• Claude Chabrol (1930-2010)

    Croqueur de bourgeois.

    Claude Chabrol (1930-2010)Né le 24 juin 1930 dans le 10ème arrondissement de Paris, fils d'un pharmacien, Claude Chabrol fréquente les cinémas depuis l'âge de 4 ans. Durant l'Occupation, alors que son père dirige un réseau de Résistance, le jeune garçon, âgé de 11 ans, est envoyé chez sa grand-mère maternelle à Sardent dans la Creuse.

    Plus tard, devenu un réalisateur reconnu, Chabrol prétendra avoir crée une salle de cinéma improvisée dans le village, dont il serait devenu le programmateur et projectionniste. En réalité, le "Cinéma Sardentait", s'il a réellement existé, fût l'entreprise d'un ingénieur des Arts et Métiers, Georges Mercier.

    La guerre terminée, le jeune Claude revient à Paris où il poursuit d'abord des études de lettres et de droit, puis opte sans grande conviction pour un cursus en pharmacie pour plaire à ses parents. Il l'abandonnera après avoir quadruplé sa première année.

    Il épouse en 1952 Agnès Goute, fille d'un haut-fonctionnaire, qui lui donne deux fils : Jean-Yves qui sera architecte et Matthieu qui composera les musiques de certains des films de son père.

    En 1953 il devient journaliste pour "Les Cahiers du cinéma", pépinière des futurs acteurs de la "Nouvelle vague", et y restera jusqu'en 1957, année où il publie un livre sur Alfred Hitchcock écrit en collaboration avec Éric Romher.

    Entre-temps, il est employé comme attaché de presse pour la Fox et rencontre le romancier Paul Gégauff qui sera plus tard l'un de ses scénaristes. En 1956, une donation de son beau-père lui permet de fonder sa maison de production, la AJYM, qui produit le court-métrage de Jacques Rivette, Le coup du berger.

    En 1959 sortent les deux premiers films de Chabrol, Le Beau Serge, tourné à Sardent, puis Les Cousins. Mettant en vedettes Jean-Claude Brialy et Gérard Blain, ces deux long-métrages ouvriront le bal de la "Nouvelle vague".

    Claude Chabrol (1930-2010)Le réalisateur divorce en 1964 et épouse la même année Stéphane Audran qui lui a donné un fils, Thomas, en 1963 (qui deviendra acteur). Une longue collaboration commence entre l'actrice et son mari, qui se poursuivra même après leur divorce en 1980.

    Si certains de ses premiers films ont assez "classiques" (l'espionnage avec Le Tigre aime la chair fraiche, par exemple), Claude Chabrol se spécialise dès la fin des années 60 dans les drames ou les comédies dramatiques se déroulant dans l'atmosphère feutrée de la bourgeoisie, dont il décrit avec un cynisme presque jouissif les hypocrisies et les folies cachées réunissant une "faune" composée de Stéphane Audran, Maurice Ronet, Michel Bouquet, Jean Yanne notamment.

    Ses oeuvres sont éclectiques : relation de faits-divers connus (Landru - 1963, Violette Nozière - 1978), des thrillers (Que la bête meure - 1969, Le Boucher - 1970, Les Fantômes du chapelier - 1982), et même une oeuvre fantastique, Alice ou la dernière fugue (1977), avec Sylvia Kristel et Charles Vanel.

    Il s'attaque aussi à des adaptations d'oeuvres littéraires, comme celles de Pierre-Jakez Heliaz (Le Cheval d'orgueil), Simone de Beauvoir (Le Sang des autres), Gustave Flaubert (Madame Bovary). Il donne aussi dans le registre plus léger, avec Poulet au vinaigre  (1985), d'après Dominique Roulet (qui signe le scénario), film mettant en vedette un flic iconoclaste joué par Jean Poiret, qui reprendra le rôle en 1986 dans L'Inspecteur Lavardin.

    Outre Stéphane Audran, une autre actrice est associée à Chabrol : Isabelle Huppert, dont il lance la carrière grâce au film Violette Nozière où elle joue le rôle-titre. Suivront Une affaire de femmes (1989), évocation là encore d'un fait-divers, Madame Bovary (1991), pensum tiré du pensum de Flaubert, Rien ne va plus, comédie dramatique où Huppert rivalise avec Michel Serreault, Merci pour le chocolat avec Jacques Dutronc et enfin L'Ivresse du pouvoir, dernière collaboration entre l'actrice et le metteur en scène.

    Le tout dernier film du réalisateur, Bellamy (2008) est une comédie policière qui réunit Gérard Depardieu, Jacques Gamblin et Clovis Cornillac.

    Claude Chabrol décède le 12 septembre 2010 des suites de problèmes respiratoires. Il est inhumé au Cimetière du Père-Lachaise.

     

    Claude Chabrol (1930-2010)

     

    Notes personnelles : j'aime bien les films de Chabrol, même si, comme je me suis rendue compte en préparant ce post, l'ensemble de sa filmographie m'est inconnue, ou plutôt elle s'est perdue dans ma mémoire. J'ai de vagues souvenirs d'avoir vu Que la bête meure, Le Boucher, Violette Nozière ou Une affaire de femmes, aussi j'aimerai les revoir.

    Il est un film que je n'ai pas abordé dans ce post, mais qui m'intrigue et que j'aimerai voir un jour, c'est La Décade prodigieuse : j'en ai lu et entendu ici et là tant de choses, que je voudrais vraiment me faire mon opinion sur cette oeuvre.

    Claude Chabrol (1930-2010)

     

    « Le ScandaleLa franchise "Les Visiteurs" »

  • Commentaires

    1
    Mercredi 6 Avril 2016 à 08:25

    Si tous les films Français avaient les qualités de ceux de Claude Chabrol j'en verrai beaucoup plus! IL a pris pour cible des sociétés petites bourgeoises et surtout dénoncé l'hypocrisie humaine en général, de celle qui fait fermer les yeux sur le crime d'à côté, l'inceste d'à côté, l'abus de pouvoir d'à côté. Son choix d'acteurs était très sûr. Oser faire jouer Jean Yanne en contre emploi total était une idée géniale et réussie, Stéphane Audran a toujours été belle et passionnante, Isabelle Huppert idem, et, dès le départ, " Le beau Serge" est un film magistral.

    2
    Mercredi 6 Avril 2016 à 15:33

    Il faut vraiment que je me replonge dans la filmographie de Chabrol, ne serait-ce que pour redécouvrir ces oeuvres fortes que sont Le Boucher ou Que la bête meurt. Je me souviens avoir aussi beaucoup aimé Les Fantômes du chapelier, vu il y a un petit moment.

    • Nom / Pseudo :

      E-mail (facultatif) :

      Site Web (facultatif) :

      Commentaire :


    3
    Mercredi 6 Avril 2016 à 22:28

    Oui, je n'avais pas noté "Les fantômes du chapelier", Philippe Noiret y était excellent. Si ma mémoire est bonne Charles Aznavour y jouait aussi un rôle de qualité.

    4
    Mercredi 6 Avril 2016 à 22:40

    Je crois que dans Les Fantômes du chapelier, c'est Michel Serreault qui donne la réplique à Charles Aznavour.

    wink2

    5
    FJWalk
    Jeudi 7 Avril 2016 à 20:32

    Mon préféré reste « LES BONNES FEMMES ».

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :