• Charlie Chaplin (1889-1977)

    Les français l'appelaient Charlot.

    Charlie ChaplinCharles Spencer Chaplin, Jr, est né à Londres le 16 avril 1889. Fils de deux artistes de music- hall, il baigne très jeune dans le milieu du spectacle, mais sa famille se désagrège très vite : sa mère, Hanna Hill (connue sur scène sous le nom de Lili Halley) est infidèle, et son père, Charles Spencer Chaplin, Sr, quitte le domicile conjugal alors que Charlie n'a que trois ans.

    A cinq ans, l'enfant monte sur les planches pour la première fois, afin de remplacer sa mère victime d'une extinction de voix. Hanna, atteinte de troubles mentaux, est internée à plusieurs reprises, et ses fils seront ballotés entre les orphelinats et le foyer maternel.

    Le père de Charlie Chaplin meurt à 37 ans seulement, victime de cirrhose du foie, et le jeune garçon ne doit qu'à son demi-frère Sidney de ne pas finir sous les ponts : embauché grâce à lui dans une troupe dès l'âge de 9 ans, il va sillonner les théâtres londoniens jusqu'en 1908 où il est engagé par l'impressario Fred Kanno ; c'est au sein de cette écurie qu'il fait la connaissance du futur Stan Laurel.

    La troupe de Kanno se rend en Amérique et Chaplin accepte un contrat avec les studios Keystone, dirigés par Mack Sennett. Si l'acteur s'adapte mal aux conditions de travail imposées par le producteur, c'est là qu'il invente la silhouette de "Charlot", le vagabond en chapeau melon qui fait des moulinets avec sa canne de bambou. Nous sommes en 1914, et Charlie commence à réaliser ses propres courts-métrage. Quittant la firme de Sennett, il navigue un temps entre plusieurs studios avant de signer un contrat avec la First National qui lui laisse la propriété de tout les films qu'il réalisera et interprétera.

    Chaplin commence par faire construire son propre studio, et met en scène neuf films dont Une vie de chien, Le Kid et Charlot soldat. En 1919, certains acteurs se rebellent contre les tout puissants studios, et Chaplin se joint à Mary Pickford, Douglas Fairbanks et D.W. Griffith pour fonder United Artists, une maison de production indépendante.

    Charlie ChaplinLes années 30 marquent l'avènement du parlant. Mais Charlie Chaplin rejette cette nouvelle invention : spécialiste de la pantomime et du gag visuel, il estime que le cinéma se doit de garder un langage universel. Il réalise alors Les Lumières de la ville, un film presque entièrement muet où la seule scène "parlante" est constituée de sons discordants. La critique se gausse, et beaucoup à Hollywood pensent que l'acteur-réalisateur est "fini", comme ses collègues qui n'ont pas su ou pas pu suivre le progrès en marche.

    Amer, Chaplin entreprend un voyage autour du monde pour promouvoir son film, et en profite pour rencontrer des célébrités comme Albert Einstein ou des chefs d'États.  Ces pérégrinations le mettent également en contact avec la situation économique désastreuse dans laquelle les pays se trouvent au lendemain du Krach de 1929 ; il constate également avec effarement la montée en puissance des totalitarismes en Europe.

    Ces constatations lui inspireront deux de ses filmsCharlie Chaplin les plus engagés : D'abord Les Temps modernes (1936) où son petit vagabond lutte contre le taylorisme tout-puissant qui remplace des milliers de gens par des machines. C'est dans cette oeuvre que l'on entend pour la toute première fois la voix de Chaplin ; c'est également la dernière apparition de Charlot le vagabond.

    Le Dictateur (1939) est l'un de ses chefs-d'oeuvre : Chaplin, qui est né quelques jours avant Adolf Hitler, s'amuse à ridiculiser le chef de l'Allemagne au travers du personnage d'Hynkel, mégalomane ridicule et colérique, et se permet même de déboulonner Musolini, rebaptisé pour l'occasion Napoleoni, grosse baderne mal embouchée. Ce film connaitra un tournage difficile - l'ambassadeur d'Allemagne aux U.S.A. cherchera a le stopper - et, bien sûr, ne sera visible en Europe qu'en 1945.

    En 1946, Orson Welles soumet à Chaplin un scénario inspiré de l'affaire Landru. Notre réalisateur s'enthousiasme pour le projet, le réécrit complétement et, dédommageant Welles avec 5 000 $ et une mention au générique, tourne Monsieur Verdoux, petit bijou de cynisme.

    Charlie ChaplinEn 1950, après avoir revendu ses parts à la United Artists, il réalise Les Feux de la rampe, émouvante histoire d'un vieux clown qui devient le pygmalion d'une jeune danseuse. Une autre gloire du cinéma muet, Buster Keaton, est distribué dans le rôle du comparse de Calvero (Chaplin) .

    Mais Chaplin va devoir affronter un adversaire retors : accusé par le sénateur McCarthy et ses séides d'avoir des opinions trop portées à gauche, le réalisateur va se retrouver dans une situation délicate : En 1952, alors qu'il est à Londres pour la promotion des Feux de la rampe, il se vois interdit de retourner aux États-Unis.

    Charlie Chaplin s'installe alors avec sa quatrième femme Oona en Suisse, dans la région de Vevey, où il élèvera ses huit enfants. En 1954, touché par l'appel à la radio de l'Abbé Pierre, il versera 2 millions de francs à Émaüs, en disant : "Je ne les donne pas, je les rends. Ils appartenaient au vagabond que j'ai été et que j'ai incarné."

    La même année, il obtient le Prix international de la paix, et tourne à Londres Un roi à New York, satire du mercantilisme américain et réponse cinglante à la "chasse aux sorcières" dont il fût victime.

    En 1967, Charles Chaplin tourne son dernier film, La Contesse de Hong Kong, avec Sophia Loren, Marlon Brando et Tippi Hendren. Adulé dans le monde entier, mais boudé aux U.S.A (il se verra attribuer un visa temporaire pour aller chercher son Oscar d'honneur en 1972), Charlie Chaplin, le Charlot vagabond au grand coeur, nous fera la mauvaise surprise de décéder le matin de Noël 1977, dans sa propriété suisse de Vevey.

    Charlie Chaplin

     

     

     

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  • Commentaires

    1
    Jeudi 26 Décembre 2013 à 19:09

    Les amoureux du cinéma ne peuvent méconnaitre ce génie sans se renier eux-mêmes...Charlot c'est quasiment le Cinéma avec un grand C, créé et incarné par un petit homme à la fois cynique, débrouillard, témoin du monde et capable de transmettre des moments de tendresse d'une intensité boulversante. Le temps passe et, jusqu'ici, n'a pas altéré son oeuvre. On peut,selon ses goûts et ses opinions préférer tel de ses films à tel autre mais sûrement pas l'ignorer.

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