• Bernard Herrmann (1911-1975)

    Welles, Hitchcock, Harryhausen, Truffaut, Scorcese...

    Bernard HerrmannNé le 29 juin 1911 à New York, Bernard Herrmann apprend très tôt le violon, mais n'aura pas d'aptitude particulière pour l'instrument. Par contre, il excelle dans la composition, gagnant à 13 ans un premier prix pour une pièce musicale créée pour illustrer "Les Cloches", poème de Paul Verlaine.

    Inscrit à la DeWitt Clinton High School en 1927, il prend l'habitude de se rendre aux studios d'enregistrement du Carnegie Hall afin d'observer le travail des grands chefs d'orchestre, et découvre à la même époque les oeuvres de Debussy, Berlioz et Ravel qui l'influenceront dans sa carrière.

    Devenu chef d'orchestre à la radio CBS, Bernard Herrmann y rencontre Orson Welles pour qui il compose la musique d'une émission qui deviendra mythique : "La Guerre des mondes". Il suivra Welles à Hollywood et signera la BO de Citizen Kane en 1941 ; la même année, il compose pour Tous les biens de la Terre de William Dieterle (qui lui vaudra un Oscar).

    Herrmann compose encore pour Welles  La Splendeur des Amberson mais, ne pardonnant pas au réalisateur d'avoir permis aux producteurs d'avoir remonter le film, il refuse de continuer de travailler pour lui.

    Ce caractère irrascible et entier vaudra d'ailleur au compostiteur de perdre des amis et des soutiens, aussi bien dans le millieu musical que cinématographique.

    Après avoir signé la BO de L'Aventure de Madame Muir (Mankiewicz - 1947), Bernard Herrmann retourne à New York où il reprends brièvement son emploi à CBS, tout en achevant son opéra "Wuthering Heights", avant de repartir à Hollywood en 1951.

    Découvrant le théremine, premier instrument de musique éléctronique, Herrmann l'utilise pour Le Jour où la Terre s'arrêta de Robert Wise.

    C'est en 1955 qu'il commence à collaborer avec Alfred Bernard HerrmannHitchcock sur Mais qui a tué Harry ? qui sera suivi par Le Faux coupable et L'Homme qui en savait trop (Herrmann dirige l'orchestre dans la scène finale). Sueurs froides (1958) sera considéré comme l'oeuvre majeure du duo.

    Pour Psychose, le réalisateur désirait que la "scène de la douche" ne soit pas illustrée musicalement, mais le compositeur parvint à le convaincre d'utiliser la fameuse musique qui, aujourd'hui encore, est une réference du genre, souvent copiée dans les films d'horreur.

    Herrmann fait des infidélités au réalisateur anglais en composant aussi pour Ray Harryhausen (Le Septième voyage de Sinbad, L'Île mystérieuse, Jason et les Argonautes). Il travaille également pour la TV, créant des musqiques pour des épisodes de la première saison de La Quatrième dimension, et bien sûr retrouvant le "maitre du suspens" pour Alfred Hitchcock présente.

    Dans les années 60, il travaille encore deux fois avec Sir Alfred, sur Les Oiseaux (63) où il remplace la musique par un ensemble de sons, et Pas de printemps pour Marnie (64). Il commence à plancher sur la BO du film Le Rideau déchiré (66), lorsque Hitchcock, poussé par les producteurs, choisi finalement un autre compositeur ; blessé à juste titre dans son amour-propre, Herrmann quitte Hollywood une deuxième fois, et s'installe avec sa famille à Londres.

    François Truffaut fait appel à lui pour Farhenheit 451 et pour La Mariée était en noir, puis Bernard Herrmann mets son activité de compositeur en sommeil pour réenregistrer ses propres oeuvres ou les morceaux de ses musiciens favoris.

    Dans les années 70, une nouvelle génération de réalisateurs hollywoodiens va se souvenir de lui : ainsi, Brian de Palma pour Soeurs de sang (1973) puis Obsession (1976). Steven Spielberg va également l'approcher, mais ne pourra pas concrétiser son rêve de travailler avec lui ; en effet, alors qu'il termine le score de Taxi Driver de Martin Scorcese, Bernard Herrmann décède le 24 décembre 1975.

    Scorcese dédiera d'ailleurs son film au compositeur, qui aujourd'hui encore inspire les plus talentueux, de John Williams à Danny Elfman.

    Bernard Herrmann

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