• Bronson... avant Bronson

    Petit Charlie deviendra grand...

    Bronson... avant BronsonL'avènement de Charles Bronson, "gueule" incongrue du paysage cinématographique mondial, date de la fin des années 60 et du début des années 70. De Il était une fois dans l'Ouest au Justicier dans la ville, l'acteur s'est imposé à l'écran dans des rôles devenus emblématiques.

    Mais bien avant cela, il a dû comme qui dirait "ramer", acceptant des figurations, des rôles de tueurs sadiques ou d'Indiens renégats.

    Pour l'anniversaire de notre ami, j'ai eu l'idée de parler de certaines de ses premières apparitions à l'écran, où, souvent crédité sous son vrai nom de Buchinski, il apprenait quasiment "sur le tas" le difficile boulot de second couteau... Je précise que je n'évoquerai ici que les films que j'ai vu, car, malheureusement, une grande partie du début de la carrière de l'acteur m'est inconnue.

    Mademoiselle gagne-tout (1952-George Cukor) : Dans cette comédie mettant en scène Spencer Tracy et Katharine Hepburn, Buchinski joue le rôle de 'Hank Taslling', bookmaker pas bien malin qui trouvait sa "grande scène" en se faisant mettre au tapis par Miss Hepburn.

    Bronson... avant BronsonL'Homme au masque de cire (1953 - André de Toth) : Trois ou quatre apparitions tout au plus pour Buchinski dans ce classique du film d'horreur, mais un personnage inoubliable : 'Igor', sourd-muet et attardé, est au service du 'Professeur Jarod' (Vincent Price), qui a fondé un musée de cire. Notre ami y sculpte les têtes des mannequins masculins, mais visiblement, il ne sait reproduire que son propre visage. Du coup, nous avons une collection de statues de Buchinski, et surtout une scène devenue célèbre : la jeune héroïne (Phyllis Kirk), errant dans le musée de nuit, est surveillée par 'Igor', dissimulé au milieu des figurines...

    Chasse au gang (1953 - André de Toth) : Superbe petit film Noir, mettant en scène un couple de jeunes mariés (Gene Nelson et Phyllis Kirk) aux prises avec deux malfrats en fuite, interprétés par Ted de Corsia et Buchinski. L'occasion pour notre acteur de jouer un voyou sans foi ni loi, louchant sur la belle Phyllis et capable de tuer de sang-froid un témoin gênant.

    Bronson... avant BronsonBronco Apache (1954 - Robert Aldrich) : considéré comme l'un des premiers western "pro-Indien", cette oeuvre met en scène un jeune guerrier apache interprété par Burt Lancaster qui va tenter de rester libre après la rédition de Jeronimo. Dans ce film, Buchinski joue 'Hondo', un apache s'étant mis du côté des Blancs, qui traque notre héros car celui-ci s'est enfui avec la jeune 'Nalinle' (Jean Peters) qui lui était promise. On ne le vois que très peu, malheureusement, et sa dernière scène où il est tué en combattant Lancaster a été coupée au montage...

    Vera Cruz (1954 - Robert Aldrich) : Buchinski y joue cette fois l'un des hommes de la bande à Burt Lancaster, fripouille acceptant de convoyer une belle aristocrate française (Denise Darcel) à travers le Mexique. Rôle assez anodin, puisqu'on ne l'aperçoit que furtivement, et souvent accompagné d'Ernest Borgnine. Notons toutefois une scène où il joue de l'harmonica...

    L'Aigle solitaire (1954 - Delmer Daves) : Première apparition du pseudonyme Bronson à l'écran : notre ami y est l'un des rôles principaux - et éclipse au passage Alan Ladd, héros de l'histoire. Il y interprète 'Captain Jack', un chef de tribu Modoc qui mit l'Oregon a feu et à sang en 1870. Un physique impressionnant, des sourires menaçant et en définitive le meilleur personnage du film.

    Big House, U.S.A (1955 - Howard W. Koch) : anodine série B policière, contant comment un homme (Ralph Meeker), après avoir kidnapé puis tué (accidentellement) sa victime, est mis en prison avec une bande de margoulins menés par Broderick Crawford, qui se met en tête de se servir de lui pour retrouver la rançon de l'enlèvement. Bronson y joue 'Benny Kelly', l'un des membres de la bande de Crawford. Pas un grand rôle en soi, mais enrichi par une sorte de "gimick", la lecture assidue d'un magazine appelé "Muscles"...

    L'Homme de nulle part (1956 - Delmer Daves) : Dans ce western, Bronson joue un employé du ranch de Borgnine, qui se lie d'amitié avec le héros 'Jubal', interprété par Glenn Ford. Second rôle sympathique, mais sans grande importance, noyé il est vrai dans un "fatra" de western psychologique mâtiné d'une histoire à la "Tennessee Williams" avec des héros tourmentés.

    Bronson... avant BronsonLe Jugement des flèches (1957 - Samuel Fuller) : Autre western "psychologique", autrement plus intéressant, celui-là : comment un ancien soldat confédéré (Rod Steiger) va tenter de trouver sa place au sein d'une tribu Sioux menée par le sage 'Blue Buffalo' (Bronson). Impressionnant toujours quand il interprète un "guerrier", notre ami n'a pas un rôle très développé toutefois.

    Showdown At Boothill (1958 - Gene Fowler,Jr) : premier rôle pour Bronson ! Et quel rôle ! 'Luke Welsh' est un chasseur de primes à ce point complexé par sa taille qu'il en est devenu agressif et aigri. Il va se retrouver en butte avec toute une ville après avoir tué un homme apprécié dans le coin.

    Mitraillette Kelly (1958 - Roger Corman) : Beaucoup considèrent cette série B comme l'un des meilleurs qu'ait tourné l'acteur. Et c'est vrai : dans le rôle-titre, un malfrat obsédé par la recherche de la notoriété, il oscille avec un grand sens de l'équilibre ente le sadique pur et dur et le minable manipulé par une maîtresse sans scrupule et obsédé par une superstition quasi-pathologique. Sa dernière scène, où il se "déballonne" complètement lors de l'assaut de sa planque par la police, est impressionnante.

    La Proie des vautours (1959 - John Sturges) : Bronson y joue le sergent 'John Danforth', soldat d'origine Navajo, qui sert dans l'unité du capitaine Reynolds (Frank Sinatra). Un - très - petit rôle dans ce film un peu "fourre-tout" où se mêle le mélo sentimental (avec Gina Lollobridgida en "aventurière" italienne !) et les actions héroïques menée par Sinatra.

    Voilà pour ce qui est des premiers films où Bronson fit ses classes. Une des première constatations que l'on peut faire, c'est que très tôt il côtoya les plus grands réalisateurs (Cukor, de Toth, Fuller, Sturges...) et qu'il eu pour partenaires les stars de l'époque (Tracy, Lancaster, Price, etc.).

    Bronson... avant BronsonDeuxième constatation : que ce soit sous le nom de Buchinski ou de Bronson, on retrouve l'acteur alternativement dans des oeuves devenues des classiques comme L'Homme au masque de cire ou Mitraillette Kelly, et dans des films peu marquants comme Le Pacte des tueurs ou La Proie des vautours.

    À partir de 1960 et du film Les Sept mercenaires, on peut dire qu'il sort peu à peu du lot, s'accaparant des rôles souvent très fortement influencés par sa personnalité (La Grande évasion, Les 12 salopards). Sa présence dans les peu connus mas fort intéressants Le Maitre du monde ou Propriété interdite le classe déjà dans le rang des futures stars "bankables".

    Mais bien sûr, la grande aventure cinématographique de Charles Bronson va commencer avec un certain western italien sorti en 1968...

     

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  • Commentaires

    1
    Vendredi 3 Novembre 2017 à 09:50

    Parmi tous ces films, je n'en ai pas vu la majorité ! Si un jour je dois écrire sur Charlie, faudra que je m'y mette.

    "Il était une fois dans l'ouest" est-il vraiment un western italien ? That is the question (une question vraiment peu importante). Il a été tourné en partie aux Etats-Unis, Monument Valley si je m'abuse. Mais si on voit l'équipe, oui de oui.

      • Vendredi 3 Novembre 2017 à 10:43

        Il était une fois dans l'Ouest a été tourné à Almeria en Espagne. Une seule scène fut tournée aux États-Unis, celle où 'Jill' parcours le trajet entre la gare et l'auberge où elle rencontrera "Harmonica". Leone voulait qu'elle passe par Monument Valley en hommage bien sûr à John Ford.

    2
    Vendredi 3 Novembre 2017 à 10:56

    Mitraillette Kelly est sans doute le premier film où je l'ai découvert. Pendant mon adolescence j'adorais les films de Corman et j'en profite pour parler d'un, hors sujet, où ne joue pas Bronson, mais que je conseille: " Bloody mama" avec Shelley Winters.

      • Vendredi 3 Novembre 2017 à 11:12

        Merci, Valcogne. Je mets ce film dans ma liste des "oeuvres à voir un jour".

    3
    Kinskiklaus
    Vendredi 3 Novembre 2017 à 11:37

    "Mitraillette Kelly" fait partie des films que je me jure de voir un jour depuis des années. Et ça traîne, et ça traîne... Va falloir que je me décide à me bouger le popotin.

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