• "Delon-Match"

    Hagiographie ?

    "Delon-Match"Alain Delon et "Paris-Match" sont deux institutions : on a tous vu au moins un film de l'un et feuilleté un numéro de l'autre, et, que l'on aime ou pas, reconnaissons qu'ils font partie de la vie des français depuis déjà un bail.

    Le magazine crée par Paul Gordeaux à la fin des années 40 consacra beaucoup d'articles à Delon depuis le début des années 60, contribuant à sa starification. Il est donc tout à fait normal qu'à l'occasion des 50 ans de carrière de l'acteur, un "hors-série" soit publié.

    Les articles font la part belle bien entendu à la vie et aux amours du "Samouraî". Inutile de préciser que l'on y revient avec une certaine redondance sur la jeunesse difficile d'Alain Delon, fils de divorcés, grandissant à l'ombre des murs de Fresne, devançant le service militaire à 17 ans  puis, revenu à la vie civile, grenouillant à Pigalle avant de trouver deux "muses" qui vont lui ouvrir les portes du cinéma.

    Tout cela sonne comme une hagiographie, ou une adaptation "française" du fameux "rêve américain" : le destin fantastique du petit garçon de Sceaux au regard d'ange sauvage devenu sex-symbol presque à son corps défendant.

    Lecture terminée, j'ai eu l'impression d'avoir entre les mains quelque chose de tout à fait inédit : une super-rubrique nécrologique faite du vivant de la star ! J'imagine très bien Alain Delon supervisant ce hors-série. Bien sûr, il est normal qu'il ait eu droit de regard, me diriez-vous. Mais là, on sent bien le "poids" que l'acteur a eu sur les textes : pas une seule évocation du "côté sombre".

    Et plein de "chabada-bada" du côté de ses amours : Brigitte Auber et Michèle Cordoue, les deux "pygmalions" de ses débuts cinématographiques, Romy et Mireille bien sûr, Nathalie qui lui ressemble comme une soeur...

    Le point d'orgue de cette publication est une interview réalisée par Valérie Trierweiler, intitulée "Moi Delon" et sous-titrée "L'interview de sa vie". Il y parle de la chance qui lui est tombée dessus et a fait de lui la star qu'il est, fustige la société en décrépitude, parle de ses amours encore, de ses "maîtres" (Visconti et Clément), de Gabin (qu'il a toujours vouvoyé) et de sa solitude actuelle, à la fois dans le milieu du cinéma et dans sa vie. Là encore, il y a quelque chose d'ultime, le dernier rugissement du vieux lion.

    Pour finir, un mot de deux autres articles, des interview de ses enfants : Anthony (qui en profite pour parler de sa ligne de vêtements), Anouchka et Alain-Fabien qui se disent "honorés d'être des Delon".

    Bref, ce hors-série ne vaut à mon avis que pour les superbes photos qui jalonnent les articles. Les fans absolus de l'acteur n'y trouveront rien de nouveau, les détracteurs y trouveront à redire, sans doute. Moi ? Je m'interroge encore sur la pertinence d'une telle publication, mais je le garderai comme un (ultime ?) témoignage, les derniers mots d'une star.

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  • Commentaires

    1
    Daniel
    Mercredi 7 Février 2018 à 19:05

    Tu as parfaitement résumé ce à quoi on pouvait s' attendre. Quand à moi je boycotte ce torchon qu' est Paris Match depuis la grande photo qu' ils ont publié du cadavre de Steve McQueen  à la morgue avec cette légende hypocrite : "Nous publions cette photo pour que chacun de nous ait conscience de la mort" ou a peu près dans ces termes. Aucun journal au monde n' avait acheté ce cliché à l' époque et Match avait subi les foudres des autres revues ( y compris internationales) pour avoir osé publié cette photo immonde mais voilà...le choc des photos et le bruit de la monnaie qui tombe priment.. Et j' aurais eu la même réaction pour toute autre personnalité . Photos de guerre, on peut comprendre ..!.Pour le reste...Immonde ! Le monde des médias se divise en deux catégories : ceux qui prennent les photos et ceux qui les publient !!

      • Mercredi 7 Février 2018 à 19:27

        Je ne connaissais pas cette histoire de photo du cadavre de Steve McQueen. C'est désolant en effet.

        J'achète souvent "Paris-Match" lors d'événements marquants - souvent dramatiques, d'ailleurs - mais il est vrai que les textes sont souvent "sensationnalistes". Il y a de quoi réfléchir..

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