• Convoi de femmes (1951)

    Hommage aux pionnières.

    Convoi de femmesInstallé en Californie, le rancher Ray Whitman (John McIntire), réalisant que ses hommes sont tous célibataires,  à l'idée de faire venir de l'Est une centaine de femmes à marier. Trois mois plus tard, il se retrouve à Chicago avec son contremaître Buck Wyatt (Robert Taylor) où il a donné rendez-vous à des candidates pour cette aventure.

    Car il s'agit d'une aventure : le chemin sera long, semé d'embuches, marqué par les drames, et surtout, ces dames devront supporter la misogynie de Wyatt...

    Convoi de femmes est un film de William A. Wellman dont le scénario est signé de Frank Capra. C'est pour cela sans doute qu'on y trouve le juste équilibre entre le drame et l'humour, et quelques personnages sympathiques, comme Patience (Hope Emerson), veuve de marin au physique d'armoire à glace qui devient naturellement la porte-parole de ses consoeurs ou Ito (Henry Nakamura), le cuistot japonais qui développe avec Wyatt une relation amicale très étonnante et comique.

    Pour une fois, nous pouvons dire que la froideur naturelle de Taylor sert son personnage, et qu'il réussit à le faire évoluer : il passe son temps à houspiller les femmes, tue sans sourcilier deux  gars, et finit néanmoins par être attiré par Danon (Denise Darcel), une prostituée qui rêve de changer de vie. Mais il va surtout apprendre que les femmes sont loin d'être aussi faibles et chichiteuses qu'il le pensait au premier abord : il va découvrir la somme de courage, de solidarité et de force qu'elles déploieront lors du périple.

    Convoi de femmesLoin d'être mièvre ou caricatural, ce film est traversé de moments extraordinaires d'émotions, dont cette splendide scène où, après une attaque, un décompte des morts est demandé par Wyatt, ou l'accouchement dans un charriot en plein désert.

    La fin du film, où les femmes rencontrent leurs prétendants, est un subtil mélange de drôlerie et d'émotion.

    Très grand western à la gloire des "pionnières", Convoi de femmes est une complète réussite.

                         Patience (Hope Emerson) la voix de la raison ►

     

    Convoi de femmes

     

     

    Wyatt (Robert Taylor), le macho en phase d'évolution.

     

     

     

     

     

     

     

     

    Convoi de femmes

     

     

     

     

     

     

     

     

                                   Prêtes pour le casting de Riz amère ? ►

     

     

     

     

     

    « Adieu à Caroline BeauneLes Berets verts »

  • Commentaires

    1
    Jeudi 7 Août 2014 à 11:01

    Typique bon souvenir d'enfance. Dimanche après-midi pluvieux. La première chaîne, après les sports...

    2
    Jeudi 7 Août 2014 à 15:48

    C'est important d'avoir l'analyse d'une femme sur un film les concernant au premier chef. ( Et pas indien, celui là) J'ai un bon souvenir de ce film dans l'ensemble. Une grande part de vérité réside dans cette œuvre mais ici, on parle pudiquement de volontaires, sans doute pour ne pas heurter les visions angéliques de l'époque où elle fut tournée. Dans la vraie vie, on sait qu'on envoyait des personnes de force: dans les îles, en Australie, en Afrique du Sud, dans l'Ouest...mais ceci ferait l'objet d'un nouveau film sous une nouvelle perspective. D'ailleurs, il serait peut être souhaitable.

    3
    Jeudi 7 Août 2014 à 17:38

    Thierry : C'est certainement en partie grâce à ces westerns du dimanche après-midi que l'amour de ce genre de film s'est éveillé en moi.

    Valcogne : Cela fait longtemps que je réfléchis à un, voire plusieurs posts, consacrés à la place des femmes dans l"Ouest et dans sa mythification qu'est le western. Pour le moment, je n'ai pas assez de documentation en ce qui concerne la réalité historique, mais les films m'apprennent déjà beaucoup de choses sur la vision des réalisateurs sur le sujet !

    Convoi de femmes est, à mon avis, en partie basé sur des événements authentiques, mais comme tu le fais judicieusement remarquer, des "déportations" d'individus "indésirables" (prisonniers, fous, ou prostituées) ont eu lieu dans le passé, et l'Amérique des années 1800 a certainement elle aussi son lot d'histoires similaires.

    4
    Jeudi 7 Août 2014 à 18:06

    Excellent thème, à mon avis. A brûle pourpoint, comme ça, je pense bien-sûr à Calamity Jane. Le recueil des lettres à sa fille est surprenant de qualité. Elle est un personnage de plusieurs westerns. Impitoyable, de Clint Eastwood, où un groupe de prostituées se cotise pour venger l'une des leurs. True Grit, où la jeuen Mattie mène tout son petit monde de machos à la baguette. Et puis un très beau film, La Dernière Piste, de Kelly Reichard, avec Michelle Williams, Casey Affleck et Danny Houston, où les femmes pionnières sont les égales de leurs maris.

    5
    Jeudi 7 Août 2014 à 20:10

    Sans compter le dernier film de Tommy Lee Jones "The homesman" avec Hillary Swank, film montrant crûment que le condition des femmes dans l'ouest était assez affreuse, c'est très très loin d'être dans la mythification. le condition des femmes était celles de leur statut juridique global, secondaire. Sinon, "Convoi de femmes" est pour moi un chef d'oeuvre.

    Et n'oublions pas "Johnny Guitar" avec Joan Crawford...

    6
    Jeudi 7 Août 2014 à 20:47

    Pas encore vu The Homesman, mais j'y cours. En y repensant, je vois le personnage de Caroline (Carole Androsky), la soeur de Little Big Man. Et puis, bien sûr, Faye Dunaway dans le même film en femme de pasteur devenue, hum, disons courtisane. On pourrait aussi parler de Claudia Cardinale dans Il Etait Une Fois Dans L'Ouest. Et pendant qu'on y est, de Nicole Kidman, Renez zellweger et Cathy Baker dans Cold Mountain, ou encore l'admirable Johdi May dans Le dernier Des Mohicans...

    Hey, Val, comme on dit ces temps-ci, il y a un "vrai sujet", là.

    7
    Jeudi 7 Août 2014 à 21:08

    Oui, Thierry, comme tu dis, il y a un "vrai sujet" !  smile

    J'avais justement l'intention de parler de Homesman, et Lemmy m'a pris de vitesse. J'ai raté ce film au cinéma, je vais devoir attendre la sortie vidéo.

    Pour ce qui est de la femme dans le western, j'ai déjà repéré quelques pistes de travail : La femme forte, la femme "virginale" (comme 'Amy' dans Le Train sifflera trois fois), la femme "pretexte" (au duel généralement), la femme "de mauvaise vie", etc... Bien sûr, certaines de ces caractéristiques se retrouvent dans un seul film, voire un seul personnage.

    Pour ce qui est de Johnny Guitar, il y a de fortes chances que ce soit mon prochain achat DVD...

    8
    FJWalk
    Vendredi 8 Août 2014 à 08:26

    Pour ce qui est de la condition de la femme dans le western, je n’ai rien vu d’aussi réaliste (et d’aussi déprimant !) que la série « DEADWOOD », qui dépouille le genre de tout glamour et de toute affabulation. frown

    9
    Vendredi 8 Août 2014 à 17:25

    Yes !!!! Ne pas oublier la femme "complice". Je pense à Katarine Ross dans Butch Cassidy Et Le Kid. "Les gars, je partirais, parce que je ne veux pas vous voir mourir".

    10
    Dimanche 10 Août 2014 à 19:41

    Je suis d'accord avec Fred. Deadwood parle clairement, et longuement, de diverses femmes de plusieurs conditions sociales en montrant bien à la fois leur complexité mais aussi la place qu'on leur accorde et celle qu'elles doivent conquérir dans la société. Beaucoup de westerns traitent la femme rapidement sous des dehors caricaturaux: par exemple des sorcières empêchant les hommes de boire en s’organisant en ligues de tempérance, (sous entendu : elles veulent nous empêcher de nous entretuer tranquillement!). Des institutrices souvent belles et désirables, courageuses, certes, mais invariablement destinées à finir dans le lit de héros ayant souvent trente ans de plus qu'elles..D'innocentes enfants capturées par des Indiens et n'ayant par là même, à quelques exceptions près, de valeur aux yeux du monde "civilisé". En général, la pionnière isolée avec ses enfants dans son ranch, n'a pas le temps de nous montrer ses qualités parce que son mari est tué et que souvent elle le rejoint dans la tombe. La femme peut être perverse aussi, comme dans Vera Cruz, sans qu'on détaille trop ses motivations et qu'on ne connaisse rien de sa vie. C'est à prendre ou à laisser. Il y eut une mode un moment avec les "bandidas", "coyote girls" et autres niaiseries voulant prouver que les femmes étaient les 'égales des hommes,mais sans chef d’œuvre porteur ce message est resté une accroche plutôt qu'autre chose.  Vous m'objecterez que je n'y connais rien et que, si, cette merveille existe, c'est possible, en tout cas je ne vois pas laquelle ou j'ai oublié. yes

     

    11
    Dimanche 10 Août 2014 à 21:06

    Tiens, à discuter comme ça de la femme dans le western, il me vient à l'esprit une image, un souvenir de mon enfance : un groupe de cowboys mené par une femme. Je ne me souviens plus du film en question mais je pencherai pour La Reine de la prairie.

    Voilà un autre film (avec Johnny Guitar) qui me manque pour parfaire mon étude sur la femme et les cowboys !

    12
    Mardi 12 Août 2014 à 00:57

    Effectivement, Barbara Stanwick s'allie à Ronald Reagan dans "La reine de la prairie". Elle a également un rôle assez extraordinaire dans l'excellent"Quarante tueurs". A bien chercher, il y a beaucoup de rôles de femmes non conventionnels dans les westerns. Par exemple, Yvonne de Carlo a tourné pas mal de séries B en vedette. Après, cela pouvait dépendait des époques et des modes révisionnistes ou non. Et des actrices, peu d'entre elles étaient mises en vedettes. Marlène Dietrich a tourné quelques westerns, quelques uns avec Wayne et spécialement un avec Fritz Lang.

    13
    Mardi 12 Août 2014 à 08:00

    J'y repense tout à coup : il y a aussi la "vengeresse", comme dans Hannie Caulder (Un Colt Pour Trois Salopards, titreur en français, c'est un métier !) où Raquel Welch poursuit de sa rage Ernest Borgnine, Jack Elam et Strother Martin.

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