• Annie Girardot (1931- 2011)

    Elle nous manque follement...éperdument...douloureusement...

    Annie GirardotNée à Paris le 25 octobre 1931, d'une mère sage-femme et de père inconnu, Annie Girardot commence des études d'infirmière avant de se tourner vers sa passion, la comédie ; elle entre au Conservatoire de la Rue Blanche en 1949 et parallèlement elle se produit dans les cabarets et dans des revues aux côtés de Jean Poiret, Michel Serreault et Jacqueline Maillan.

    Elle quitte le Conservatoire en juillet 1954 avec deux premiers prix et entre à la Comédie-Française où son interprètation dans La Machine à écrire avec Robert Hirsh est remarquée par Jean Cocteau qui la qualifiera de "Plus grand tempérament dramatique de l'après-guerre".

    Elle débute au cinéma dans des figurations puis se fait remarquer dans deux films noir face à Gabin : Le Rouge est mis et Maigret tend un piège. En 1960, elle démissionne du "Français" pour se consacrer principalement au cinéma, d'abord dans Rocco et ses frères de Visconti, sur le plateau duquel elle rencontre Renato Salvatori qui deviendra son mari. Le réalisateur Italien la dirigera ensuite sur les planches dans Deux sur la balançoire aux côtés de Jean Marais.

    Dans les années soixantes, boudée par la "Nouvelle Vague", Annie Girardot tourne pour des réalisateurs comme Alexandre Astruc, Roger Vadim ou Marcel Carné dans Trois chambres à Manhattan où débute un certain Robert de Niro, qui dira de l'actrice "C'est la plus belle femelle mec que je connaisse".

    Annie partage sa carrière entre la France et Annie Girardotl'Italie où elle tourne Le Mari de la femme à barbe, film de Ferreri qui fera scandale à Cannes, mais aussi Les Camarades de Mario Monticcelli ou Les Hors-la-loi du mariage des frères Taviani.

    En France, c'est à partir de 1971 et Mourir d'aimer d'André Cayatte qu'Annie Girardot devient une des actrices préférées des français. Elle enchaîne avec des comédies dramatiques comme La Vieille fille ou Les Feux de la Chandeleur, mais elle tourne aussi de pures comédies comme La Zizanie, Tendre poulet et sa suite On a volé la cuisse de Jupiter ; Michel Audiard la dirige dans deux films : Elle boit pas, elle fume pas, elle drague pas mais...elle cause, et Elle cause plus...elle flingue !

    En 1974, elle interprète l'ex-femme de Lino Ventura et la mère de la jeune Isabelle Adjani dans La Gifle de Claude Pinoteau. En 1977, Annie Girardot reçoit le César de la meilleure actrice pour son rôle-titre bouleversant du Docteur Françoise Gailland.

    Après le tournage de La Clé sous la porte d'Yves Boisset en 1979, l'actrice s'éloigne un peu du cinéma, en commençant par animer une émission quotidienne sur Europe 1, "Paroles de femmes", puis en enregistrant un disque dont les chansons sont écrites par Bob Decout qui deviendra son compagnon (Annie s'est séparée de Salvatori mais n'a jamais divorcé). Poussée par Decout, elle se lance dans un spectacle musical, "Revue et corrigée", pour lequel elle hypothèque son appartement de la Place des Vosges, mais ce sera un échec, et Annie, déjà fragilisée par le décès de sa mère, des ennuis financiers et personnels et une série de déconvenues professionnelles, connaît une traversée du désert malgrè des apparitions au théâtre et au cinéma.

    Annie GirardotEn 1987, elle devient la vedette de la première "saga estivale" de la télévision : Le vent des moissons, qui sera suivie par d'autres séries et téléfilms qui connaîtront de bons succès d'audience grâce surtout à son talent de comédienne et au capital-sympathie qu'elle génére toujours auprès du public. Dans les années 90, Annie tourne peu pour le cinéma (Merci la vie de Bertrand Blier, Les Braqueuses de J.P Salomé).

    En 1996, elle reçoit le César du meilleur second rôle féminin pour Les Misérables de Claude Lelouch, où elle émeut l'assistance et la France entière avec un discours poignant : "Je ne sais pas si j'ai manqué au cinéma français, mais à moi le cinéma français a manqué follement...éperdument...Douloureusement. Et votre témoignage, votre amour, me font penser que peut-être, je dis bien peut-être, je ne suis pas tout à fait morte."

    En 2002, elle reçoit un second César du second rôle pour La Pianiste de Michael Haneke. Malheureusement, les dernières années de l'actrice seront assombries par l'apparition de la maladie d'Alzheimer, alors qu'elle se produit sur scène avec sa pièce-fétiche Madame Margueritte.

    Annie Girardot, une femme militante, Annie Girardotbattante, qui a joué avec les plus grands, qui a donné leur chance à de jeunes réalisateurs et qui a affronté l'amnésie de confort d'une profession ingrate, disparaît le 28 février 2011 en ayant tout oublié de sa carrière...Heureusement, les Français, eux, ne l'ont jamais oubliée...

    Mes films préférés :

    - Rocco et ses frères

    - Elle boit pas, elle fume pas, elle drague pas mais elle cause

    - Mourir d'aimer

    - La Gifle

    (sous réserve de la redécouverte d'autres films de cette grande dame du Cinéma Français.)

     

    « L'étrangleur de BostonHappy Birthday, Kirk ! »

  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :