• Chute libre (1992)

    "J'pête les plombs !"

    Chute libre (1992)Il fait très chaud ce jour-là à Los Angeles. Dans un embouteillage, un homme (Michael Douglas), excédé, finit par quitter son véhicule. Entrant dans une épicerie pour faire de la monnaie, il se voit forcé d'acheter une cannette de soda. Notre homme s'énerve contre le commerçant et casse une partie du magasin. Peu après, provoqué par deux voyous, il parvient à les faire fuir, s'emparant d'un couteau dans la bagarre...

    Dans le même temps, l'inspecteur Prendergast (Robert Duvall) commence sa dernière journée de travail avant de prendre sa retraite. Après avoir reçu la plainte du gérant d'une épicerie, il apprend qu'un groupe de "chicanos" partis pour une expédition punitive s'est vu attaqué par un homme bien habillé.

    Chute libre de Joël Schumacher peut être vu comme une fable sur la déliquescence de "l'American Way of Life" : au cours de son parcours, celui que l'on appelle "D-Fens" va ainsi nous promener dans un fast-food, un magasin de surplus de l'armée, sur un chantier, un parcours de golf, une propriété appartenant à un chirurgien esthétique. Il va rencontrer des vendeurs étrangers, un homme en guerre contre sa banque, un néo-nazi, un gamin cinéphile, des travailleurs, des oisifs, des voyous...

    De son côté le vieux flic va être le seul à se rendre compte que tous les actes de violence sont le fait d'un seul et même homme.

    Chute libre (1992)Un certain parallèle se dessine par ailleurs entre les deux héros du film : "D-Fens" est divorcé, et par son attitude passée il s'est vu empêché d'approcher son ex-femme (Barbara Hershey) et leur fille (Joey Hope Singer). De son côté, le flic a des problèmes avec son épouse (Tuesday Weld), névrosée suite à la mort accidentelle de leur enfant.

     Ce film est un piège ! Au début, les actions de "D-Fens" nous le rendent sympathique, puisqu'il s'attaque aux commerçants filous, aux petits délinquants, aux temples de la "mal-bouffe". En ce qui me concerne, cette empathie culmine lors de la confrontation avec 'Nick' (Frederic Forrest), le propriétaire de la boutique de Chute libre (1992)surplus de l'armée. J'ai même été agacée par l'attitude de l'ex-épouse qui semble avoir un peu trop vite catalogué son mari dans la catégorie "violent".

    Dans le même temps, je soupçonne Schumacher d'avoir ainsi critiqué cette fameuse "injonction" typiquement américaine interdisant à un individu de s'approcher d'un autre à moins de 100 mètres.

    Pourtant, au fur et à mesure, l'image sympathique du "héros" se fendille, et lors de la confrontation finale, on ne sait plus s'il n'est qu'un pauvre type malmené par la vie ou l'homme potentiellement dangereux décrit par sa femme.

    Notons au passage quelques "piques" sur les clichés qui empoisonnent notre société comme lorsque l'épicier asiatique vient porter plainte au commissariat et commence à parler dans sa langue : l'inspecteur demande benoîtement à son collègue asiatique de traduire et se voit répondre qu'un japonais ne comprend pas le coréen !

    Près de trente ans après sa sortie, Chute libre fait toujours mouche.

     Chute libre (1992)

    « Bon Anniversaire, Fred !André Cayatte et l'Affaire Seznec. »

  • Commentaires

    1
    Lundi 21 Octobre 2019 à 10:54

    Pas vu depuis sa sortie cinéma !

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