• Ceux de Cordura (1959)

    Héros ?

    Ceux de Cordura (1959)1916. Alors que l'armée américaine prend part à la guerre opposant le gouvernement mexicain à Pancho Villa, le major Thorn (Gary Cooper), accusé d'acte de lâcheté, est rétrogradé. Il se voit toutefois assigner une mission : désigner une poignée d'hommes ayant fait acte de bravoure lors d'une bataille.

    La-dite bataille a lieu dans un ranch appartenant à une américaine, Adelaide Geary (Rita Hayworth), qui sera ensuite arrêtée pour trahison. Thorn, de son côté, choisi quatre hommes : le sergent Chawk (Van Heflin), le caporal Milo Trubec (Richard Conte), le lieutenant William Fawler (Tab Hunter) et le deuxième classe Renziehausen (Dirk York).

    Thorn doit accompagner ces héros et la prisonnière jusqu'au poste militaire de Cordura où les premiers recevront une médaille et la seconde sera jugée. Mais le trajet sera long, dangereux, et mettra chacun face à ses doutes et ses failles...

    Ceux de Cordura est scénarisé et réalisé par Robert Rossen, qui fut "blacklisté" durant la chasse aux sorcières et trahit certains de ses camarades, action dont il ne se remit jamais.

    Quand on sait cela, on regarde ce western d'un autre oeil. Car au delà de l'étude de caractère, c'est également la façon dont un pays fabrique ses "héros" qui est observé en l'occurrence.

    Ceux de Cordura (1959)On apprend au début du film que l'Amérique, qui vient d'entrer sur le sinistre théâtre de la Première Guerre Mondiale, a besoin justement de héros médaillés pour soutenir le moral des troupes en Europe. Et obliger un homme accusée de lâcheté devant l'ennemi de désigner ces quatre récipiendaires a tout d'une humiliation.

    Gary Cooper, déjà malade, interprète donc ce personnage qui va aller jusqu'au bout du cauchemar. Il faut le voir, épuisé, décharné, tirer un troley à lui seul, sous le regard glacial des "héros". Un grand moment de cinéma. À ses côtés, une Rita Hayworth marquée par les années et l'alcool joue une femme elle aussi humiliée (son père ancien sénateur, fut destitué suite à des scandales financiers). La scène où elle se "sacrifie" auprès de Van Hefflin pour permettre à Cooper de dormir un peu est extraordinaire.

    Autour de ces deux stars, Van Heflin en soudard au passé sombre, Tab Hunter en jeune soldat enthousiaste et Dirk York en naïf troufion.

    Ceux de Cordura est un film un peu longuet par moment, dans lequel il ne se passe à vrai dire pas grand chose, mais qui donne une vision désabusée voire nihiliste de l'humanité.

     

    « Adieu Max Von SydowRobert Rossen (1908-1966) »

  • Commentaires

    1
    Mercredi 11 Mars 2020 à 16:12

    Je viens justement de le voir, enfin, spécialement pour un amateur de Cooper, dont je renâcle à voir les derniers films. J'ai été stupéfait de sa dureté et de son "message" (on peut le dire, car il est marqué et explicité). Néanmoins, je ne parlerai pas de nihilisme : à mon sens, ce serait le réduire, c'est un film d'espoir, un espoir proche du désespoir, à l'image bien entendu du personnage de Cooper, qui joue encore un personnage ambigu qui se hait. Pas un film agréable, un film important. Hunter, Heflin, York, et Hayworth (avec qui j'ai pourtant peu d'appétence, mais je vais réviser mon jugement) sont tous très engagés.

      • Mercredi 11 Mars 2020 à 16:42

        Peut-être bien que le terme "nihiliste" est un peu fort, mais j'ai trouvé la scène finale d'une tristesse absolue, les personnages se retrouvant face à leurs destins.

        En tout cas, un film qui donne à réfléchir sur la notion d'héroïsme. Lors du visionnage j'ai pensé à plusieurs reprises à Mémoire de nos pères. J'ai faillis en parler sur ce post mais comme il y a longtemps que je n'ai pas vu le film d'Eastwood, j'ai eu peur de dire des bêtises.

    2
    Vendredi 13 Mars 2020 à 08:45

    Jamais vu ce film. Je note.

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