : 'Robert Ewell',  raciste et peu instruit, représente une partie du peuple américain laissée à l'abandon (dans le livre, on apprend qu'il ne vit que d'aides sociales).

    Du silence et des ombres est un excellent film qui traite de sujets délicats avec adresse. Dommage qu'une fois encore le titre français ne soit pas à la hauteur du titre original.

     

     

    Du silence et des ombres (1962)Du silence et des ombres (1962)

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Du silence et des ombres (1962)

     

     

    Zoom sur : Harper Lee

    Née Nelle Harper Lee le 28 avril 1926 à Monroeville dans l'Alabama, elle se montre une lectrice précoce et compte parmi ses camarades de classe le futur Truman Capote.

    Après avoir entamé ses études de droit à l'université d'Alabama, elle les abandonne et s'installe à New York où elle compte devenir écrivain. Mais elle va d'abord devoir trouver un emploi. Elle est alors engagée comme secrétaire dans une compagnie aérienne.

    En 1955, son ami d'enfance Truman Capote l'emmène à Holcomb (Kansas) où elle doit l'aider dans ses recherches et dans l'écriture de son "roman non fictionnel" relatant un fait-divers : le quadruple meurtre perpétré par un duo de marginaux. Harper Lee devra également servir de "tampon" entre un Truman Capote fantasque et une population bigote. Capote lui dédiera le roman, sorti en 1966 sous le titre "In Cold Blood" ("De sang froid" en vf).

    La jeune femme continue en parallèle son travail d'apprentie écrivain : en 1957, elle présente à son agent littéraire un manuscrit, sous forme de recueil de nouvelles. Sur ses conseils, elle développe l'une des histoires, ce qui lui prendra deux ans et demi de travail.

    Mais cela va payer : son roman, "To Kill a Mockingbird", est publié en 1960 et connait immédiatement le succès. Elle gagne le Prix Pullitzer en 1961 et l'adaptation cinématographique sort un an après.

    Visiblement, la romancière s'est inspirée de ses souvenirs de jeunesse : le personnage d'Atticus Finch ressemble beaucoup à son père, lui-même avocat et directeur du journal local. Le jeune Dill, enfant fantasque et mythomane, est inspiré de Capote.

    Après la publication de son roman, Harper Lee estimera qu'elle aura écrit sa "meilleure œuvre", et se contentera de faire paraitre des nouvelles dans des magazines, notamment dans "Vogue".

    Néanmoins, des rumeurs prétendront longtemps qu'elle aurait publié d'autre romans sous des pseudonymes. Certains diront même que "To Kill a Mockingbird" fut écrit par Truman Capote auquel elle servit de "prête-nom".

    En France, le live sera d'abord publié en 1961 sous le titre "Quand meurt le rossignol". Il faudra attendre 2005 pour qu'il sorte sous le titre plus logique de "Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur" et bénéficie d'une traduction plus complète (la précédente ayant par exemple effacé les jurons et le vocabulaire particulier du sud des États-Unis).

    En 2007, Harper Lee reçoit des mains de George W. Bush la "Médaille présidentielle de la Liberté", pour sa contribution à la littérature. "To Kill a Mockingbird" est en effet considéré comme l'un des classiques de la littérature américaine, étudié dans les collèges et les lycées outre-Atlantique.

    En 2015 sort le deuxième roman de la romancière, "To Set a Watchman" (sorti en France la même année sous le titre "Va et poste une sentinelle"). Écrit dans les années 50, il remet en scène certains personnages de "Mockingbird".

    Harper Lee décède le 19 février 2016 dans sa ville natale de Monroeville.

    Du silence et des ombres (1962)

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  • Commentaires

    1
    Lundi 9 Mars 2020 à 08:42

    Bravo. Bises

      • Lundi 9 Mars 2020 à 11:42

        Merci, Valcogne.

        Bises à toi aussi et bon début de semaine.

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